Le directeur du Centre objectiviste des études et recherches à Rabat Ahmed Raïssouni a expliqué dans un article que nombreux sont les hommes qui estiment que leur virilité et leur puissance passent par leur domination sur leurs épouses ; ces gens pensent que tenir compte des avis et opinions de leurs moitiés est une chose qui réduit leur masculinité et leur statut dans leur couple. Et donc, le cas échéant, ces hommes ne rechignent pas à corriger leurs épouses.
Mais malgré cela, insiste Raïssouni, « dans notre patrimoine culturel, il existe des valeurs nobles qui sont toujours en vigueur de notre temps dans les sociétés islamiques ; parmi ces valeurs, le fait de porter secours et assistance aux femmes, comme cela se produit dans les lieux publics encombrés où on leur cède les places dans les trains et les bus, ou encore quand on les assiste pendant leurs courses ».
Du respect dû aux femmes
Ahmed Raïssouni entreprend son raisonnement à partir d’une scène vécue par le second calife, Omar Ibnou al-Khattab, rapportée par les Imams Boukhari et Muslim : « Les gens de Qoraïch dominaient leurs femmes, et quand nous sommes arrivés à Médine, nous avons remarqué un comportement inverse, où c’étaient les femmes qui avaient le dessus. Un jour, je me mis en colère contre mon épouse alors qu’elle me contredisait, chose que je n’acceptai pas. Je lui ai demandé la raison pour laquelle elle se comportait ainsi. Elle me répondit que même les épouses du Prophète réagissaient ainsi avec leur époux, et il leur arrivait de se refuser à lui. Alors je sortis de chez moi, me dirigeai vers ma fille Hafsa (femme du Prophète) et lui demandai si elle avait de telles réactions avec son mari. Elle me dit que oui, et que oui aussi, il pouvait arriver qu’elle se refusât à lui. Alors je lui conseillai de ne plus faire cela car Dieu pourrait lui reprocher d’avoir eu une attitude de laquelle le Prophète aurait pris ombrage ».
Raïssouni explique alors que :
1/ Les femmes de Qoraïch n’en pouvaient mais… Tout le pouvoir revenait aux hommes, et le dernier mot (en plus du premier) était le leur, les femmes n’ayant d’autre choix qu’obéir.
2/ A Médine, il en allait tout à fait autrement, puisque les femmes avaient leur mot à dire, et qu’elles le disaient… qu’elles avaient la possibilité de discuter avec leurs maris, et qu’elles discutaient… qu’elles pouvaient intervenir dans les exégèses religieuses, et qu’elles ne s’en privaient pas.
3/ Les femmes de Qoraïch qui partaient à Médine adoptaient les comportements des femmes de cette ville, et prenaient fait et cause là où elles jugeaient bon de le faire.
4/ Le Prophète avait imposé le respect de cette liberté des femmes aux hommes de Médine et, lui-même, il lui arrivait d’avoir à affronter la résistance de ses femmes qui le disputaient, le contredisaient, se refusaient à lui, suite à une mésentente ou pour exprimer leur courroux de ne pas avoir obtenu satisfaction pour une quelconque demande ou doléance.
5/ L’épouse d’Omar Ibnou al-Khattab, prenant exemple sur les attitudes féminines de Médine, et prenant appui sur le comportement de sa fille Hafsa avec le Prophète son époux, tenait tête à son propre mari, Omar, en dépit de sa rudesse bien connue.
Raïssouni explique donc que la domination des femmes par leurs hommes est l’attitude de facilité de la part de ces derniers, et que cette attitude n’est en rien honorable ou louable, qu’elle ne peut aucunement conduire vers la prospérité et le bonheur. Mais Raïssouni, prenant appui sur la profession de foi d’Omar, reconnaît qu’un comportement civilisé des hommes à l’égard de leurs épouses n’est nullement chose aisée. Mais que, avec de la bonne volonté, la chose pouvait devenir possible, puisque même Omar s’est finalement et avec le temps résolu à mieux se comporter avec son épouse.
Et donc, conclut Raïssouni, les valeurs et la civilité passent par la douceur envers les proches et les épouses, et inversement. Pour le vice-président de l’Internationale des Oulémas musulmans Ahmed Raïssouni, il existe un grand nombre de personnes, des hommes, qui se caractérisent par la plus grande courtoisie et la plus exquise des civilités dans leurs relations avec leurs amis, collègues et connaissances, mais qui n’adoptent pas le même comportement à l’égard de leurs épouses et dans leurs foyers. D’où une situation perverse et corrompue, dans les sens premier du terme.
