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Les pays musulmans vont le célébrer dans le désordre " Aïd : l’éternelle polémique

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  • Les pays musulmans vont le célébrer dans le désordre " Aïd : l’éternelle polémique

    Alors que la nuit du doute est annoncée pour ce soir, des pays comme la Libye ont “décrété” que l’Aïd était pour ce lundi 23 octobre. Nos astronomes avancent plutôt la date du 24. Cela vient relancer l’éternelle polémique entre science et religion : faut-il arrêter l’Aïd par décret ? Faut-il fixer le Ramadhan par voie de calendrier, ou bien continuer à scruter religieusement le “hilal” ? Débat.

    Décidément, il est écrit comme une fatalité que les Arabes doivent chaque année célébrer l’Aïd El-Fitr en rangs dispersés. Et ce n’est surtout pas cet Aïd 2006 qui dérogera à la règle ! De fait, nous apprenons que certains pays qui ont jeûné le samedi 23 septembre s’apprêtent à fêter l’Aïd lundi, tandis que d’autres, se basant sur des prévisions astronomiques, annoncent plutôt la journée du mardi 24 octobre comme début du mois de Chaoual. Dans le lot, la “djamahiriya” de Mouamar Al-Kadhafi surprendra tout le monde en fixant l’Aïd pour ainsi dire par décret, sans doute pour en finir avec les cafouillages astronomico-métaphysiques de la “nuit du doute”.
    En ce qui nous concerne, même si “laylat echek” est annoncée pour ce dimanche 22, il semblerait que l’hypothèse d’un Ramadhan à 30 jours soit la plus plausible. “Cette année, le Ramadhan semble à nouveau inéluctablement impliquer la complétion du mois à 30 jours. En effet, la nuit du doute correspondant au 29 du Ramadhan sera le dimanche 22 octobre et verra la Lune se coucher avant le Soleil bien que la conjonction de la Lune de Chaoual aura eu lieu dans la matinée à 6h14 du matin heure d’Algérie”, annonce l’association astronomique Sirius basée à Constantine dans un communiqué diffusé sur son site Internet (www.siriusalgeria.org). Les doctes explications de nos astronomes seront-elles prises en compte par le comité des croissants lunaires ? Rien n’est moins sûr. Sirius se félicite toutefois que ladite commission ne se soit pas “laissée entraîner” dans le jeu saoudien, l’Arabie Saoudite ayant, selon Sirius, visiblement fondé son Ramadhan sur une confusion avec la planète Mercure. Elle souhaite qu’elle fasse montre de la même “vigilance” ce soir en écartant d’emblée l’option d’un Ramadhan à 29 jours : “Ce qui est dérangeant avec cette “prédiction” est qu’elle est basée sur une confusion entre un croissant potentiellement visible et un croissant effectivement vu, ce qui est une erreur grossière (…) Ajouter à cela que le croissant ne sera même pas visible ! (…) Il est vain de chercher à le voir et toute observation prétendue doit être rejetée comme invalide”, prévient le communiqué.
    Mais pourquoi ces sempiternelles querelles entre scientifiques et religieux ? Le fait est que la règle canonique stipule, comme le dit le hadith : “Soumou li rou’yatif oua aftirou li rou’yatih”, établissant que c’est exclusivement la vue du croissant lunaire qui est seule prise en compte pour annoncer le début et la fin du Ramadhan. Voilà qui pose un problème de taille, à savoir la “visibilité” justement du croissant lunaire. Et, en l’occurrence, la question qui revient à la veille de chaque Ramadhan est : peut-on avoir recours aux éphémérides, ces calculs mathématiques qui mesurent avec une précision de métronome le mouvement des astres ? Les lunettes astronomiques et autres instruments d’optique peuvent-ils être utilisés dans l’observation ? Comment parer aux caprices de la météo ? etc. Autant de questionnements qui reviennent hanter les esprits à chaque saison des abstinences.
    Comment les autorités religieuses, les muftis, doivent-ils concilier dogme et ijtihad, textes immuables (ou réputés tels) et positivisme empirique ? C’est en définitive une “sous-catégorie” de l’inépuisable débat sur la foi et la raison. “Moi, je ne décide pas quand est la fin du Ramadhan, je ne fais que proposer les résultats de mes calculs. Tout dépend du choix du critère. Il faut bien comprendre qu’un critère mathématique ne remplacera jamais l’observation”, souligne Patrick Rocher, astronome à l’Institut de mécanique céleste de Meudon, un observatoire très sollicité, entre autres, par la Mosquée de Paris. Et d’annoncer dans une interview accordée à un site consacré aux musulmans de France : “En utilisant mes critères, cette année, le nouveau croissant de Lune sera visible le lundi 23 au soir. Donc selon moi, la fin du mois de Ramadan serait le mardi 24 octobre au matin” (voir : www.SaphirNews.com).
    D’un point de vue politique maintenant, il faut dire que la dispersion du monde arabo-musulman quant au calendrier de ses fêtes les plus emblématiques n’a, au demeurant, rien de surprenant, cette partie du monde ne formant pas d’unité territoriale et ne répondant pas à la configuration politique et organique de la “oumma” traditionnelle telle que définie dans le discours coranique ; une “oumma” unifiée telle que la vue du croissant à Hadhramawt ou à Chiraz obligerait le musulman “pratiquant” de Oued R’hiou ou de Tombouctou à observer le jeûne, et inversement. En revanche, des pays courent le risque de créer un précédent astronomique avec un mois lunaire à 31 jours s’il s’avère que c’est la planète Mercure, et non pas le croissant lunaire, que les guetteurs du “hilal” ont vue dans le désert d’Arabie…
    D'aprés : Mustapha Benfodil ( Liberte )
    Contrairement a la douleur, le bonheur ne s'écrit, pas il se vit... Moi je ne sais qu'écrire
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