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Des fractures aux fracturations

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  • Des fractures aux fracturations

    Alors que des pays ayant une plus grande maîtrise des technologies s’en tiennent au principe de précaution sur la question du gaz de schiste, notre gouvernement a inscrit dans son plan d’action le lancement des procédures d’exploration qui seront suivies par la mise en place de projets d’exploitation. A l’heure où le débat sur les risques pour l’environnement dans le recours aux hydrocarbures non conventionnels est loin d’être tranché dans le monde, hormis l’enthousiasme intéressé et sans doute le lobbying des multinationales pétrolières, l’Algérie évacue le dossier en un seul Conseil des ministres tenu mercredi dernier et où le président de la République a donné son feu vert pour le lancement des procédures en direction des partenaires étrangers.

    Comme en politique, le débat n’est possible dans notre pays qu’après le coup de force et le fait accompli. Si les errements politiques et les régressions fécondes ou pas sont résorbables, il n’en est pas de même des questions liées à la préservation de l’environnement et de l’espace-vie des populations. La formule selon laquelle «nous n’avons pas de pays de rechange», longtemps usitée par les partis de l’opposition avant d’être reprise par le pouvoir lui-même, trouve ici tout son sens. Le classement de l’Algérie au 3e rang mondial en matière de réserves en gaz et huile de schiste ne peut pas suffire pour mettre en œuvre cette industrie controversée, qualifiée sous d’autres cieux de «fléau écologique». La pression de milieux politiques et de défense de l’environnement ont fait reculer nombre de gouvernements dans le monde, acculés à des moratoires et parfois à l’interdiction de la recherche et de la production de ce type d’hydrocarbures.

    Le risque de pollution des nappes phréatiques, qualifié de «critique» dans les textes explicatifs les plus neutres, ne semble pas ébranler la foi de nos gouvernants à pouvoir exploiter sans limite et sans dégâts les ressources du sous-sol, définitivement considérées comme un don providentiel pour le pays. Dans un système de gouvernance qui a la particularité d’entretenir les fractures politiques et sociales, il est presque naturel que les pouvoirs publics optent froidement au procédé controversé des fracturations hydrauliques pour extraire des roches-mères les dernières ressources énergétiques.

    Le véritable handicap du pouvoir est de croire que les capacités de survie économique du pays, et conséquemment du système politique, dépendent exclusivement de l’exploitation des énergies fossiles. Il y a bien longtemps que les équipes au pouvoir ont abandonné l’idée que la véritable réserve d’un pays, le seul investissement qui vaille, est celui qui porte sur l’éducation et la formation. Dans un contexte national où le «seuil au bac» risque d’être ramené un jour au niveau zéro des programmes, il est à craindre que les perspectives du pays soient liées pour longtemps à l’exploitation effrénée des ressources du sous-sol, même les plus protégées par la nature.

    Djaffar Tamani- El Watan

  • #2
    il est à craindre que les perspectives du pays soient liées pour longtemps à l’exploitation effrénée des ressources du sous-sol, même les plus protégées par la nature.
    C'est l'apothéose, «l'eau source de vie» est remplacé par «le gaz source de vie».

    Pourtant ...

    وإن هذه أمتكم أمة واحدة

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