Voilà, à ce propos, ce que dit le Coran de Moïse : « Et quand il fut arrivé au point d’eau de Madyan, il y trouva un attroupement de gens abreuvant [leur bêtes] et il trouva aussi deux femmes se tenant à l’écart et retenant [leurs bêtes]. Il dit : « Que voulez-vous? » Elles dirent : « Nous n’abreuverons que quand les bergers seront partis; et notre père est fort âgé »/ Il abreuva [les bêtes] pour elles puis retourna à l’ombre et dit : « Seigneur, j’ai grand besoin du bien que tu feras descendre vers moi » / Puis l’une des deux femmes vint à lui, d’une démarche timide, et lui dit : « Mon père t’appelle pour te récompenser pour avoir abreuvé pour nous ». Et quand il fut venu auprès de lui et qu’il lui eut raconté son histoire, il (le vieillard) dit : « N’aie aucune crainte : tu as échappé aux gens injustes ». (28 : 23/24/25).
Du fait de battre les femmes
« Les femmes vertueuses sont obéissantes (à leurs maris), et protègent ce qui doit être protégé, pendant l’absence de leurs époux, avec la protection d’Allah. Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d’elles dans leurs lits et frappez-les. Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Allah est certes, Haut et Grand » (4 : 34).
Ahmed Raïssouni explique que ce verset autorise le châtiment corporel infligé aux femmes, et que cela pourrait sembler aller à contresens que tout ce qui précède. Mais l’explication est autre.
En effet, les musulmans s’accordent à penser que les meilleures interprétations du Coran sont le fait du Prophète, et à ce propos, sa femme Aïcha atteste que « jamais le Prophète n’a porté la main sur une de ses épouses ou sur un esclave ». Et pourtant, le Messager de Dieu a été marié avec dix femmes d’âges et de qualités diverses. Et si, d’aventure, il arrivait à un homme de corriger son épouse, le Prophète lui recommande de faire montre de la plus grande douceur envers elle plus tard.
Et donc, pour Raïssouni, avant de frapper une femme, si vraiment la chose se révèle nécessaire, il est recommandé de passer par trois étapes fondamentales préalables :
1/ Il faut qu’il y ait révolte de l’épouse contre son époux, qui en craindrait de perdre son influence sur elle et, de là, en arriver à envisager le divorce et donc l’éclatement de la famille.
2/ Il faut passer par la phase du conseil et du sermon, en se donnant le temps suffisant pour convaincre l’épouse révoltée et insoumise.
3/ Il faut refuser tout contact physique ou relationnel avec l’épouse.
En général, ces trois étapes sont amplement suffisantes pour rétablir la compréhension au sein du couple, et c’est ainsi que la jurisprudence islamique explique les relations conjugales. Et si, enfin, les coups sont vraiment incontournables, et que la révolte de l’épouse reste aussi forte malgré ces trois phases, alors il faut éviter le visage et, plus généralement, tout ce qui peut laisser une trace ou occasionner des blessures car alors, le coupable de ces faits mériterait une sanction exemplaire.
Panorapost
Mais malgré cela, insiste Raïssouni, « dans notre patrimoine culturel, il existe des valeurs nobles qui sont toujours en vigueur de notre temps dans les sociétés islamiques ; parmi ces valeurs, le fait de porter secours et assistance aux femmes, comme cela se produit dans les lieux publics encombrés où on leur cède les places dans les trains et les bus, ou encore quand on les assiste pendant leurs courses ».
Du respect dû aux femmes
Ahmed Raïssouni entreprend son raisonnement à partir d’une scène vécue par le second calife, Omar Ibnou al-Khattab, rapportée par les Imams Boukhari et Muslim : « Les gens de Qoraïch dominaient leurs femmes, et quand nous sommes arrivés à Médine, nous avons remarqué un comportement inverse, où c’étaient les femmes qui avaient le dessus. Un jour, je me mis en colère contre mon épouse alors qu’elle me contredisait, chose que je n’acceptai pas. Je lui ai demandé la raison pour laquelle elle se comportait ainsi. Elle me répondit que même les épouses du Prophète réagissaient ainsi avec leur époux, et il leur arrivait de se refuser à lui. Alors je sortis de chez moi, me dirigeai vers ma fille Hafsa (femme du Prophète) et lui demandai si elle avait de telles réactions avec son mari. Elle me dit que oui, et que oui aussi, il pouvait arriver qu’elle se refusât à lui. Alors je lui conseillai de ne plus faire cela car Dieu pourrait lui reprocher d’avoir eu une attitude de laquelle le Prophète aurait pris ombrage ».
Raïssouni explique alors que :
1/ Les femmes de Qoraïch n’en pouvaient mais… Tout le pouvoir revenait aux hommes, et le dernier mot (en plus du premier) était le leur, les femmes n’ayant d’autre choix qu’obéir.
2/ A Médine, il en allait tout à fait autrement, puisque les femmes avaient leur mot à dire, et qu’elles le disaient… qu’elles avaient la possibilité de discuter avec leurs maris, et qu’elles discutaient… qu’elles pouvaient intervenir dans les exégèses religieuses, et qu’elles ne s’en privaient pas.
3/ Les femmes de Qoraïch qui partaient à Médine adoptaient les comportements des femmes de cette ville, et prenaient fait et cause là où elles jugeaient bon de le faire.
