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Croissance: notre planète ne supportera pas 7 milliards d'individus à revenu élevé

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  • Croissance: notre planète ne supportera pas 7 milliards d'individus à revenu élevé

    Il faut mesurer différemment la richesse des nations: la course à la croissance du PIB est intenable pour la planète. Par Anantha Duraiappa, directeur exécutif du Programme international sur les dimensions humaines des modifications globales de l'environnement et Zakri Abdul Hamid, membre du Conseil scientifique consultatif créé par le Secrétaire général des Nations Unies


    Le lien entre croissance économique et bien être humain apparaît comme une évidence. Mesurée selon le produit intérieur brut, la croissance économique est en effet largement considérée comme l'objectif ultime du développement. L'heure est cependant venue de repenser cette approche.

    Le décalage se fait en réalité croissant entre le PIB par habitant des États et le bien-être de leurs citoyens, la croissance rapide de la production exacerbant en effet les problématiques de santé, tout en érodant les conditions environnementales. Ainsi les individus considèrent-ils de plus en plus les richesses immatérielles comme aussi importantes que la richesse monétaire, si ce n'est plus.

    Le PIB fournit de précieuses informations, mais….
    Persuader les dirigeants et politiciens des limites du PIB n'est cependant pas chose facile. Il est en effet beaucoup plus simple de défendre un cadre compris par tous, et admis de longue date, que de promouvoir une nouvelle vision du monde.

    Le PIB fournit évidemment de précieuses informations concernant la production, les dépenses, et les flux de revenus d'un État, nous éclairant également sur la circulation des marchandises au travers des frontières. Les données du PIB confèrent par ailleurs d'importantes orientations aux États, en les aidant à procéder au suivi de gains économiques à l'origine d'une amélioration considérable de la qualité de vie des citoyens - et bien souvent d'une possibilité de les extraire de la pauvreté.

    Le PIB échoue cependant à prendre en compte les évolutions du stock d'actifs d'un État, et complique la tâche des dirigeants politiques consistant à équilibrer les préoccupations économiques, sociales et environnementales. À défaut d'une meilleure mesure du bien-être - notamment en matière de santé, d'enseignement et d'état de l'environnement naturel - ces dirigeants sont privés des connaissances dont ils auraient besoin pour garantir à long terme la santé de l'économie et des individus qui la composent.

    L'inventeur du concept de PIB le critiquait lui même...
    Cet impératif sous-tend le concept de « développement durable, » de plus en plus reconnu depuis son apparition au milieu des années 1980. Mais bien que les États aient peu à peu admis la nécessité d'une compréhension plus globale autour du développement, ils demeurent pour la plupart concentrés sur cet objectif central que constituerait la croissance du PIB. Il faut que cela change. Économiste américain d'origine biélorusse, et inventeur du concept de PIB en pleine période de dépression économique, le prix Nobel Simon Kuznets a lui-même affirmé en 1934 que « le bien-être d'une nation [pouvait] difficilement être déduit d'une simple mesure du revenu national. »

    Un nouveau cadre de mesure
    Bonne nouvelle toutefois, ce cadre fiable, simple et efficace de mesure de la durabilité existe à l'heure actuelle. Élaboré par un groupe d'économistes majeurs parmi lesquels le prix Nobel Kenneth Arrow et Partha Dasgupta de l'Université de Cambridge, ce cadre évalue les flux de revenus d'une économie tout en prenant en compte son stock d'actifs, dont le capital humain et environnemental. Autrement dit, il appréhende la base productive de l'économie, plutôt que de se concentrer uniquement sur sa richesse monétaire.

    Sur la base de ce cadre, l'Université des Nations Unies et le programme des Nations Unies pour l'environnement ont dévoilé leur Rapport sur la richesse globale (IWR) à l'occasion du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 2012. En fournissant une comparaison à long terme entre le PIB et la « richesse globale » de 20 États, ce rapport invite les dirigeants politiques à adopter une approche plus globale et à plus long terme autour du développement de l'économie de leur pays.

