L'Union européenne a appelé lundi à limiter l'utilisation de la date limite d'utilisation optimale (DLUO) sur nos produits, souvent confondue avec la date de péremption réelle. Mais cette mention, facteur de gaspillage, s'annonce difficile à supprimer.
A défaut d'être porté en France, le débat sur le gaspillage alimentaire trouve son salut à Bruxelles. Lundi, les ministres de l'Agriculture de l'Union européenne ont plaidé pour la limitation de l'usage de la mention "à consommer de préférence avant." En France, elle recouvre l'appellation officielle "date limite d'utilisation optimale" (DLUO), soit le jour auquel le produit peut perdre en qualité mais reste consommable. Ce label est souvent confondu avec la date limite de consommation (DLC), lorsque le produit est effectivement périmé et peut représenter un danger. Laquelle est communément désignée par "à consommer jusqu'au."
Pour l'Europe, c'est la cohabitation de ces deux termes et le manque de sensibilisation des consommateurs qui entraînent le gaspillage. Une confusion à l'origine de 20% des déchets alimentaires évitables, avance le commissaire européen à la Santé, Tonio Borg. En France, on jette en moyenne 20 kilos de nourriture par an, soit 400 euros par foyer, rapporte de son côté, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).
Peur d'être malade
Pour l'UFC-Que-Choisir, le problème est d'abord grammatical. "En anglais, il n'y a aucune confusion entre deux mentions très différentes. Use by représente la date limite et best before celle après laquelle le produit est moins bon. En France, les autorités ont malheureusement choisi deux mentions très similaires", explique à Europe 1, Olivier Andrault, chargé de mission Alimentation à l'association.
Conséquence, les consommateurs ont du mal à faire la différence entre les denrées périssables et non périssables. Dans le doute, ils jettent tout à la poubelle. "Quand on ne sait pas, on ne prend pas de risque, surtout quand on a des enfants", constate Charles Pernin, chargé de mission Alimentation à CLCV, joint par L'Express. "Beaucoup de gens croient par exemple qu'une boîte de raviolis, du fait que ce soit un plat préparé, est périssable et peut rendre malade si on l'ingurgite après sa DLUO." D'après une enquête de l'association , elle reste pourtant consommable. A l'inverse, 80% des Français avouent manger un yaourt trois jours après sa DLC, alors même que la date doit être respectée sur le plan sanitaire.
La DLUO, gage néanmoins de qualité
Pour endiguer tout gaspillage, le Conseil économique et social a proposé en janvier de supprimer purement et simplement la DLUO des produits. Car pour les aliments comme les pâtes, le riz, voire les conserves à condition qu'elles soient bien préservées, il n'y a aucun risque sanitaire à les consommer après leur date d'utilisation optimale. D'autant qu'elle est fixée à la libre appréciation de l'industriel, et ce de façon "opaque", selon CLCV. De quoi craindre des dates raccourcies par pure stratégie marketing.
"La difficulté, c'est qu'on ne peut pas supprimer la DLUO de tous les produits, relativise Charles Pernin. Certains aliments non périssables perdent au bout d'un moment leurs vitamines ou leur goût est altéré. Il y a un risque qu'on achète ensuite des produits non dangereux mais de mauvaise qualité." Autre difficulté, plus juridique, les textes européens imposent que tout produit possèdent soit une DLUO soit une DLC. Reste alors la solution de renommer la mention "à consommer de préférence jusqu'au..." par "meilleur avant..." Mais encore faut-il que le consommateur prenne la peine de lire l'étiquette.
l'express fr
A défaut d'être porté en France, le débat sur le gaspillage alimentaire trouve son salut à Bruxelles. Lundi, les ministres de l'Agriculture de l'Union européenne ont plaidé pour la limitation de l'usage de la mention "à consommer de préférence avant." En France, elle recouvre l'appellation officielle "date limite d'utilisation optimale" (DLUO), soit le jour auquel le produit peut perdre en qualité mais reste consommable. Ce label est souvent confondu avec la date limite de consommation (DLC), lorsque le produit est effectivement périmé et peut représenter un danger. Laquelle est communément désignée par "à consommer jusqu'au."
Pour l'Europe, c'est la cohabitation de ces deux termes et le manque de sensibilisation des consommateurs qui entraînent le gaspillage. Une confusion à l'origine de 20% des déchets alimentaires évitables, avance le commissaire européen à la Santé, Tonio Borg. En France, on jette en moyenne 20 kilos de nourriture par an, soit 400 euros par foyer, rapporte de son côté, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).
Peur d'être malade
Pour l'UFC-Que-Choisir, le problème est d'abord grammatical. "En anglais, il n'y a aucune confusion entre deux mentions très différentes. Use by représente la date limite et best before celle après laquelle le produit est moins bon. En France, les autorités ont malheureusement choisi deux mentions très similaires", explique à Europe 1, Olivier Andrault, chargé de mission Alimentation à l'association.
Conséquence, les consommateurs ont du mal à faire la différence entre les denrées périssables et non périssables. Dans le doute, ils jettent tout à la poubelle. "Quand on ne sait pas, on ne prend pas de risque, surtout quand on a des enfants", constate Charles Pernin, chargé de mission Alimentation à CLCV, joint par L'Express. "Beaucoup de gens croient par exemple qu'une boîte de raviolis, du fait que ce soit un plat préparé, est périssable et peut rendre malade si on l'ingurgite après sa DLUO." D'après une enquête de l'association , elle reste pourtant consommable. A l'inverse, 80% des Français avouent manger un yaourt trois jours après sa DLC, alors même que la date doit être respectée sur le plan sanitaire.
La DLUO, gage néanmoins de qualité
Pour endiguer tout gaspillage, le Conseil économique et social a proposé en janvier de supprimer purement et simplement la DLUO des produits. Car pour les aliments comme les pâtes, le riz, voire les conserves à condition qu'elles soient bien préservées, il n'y a aucun risque sanitaire à les consommer après leur date d'utilisation optimale. D'autant qu'elle est fixée à la libre appréciation de l'industriel, et ce de façon "opaque", selon CLCV. De quoi craindre des dates raccourcies par pure stratégie marketing.
"La difficulté, c'est qu'on ne peut pas supprimer la DLUO de tous les produits, relativise Charles Pernin. Certains aliments non périssables perdent au bout d'un moment leurs vitamines ou leur goût est altéré. Il y a un risque qu'on achète ensuite des produits non dangereux mais de mauvaise qualité." Autre difficulté, plus juridique, les textes européens imposent que tout produit possèdent soit une DLUO soit une DLC. Reste alors la solution de renommer la mention "à consommer de préférence jusqu'au..." par "meilleur avant..." Mais encore faut-il que le consommateur prenne la peine de lire l'étiquette.
l'express fr
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