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Low cost : l'Afrique entre en révolution

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  • Low cost : l'Afrique entre en révolution

    L'arrivée de compagnies low cost, en Afrique de l'Est notamment, a entraîné une baisse des tarifs. Pour le plus grand plaisir des Africains qui goûtent désormais aux joies des airs. Ancien directeur des opérations d'easyJet, Ed Winter est le directeur général de Fastjet, symbole de cette mutation. Introduite il y a un an et demi en Tanzanie, cette holding opère aussi au Kenya, en Angola et au Ghana sous le nom de Fly 540, compagnie à bas prix rachetée en 2011 par Easygroup du milliardaire et fondateur historique d'easyJet Stelios Haji-Ioannou.

    "La demande est là, indiscutablement", reconnaît Ed Winter lors d'une entrevue récente avec Le Point-Afrique à Dar es-Salaam, la capitale économique tanzanienne. "Si certains débarquaient à l'aéroport deux heures avant le vol pour acheter leur billet en 2012, de plus en plus de passagers ont compris l'intérêt de réserver. La moyenne se situe à présent entre deux et trois semaines avant le vol. De plus, le développement de la téléphonie mobile fait qu'il est possible d'acheter un billet par le biais de son portable", poursuit-il. Selon lui, l'avion est ce qui convient le mieux pour se déplacer sur le continent. "Regardez la topographie africaine, ce n'est pas facile de rejoindre deux villes ; les distances se comptent parfois en centaines de kilomètres", indique cet Anglais de 66 ans.



    Selon le site Centreforaviation.com, le noyau dur du trafic du low cost se situe en Afrique de l'Est et australe avec plusieurs milliers de passagers chaque semaine. L'Afrique du Nord et de l'Ouest restent encore à la traîne. "Y faire du business reste plus complexe qu'ailleurs, l'Afrique de l'Est par exemple, glisse un consultant du secteur qui préfère rester anonyme. De plus, les consignes de sécurité n'y sont pas toujours respectées", dit-il. Dans l'est du continent, la donne a en tout cas singulièrement changé avec la venue de Fastjet. Le monopole de South Africa Airways sur la ligne Johannesburg-Dar es-Salaam a par exemple été cassé : le prix du billet d'appel est passé de 400 à 100 US dollars. Et ces baisses de tarifs plaisent énormément à la population.

    À peine 25 % plus cher que le bus

    Jonas, un Tanzanien employé dans les télécommunications, habite à Mbeya, la plus grande ville du sud de ce pays d'Afrique de l'Est. Pour rejoindre Dar es-Salaam, la capitale économique tanzanienne pour des rendez-vous au siège de son entreprise, il devait jusqu'à l'an passé prendre le bus et patienter 12 ou 13 heures pour effectuer les 800 kilomètres du trajet. "La liaison lancée par Fastjet en novembre 2013 a fait la différence", analyse-t-il. "Il ne faut plus que 2 heures pour rejoindre Dar es-Salaam. Les vols sont très souvent complets. Et si l'on réserve quelques jours à l'avance, la différence des prix de l'avion avec ceux du bus n'est que de 25 % environ", poursuit-il. Il ne faut ainsi compter que 60 US dollars pour un aller-retour Mbeya-Dar pour les plus chanceux.

    Comme Jonas, sur les six premiers mois d'opérations de Fastjet en Tanzanie, 38 % des passagers étaient des néophytes de l'avion. "Ils avaient pour habitude d'effectuer ces longs trajets en bus", souligne Ed Winter, pour qui c'est un signe du potentiel du low cost dans ce pays et sur le continent en général. "Nous ouvrons des vols là où il y a de la demande. La capitale zambienne Lusaka, c'est une destination-clé. Dar es-Salaam est le port d'entrée des importations de la Zambie sur le continent. Les usagers zambiens devaient auparavant faire 28 heures de bus pour rejoindre la Tanzanie. Sur les deux premiers mois de nos opérations, les avions étaient pleins à presque 100 % à l'aller et 80 % au retour", indique-t-il encore.

    La croissance se poursuit dans d'autres pays

    Fastjet, très observée par les professionnels du secteur, poursuit ainsi sa croissance : le transporteur a ainsi fait voyager 75 000 personnes sur le continent en mars 2014, soit 2 500 de plus qu'en 2013 sur la même période. Il est aussi question d'ouvrir une filiale au Nigéria ("on prend notre temps", dixit Ed Winter) et aussi d'autres bases en dehors de la Tanzanie. Au Kenya notamment, afin de proposer plus de connexions entre les villes de ce pays où la classe moyenne représente, selon la Banque africaine de développement, 48 % de la population. Des pays essentiellement touristiques et riches en ressources naturelles : tel est le cocktail de la clientèle de Fastjet, entre voyageurs, travailleurs locaux et expatriés. "Nous visons bien entendu les touristes tout comme les expatriés, mais avant tout les Africains. Ceux qui se déplacent pour des rendez-vous d'affaires, pour rendre visite à leur famille", confie M. Winter. Le low cost, lui, semble se plaire en Tanzanie puisqu'en mars dernier, c'était au tour d'une compagnie kenyane d'annoncer sa venue pour le second semestre 2014 dans ce pays célèbre pour son mont Kilimandjaro ou encore le parc du Serengeti.

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