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Le rôle des Berbères dans le développement de la civilisation occidentale

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  • Le rôle des Berbères dans le développement de la civilisation occidentale

    «Le rôle des Berbères dans le développement de la civilisation occidentale » est le thème d’une conférence-débat organisée par l’association culturelle « Azday adelsan n Wewqqas », au centre culturel de la ville d’Aokas, dans le cadre du mois du patrimoine (18 avril au 18 mai).

    Pour le conférencier, Nabil Ziani, universitaire et chercheur en civilisation berbère, « les civilisations grecque et romaine se sont beaucoup servies d’éléments culturels berbères ». L’orateur, qui s’est basé sur le fait que la civilisation occidentale a été construite sur deux piliers : le politique, avec la civilisation gréco-romaine et le spirituel, avec la civilisation Judéo-Chrétienne, a affirmé que les grecs ont énormément emprunté aux « Libyens définis par Hérodote comme étant les habitants de toute l’Afrique du Nord ». « La majorité de la mythologie grecque ancienne est basée sur des divinités berbères : Athéna, Atlas, Poseidon, Eros, Psyché… Les grecs ont aussi appris des berbères les techniques de combats, les arts culinaires et vestimentaires, etc. C’est ainsi qu’Hercule, qui avait habité à Saldae, l’actuelle Béjaïa, selon la légende, avait reçu dans la liste des douze travaux à accomplir, la mission d’apporter des pommes d’or, du Jardin des Hespérides. Pommes si prisées en Grèce. Or, les fameuses pommes ne sont en fait que des agrumes (orange et citron), encore inconnus en Europe. Et ce que les grecs appelaient le Jardin des Hespérides n’était rien d’autre que le pays du Couchant, autrement dit, l’Afrique du Nord », a expliqué Nabil Ziani, qui a, à son actif, quatre publications.

    Mêmes les romains, selon le conférencier, ont énormément utilisé les atouts des berbères dans tous les domaines. « La construction de l’Empire romain s’est en partie faite, grâce à l’apport des armées berbères, mais aussi de son intelligentsia : Apulée de Madaure, Fronton, Juba II, Septime Sévère, Caracalla, etc.», a-t-il déclaré devant une assistance très attentive. Par ailleurs, sur le plan purement spirituel, le conférencier a mis l’accent sur la présence juive en Afrique du Nord, dès le huitième siècle avant Jésus-Christ, « comme l’avait affirmé André Chouraqui, juif de Aïn Timouchent, traducteur de la Bible et du Coran ». « Plusieurs documents et témoignages affirment la présence des juifs en milieu berbère et le brassage qui s’en était suivi, créant ainsi une sorte de société judéo-berbère. Des érudits Nord Africains ont même contribué au développement de la pensée judaïque, à l’exemple des célèbres Ribach et Rashbats, dont une synagogue porte encore les noms à Netanya en Israël », a souligné cet universitaire. En outre, ce dernier souligne que de nombreux témoignages affirment également la création du christianisme occidental latin en Afrique du Nord. « Nombre de pères de l’Eglise furent des berbères, à l’exemple de Tertullien, de Cyprien et de Saint Augustin. Les berbères ont été les premiers à traduire la Bible en Latin, et ils ont donné trois Papes à Rome, dont le Célèbre Ghilas (Gélase) qui a imposé le latin comme langue de culte à la place du grec. Saint Augustin demeure encore aujourd’hui le plus grand penseur de la civilisation occidentale. Il est d’ailleurs appelé « Le Maître de l’Occident », par de nombreux philosophes contemporains », a annoncé le conférencier, pour qui « la civilisation Judéo-Chrétienne a largement été influencée par les berbères qui en firent la première et la plus puissante civilisation de l’Histoire ».

    Que s’est-il passé par la suite ? Pourquoi les berbères ne réclament-ils pas leur héritage politique, philosophique et spirituel, comme faisant partie des fondements même de leur personnalité ? Pour le conférencier, qui a insisté sur le fait que la recherche consiste à poser des questions plus qu’à donner des réponses et que « le seul moyen d’avoir une réponse, c’est de savoir bien poser la question », « la civilisation gréco-romaine devrait s’appeler plutôt la civilisation Gréco-romano-berbère ».

    Boualem Slimani-La Dépêche de Kabylie
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