    Insister sur le capital humain
    Au mois de novembre prochain, un deuxième rapport IWR sera publié qui englobera bien davantage d'États tout en plaçant un accent renforcé sur la part du capital humain dans les indicateurs de la comptabilité nationale. Dans cette perspective, des experts collaborateurs se réuniront ce mois-ci en Malaisie à l'occasion d'une série de rencontres, avec en point d'orgue une conférence publique intitulée « Au-delà du produit intérieur brut - Transition vers la durabilité. »

    L'existence d'une approche dynamique sera essentielle pour refaçonner l'idée que notre monde se fait du développement économique. Les experts de nombreux domaines - dont l'économie, la sociologie, la psychologie et les sciences naturelles - devront travailler ensemble au développement d'un ensemble intégré d'indicateurs projetant une image globale de la base productive de l'humanité, qui fonde la manière dont les individus se font leur interprétation de l'idée de réussite. Bien qu'il soit nécessaire que les décisions définitives appartiennent aux responsables politiques et aux citoyens, ce processus devra être guidé par les meilleures sciences existantes, sans les compromis associés aux exigences politiques ou aux intérêts particuliers.

    La planète ne supportera pas 7 milliards d'habitants à revenus élevés
    Il nous faut par ailleurs accepter une vérité fondamentale : notre planète ne peut accueillir sept milliards d'habitants de pays à revenu élevé. Pour que chaque État parvienne à un PIB par habitant de 13 000 $ (seuil à partir duquel, selon la Banque mondiale, le statut de revenu élevé est atteint), il faudrait que le PIB global passe des quelque 72 000 milliards actuels à 91 000 milliards. Or, si nous utilisions dès à présent l'équivalent d'1,5 planètes Terre pour puiser les ressources que nous consommons et absorber nos déchets, la planète ne pourrait durablement supporter qu'un PIB de 48 000 à 50 000 milliards $.

    Notre planète excédant d'ores et déjà sa capacité de tolérance dans une perspective durable, il nous faudrait lui infliger de moindres exigences - plutôt que de lui en imposer de nouvelles. Autrement dit, nous ne pouvons plus nous permettre de dépendre de la croissance du PIB, et de l'accumulation de richesses sans limite qu'elle implique, si nous entendons résoudre nos difficultés sociales et économiques.

    Il appartient au monde de conjuguer ses systèmes de valeur avec cette réalité. Il nous faut apprendre à faire plus avec moins, à découpler la croissance économique de la consommation des ressources, ainsi qu'à nourrir les aspects sociaux et spirituels de notre existence.

    Cette évolution ne saurait s'opérer à défaut d'une transformation fondamentale dans nos systèmes d'enseignement, structures politiques, et autres institutions. Il y a là un défi de taille ; un défi qu'il faudra pourtant relever si nous entendons envisager un avenir

    la tribune fr

  • #2
    il faut donc que les pays du G8 et G20 qui representent respectivement 50% et 90% du pib mondiale quiittent la planete

    Commentaire


    • #3
      il faut donc que les pays du G8 et G20 qui representent respectivement 50% et 90% du pib mondiale quiittent la planet


      vers la lune n'est ce pas jmlix

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      • #4
        si tu prefere

        Commentaire


        • #5
          "La planète ne supportera pas 7 milliards d'habitants à revenus élevés"

          Ça tombe plutôt bien : on n'en prend pas le chemin !!!

          Mais, la Planète ne supportera bientôt plus grand'chose de toute façon : le "trou noir" c'est peut-être pas pour demain mais il est "annoncé" !

          Le syndrome "du Titanic" est d'actualité: on se démène dans toutes les directions pour "sauver la Planète" alors qu'elle est "en phase terminale" !!!

          L'homme dans un sursaut de désespoir aime à se faire croire qu'il est "responsable de tout" et qu'il peut encore remédier à la catastrophe annoncée.
          Alors qu'il est temps de "quitter le navire" ...!

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