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Dans une ville, un village ou un pays, peu importe, régnait sans partage un dictateur. A l’image de tous les autres dictateurs, ce dernier n’aimait pas la musique, ni les musiciens d’ailleurs. Comme ses pairs, il adorait le sang. A l’image de tous les peuples, son peuple aimait la musique. Les rêves qu’il faisait n’étaient que des cauchemars.
Par une nuit blanche, il se voyait détrôné par son peuple. Des jours durant, le dictateur n’arrivait pas à se débarrasser de son cauchemar. Hanté par cette peine perpétuelle, il fait appel à son médecin particulier. Ce dernier fut aussi un célèbre liseur de rêves. Il lui a demandé d’interpréter le cauchemar et bien sûr de lui chercher une issue pour surmonter sa souffrance.
Après réflexion, le liseur de rêves a proposé à son maître le conseil suivant : Mon Seigneur, pour oublier vos cauchemars, prenez un mouchoir blanc propre, retirez-vous dans un lieu isolé, étalez-le par terre et racontez-lui vos cauchemars. Dès que vous finissez de déverser vos souffrances, pliez le mouchoir en quatre, nouez-le et jetez le tout dans la mer, ainsi les cauchemars ne retourneront jamais dans votre lit, n’habiteront point votre tête.
Le soir, une fois au lit, comme à l’accoutumée, le dictateur voyait son peuple venir le renverser de son trône. Il voyait aussi le musicien du village acclamé, porté sur les épaules en direction du palais royal. Sous les chants et les musiques, il le voyait intronisé. Réveillé, le dictateur a pris un mouchoir blanc neige, il s’est dirigé vers un champ de roseaux situé à l’entrée du village, face à la mer. Seul, le dictateur étala le mouchoir blanc, et commença à lui raconter son cauchemar jusqu’à sa fin. Il le plia avant de le balancer vers les vagues hennissantes. Le dictateur s’est senti libéré de son fardeau cauchemardesque ! Le soir, une fois dans son lit, de nouveau il se retrouve proie aux mêmes cauchemars : le musicien sur le trône et le peuple en liesse. Le lendemain, le dictateur refait la même chose avec un autre mouchoir ! Et le soir, encore une fois, il se retrouve face à la même scène.
De bon matin, le dictateur a décidé de tuer tous les musiciens du village afin de ne voir aucun d’eux jouer de la musique ou lui prendre son trône. Sur la place publique, les musiciens ont été exécutés. Le soir, il s’est précipité vers son lit, dans l’espoir de recouvrer le sommeil et les beaux rêves. Mais la musique continue à être jouée et entendue dans le village. Et quand il s’est réveillé, il a commencé à fouiller toutes les maisons dans le but de mettre la main sur un instrument musical ou un joueur de musique, en vain ! Il a fait appel au liseur de rêves : d’où vient-elle, cette musique ? Le liseur de rêves a conduit son seigneur non loin de son palais royal. Il lui a demandé d’écouter. Face à lui, il y avait le vent de la mer qui soufflait sur le champ des roseaux produisant une belle musique. Tourmenté, le dictateur a ordonné au liseur de rêves de mettre le feu dans le champ des roseaux. Le soir, la musique n’a pas cessé. Cette nuit-là, le dictateur a vu dans son rêve le peuple du village qui s’est métamorphosé en un grand champ de roseaux !
Amine ZAOUI-El Watan
Par une nuit blanche, il se voyait détrôné par son peuple. Des jours durant, le dictateur n’arrivait pas à se débarrasser de son cauchemar. Hanté par cette peine perpétuelle, il fait appel à son médecin particulier. Ce dernier fut aussi un célèbre liseur de rêves. Il lui a demandé d’interpréter le cauchemar et bien sûr de lui chercher une issue pour surmonter sa souffrance.
Après réflexion, le liseur de rêves a proposé à son maître le conseil suivant : Mon Seigneur, pour oublier vos cauchemars, prenez un mouchoir blanc propre, retirez-vous dans un lieu isolé, étalez-le par terre et racontez-lui vos cauchemars. Dès que vous finissez de déverser vos souffrances, pliez le mouchoir en quatre, nouez-le et jetez le tout dans la mer, ainsi les cauchemars ne retourneront jamais dans votre lit, n’habiteront point votre tête.
Le soir, une fois au lit, comme à l’accoutumée, le dictateur voyait son peuple venir le renverser de son trône. Il voyait aussi le musicien du village acclamé, porté sur les épaules en direction du palais royal. Sous les chants et les musiques, il le voyait intronisé. Réveillé, le dictateur a pris un mouchoir blanc neige, il s’est dirigé vers un champ de roseaux situé à l’entrée du village, face à la mer. Seul, le dictateur étala le mouchoir blanc, et commença à lui raconter son cauchemar jusqu’à sa fin. Il le plia avant de le balancer vers les vagues hennissantes. Le dictateur s’est senti libéré de son fardeau cauchemardesque ! Le soir, une fois dans son lit, de nouveau il se retrouve proie aux mêmes cauchemars : le musicien sur le trône et le peuple en liesse. Le lendemain, le dictateur refait la même chose avec un autre mouchoir ! Et le soir, encore une fois, il se retrouve face à la même scène.
De bon matin, le dictateur a décidé de tuer tous les musiciens du village afin de ne voir aucun d’eux jouer de la musique ou lui prendre son trône. Sur la place publique, les musiciens ont été exécutés. Le soir, il s’est précipité vers son lit, dans l’espoir de recouvrer le sommeil et les beaux rêves. Mais la musique continue à être jouée et entendue dans le village. Et quand il s’est réveillé, il a commencé à fouiller toutes les maisons dans le but de mettre la main sur un instrument musical ou un joueur de musique, en vain ! Il a fait appel au liseur de rêves : d’où vient-elle, cette musique ? Le liseur de rêves a conduit son seigneur non loin de son palais royal. Il lui a demandé d’écouter. Face à lui, il y avait le vent de la mer qui soufflait sur le champ des roseaux produisant une belle musique. Tourmenté, le dictateur a ordonné au liseur de rêves de mettre le feu dans le champ des roseaux. Le soir, la musique n’a pas cessé. Cette nuit-là, le dictateur a vu dans son rêve le peuple du village qui s’est métamorphosé en un grand champ de roseaux !
Amine ZAOUI-El Watan