4/ Le Prophète avait imposé le respect de cette liberté des femmes aux hommes de Médine et, lui-même, il lui arrivait d’avoir à affronter la résistance de ses femmes qui le disputaient, le contredisaient, se refusaient à lui, suite à une mésentente ou pour exprimer leur courroux de ne pas avoir obtenu satisfaction pour une quelconque demande ou doléance.
5/ L’épouse d’Omar Ibnou al-Khattab, prenant exemple sur les attitudes féminines de Médine, et prenant appui sur le comportement de sa fille Hafsa avec le Prophète son époux, tenait tête à son propre mari, Omar, en dépit de sa rudesse bien connue.
Raïssouni explique donc que la domination des femmes par leurs hommes est l’attitude de facilité de la part de ces derniers, et que cette attitude n’est en rien honorable ou louable, qu’elle ne peut aucunement conduire vers la prospérité et le bonheur. Mais Raïssouni, prenant appui sur la profession de foi d’Omar, reconnaît qu’un comportement civilisé des hommes à l’égard de leurs épouses n’est nullement chose aisée. Mais que, avec de la bonne volonté, la chose pouvait devenir possible, puisque même Omar s’est finalement et avec le temps résolu à mieux se comporter avec son épouse.
Et donc, conclut Raïssouni, les valeurs et la civilité passent par la douceur envers les proches et les épouses, et inversement. Pour le vice-président de l’Internationale des Oulémas musulmans Ahmed Raïssouni, il existe un grand nombre de personnes, des hommes, qui se caractérisent par la plus grande courtoisie et la plus exquise des civilités dans leurs relations avec leurs amis, collègues et connaissances, mais qui n’adoptent pas le même comportement à l’égard de leurs épouses et dans leurs foyers. D’où une situation perverse et corrompue, dans les sens premier du terme.
Voilà, à ce propos, ce que dit le Coran de Moïse : « Et quand il fut arrivé au point d’eau de Madyan, il y trouva un attroupement de gens abreuvant [leur bêtes] et il trouva aussi deux femmes se tenant à l’écart et retenant [leurs bêtes]. Il dit : « Que voulez-vous? » Elles dirent : « Nous n’abreuverons que quand les bergers seront partis; et notre père est fort âgé »/ Il abreuva [les bêtes] pour elles puis retourna à l’ombre et dit : « Seigneur, j’ai grand besoin du bien que tu feras descendre vers moi » / Puis l’une des deux femmes vint à lui, d’une démarche timide, et lui dit : « Mon père t’appelle pour te récompenser pour avoir abreuvé pour nous ». Et quand il fut venu auprès de lui et qu’il lui eut raconté son histoire, il (le vieillard) dit : « N’aie aucune crainte : tu as échappé aux gens injustes ». (28 : 23/24/25).
Du fait de battre les femmes
« Les femmes vertueuses sont obéissantes (à leurs maris), et protègent ce qui doit être protégé, pendant l’absence de leurs époux, avec la protection d’Allah. Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d’elles dans leurs lits et frappez-les. Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Allah est certes, Haut et Grand » (4 : 34).
Ahmed Raïssouni explique que ce verset autorise le châtiment corporel infligé aux femmes, et que cela pourrait sembler aller à contresens que tout ce qui précède. Mais l’explication est autre.
En effet, les musulmans s’accordent à penser que les meilleures interprétations du Coran sont le fait du Prophète, et à ce propos, sa femme Aïcha atteste que « jamais le Prophète n’a porté la main sur une de ses épouses ou sur un esclave ». Et pourtant, le Messager de Dieu a été marié avec dix femmes d’âges et de qualités diverses. Et si, d’aventure, il arrivait à un homme de corriger son épouse, le Prophète lui recommande de faire montre de la plus grande douceur envers elle plus tard.
Et donc, pour Raïssouni, avant de frapper une femme, si vraiment la chose se révèle nécessaire, il est recommandé de passer par trois étapes fondamentales préalables :
1/ Il faut qu’il y ait révolte de l’épouse contre son époux, qui en craindrait de perdre son influence sur elle et, de là, en arriver à envisager le divorce et donc l’éclatement de la famille.
2/ Il faut passer par la phase du conseil et du sermon, en se donnant le temps suffisant pour convaincre l’épouse révoltée et insoumise.
3/ Il faut refuser tout contact physique ou relationnel avec l’épouse.
En général, ces trois étapes sont amplement suffisantes pour rétablir la compréhension au sein du couple, et c’est ainsi que la jurisprudence islamique explique les relations conjugales. Et si, enfin, les coups sont vraiment incontournables, et que la révolte de l’épouse reste aussi forte malgré ces trois phases, alors il faut éviter le visage et, plus généralement, tout ce qui peut laisser une trace ou occasionner des blessures car alors, le coupable de ces faits mériterait une sanction exemplaire.
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