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Tunisie : ce "dialogue économique" dont les Tunisiens ne veulent pas

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  • Tunisie : ce "dialogue économique" dont les Tunisiens ne veulent pas

    L'appel à ce dialogue pourrait débuter fin mai. Il intervient alors que la crise économique pèse de tout son poids sur la vie des Tunisiens. Selon certains observateurs, depuis que cet appel au ''dialogue économique'' a été lancé, le moins que l'on puisse dire, c'est que les commissions chargées de sa préparation ne paraissent pas performantes. Conséquence : le risque de renvoi à une date se profile. Selon la PANA, "en dépit des messages adressés par le Premier ministre Mehdi Jomâa pour rassurer les hésitants et les sceptiques par rapport à son programme économique, les opposants à ce dialogue restent apparemment sur leur garde face à la démarche du chef du gouvernement".

    Mehdi Jomâa dispose de l'appui appréciable du patronat

    En parfaite entente avec la vision et les objectifs du gouvernement, la patronne des patrons tunisiens, Widdad Bouchamaoui, a exhorté toutes les parties à travailler pour la réussite du dialogue économique, soulignant l'importance pour la Tunisie de retrouver son économie naturelle dans le cadre d'un consensus national responsable afin de mettre en oeuvre des solutions qui allégeront les difficultés auxquelles elle fait face. Les premiers signes de difficulté pour l'instauration de ce dialogue sont venus de l'annonce faite par les membres du bureau exécutif de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) de leur refus de la méthode utilisée pour la gestion du dialogue, mais aussi de son contenu à cause de l'absence de données précises sur les finances publiques, le commerce et l'emploi dans le secteur public. L'UGTT a, par ailleurs, décidé de se retirer de ce dialogue, après la décision du gouvernement de procéder à l'augmentation des prix de certaines denrées alimentaires, selon des sources informées.



    L'UGTT et le Front populaire refusent le "dialogue"

    La même position a été adoptée par le Front populaire dont le porte-parole, Hamma Hammami, a indiqué que le ''dialogue économique n'est qu'une couverture politique pour faire passer des décisions et mesures graves dictées par les institutions financières internationales, ce qui peut entraîner une explosion sociale''. De son côté, Ziad Lakhdar, un autre dirigeant du Front populaire, a affirmé son refus de participer à "un théâtre qui a pour seul objectif de faire passer des consensus dont les victimes seront les classes pauvres", soulignant que le "dialogue économique n'est qu'une réalisation artistique adoptée par le gouvernement de Mehdi Jomâa pour faire passer des mesures dictées par les institutions financières internationales et rejetées par le peuple".

    L'UTT et la Ligue du travail de gauche aussi

    Pour sa part, l'Union des travailleurs tunisiens a estimé que l'initiative de "dialogue économique" annoncée par le gouvernement de Mehdi Jomâa "porte en elle-même les grains de son échec". Le même syndicat a d'ailleurs rejeté toute décision visant à supprimer la subvention des produits alimentaires ou le gel des salaires. La Ligue du travail de gauche a affirmé, sur le même registre, que le gouvernement de Mehdi Jomâa "a, dès sa naissance, prouvé sa capacité à prendre des mesures contre les intérêts du peuple à travers la redynamisation des recommandations émises par les institutions financières internationales". Et de poursuivre : "Le gouvernement est, en effet, prêt à se soumettre aux conditions empoisonnées de ces institutions qui ont la capacité de faire porter à tous les conséquences de la situation économique et sociale dégradée en entraînant toutes les forces autour de la table du dialogue sur un programme préparé et planifié par elles."

    Mais Mehdi Jomâa ne lâche rien et envoie des signaux pour séduire les récalcitrants

    Face à la position de certains partis politiques et de la société civile qui refusent ce dialogue, le gouvernement de Mehdi Jomâa s'est trouvé dans l'obligation de tenter de chercher une issue en envoyant des messages destinés à rassurer les récalcitrants, leur affirmant sa volonté d'élargir le dialogue à d'autres forces. Selon certains observateurs, la politique économique adoptée en Tunisie depuis la révolution et l'insurrection populaire de 2011 est restée la même avec des méthodes, stratégies et mécanismes qui ne respectent pas les revendications de la révolution. Cette politique est d'ailleurs la même que celle adoptée avant la révolution en ce sens qu'elle fait appel au capitalisme international. Le même sentiment est partagé par plusieurs hommes politiques, professeurs d'université et journalistes qui font étalage de leur découragement et désespoir des politiques économiques adoptées successivement qui, à leurs yeux, n'ont fait que soumettre davantage le pays au diktat des institutions financières internationales.

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