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Le Monde Arabe dans l'Economie Globalisée du Savoir

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  • Le Monde Arabe dans l'Economie Globalisée du Savoir

    Le salut des pays arabes passe certainement par le développement du savoir et de l'intelligence. Pour réussir, il faut impérativement de la volonté, une vision ambitieuse et des objectifs réalistes et atteignables, ainsi que la participation et la persévérance des citoyens. Cela devrait se traduire pour chaque pays par la mise en œuvre d'une stratégie unifiée et d'une planification convergente qui prennent en compte ses forces et ses faiblesses selon une approche holistique et globale. Cette stratégie doit chercher à exploiter les effets synergiques combinatoires d'un grand nombre de secteurs économiques qui coopèrent ensemble en harmonie pour créer les conditions de décollage d'une croissance durable à forte valeur ajoutée et formatrice d'une prospérité équitable. Il est également urgent d'améliorer la qualité des résultats du système éducatif et donc la qualité de la formation des enseignants.

    L'économie de la connaissance et du savoir est un stade particulier du développement basé sur des actifs incorporels, le capital humain et les activités liées à l'éducation, la science, la recherche et l'innovation... où la richesse créée est mesurée comme la part de ces activités dans le produit intérieur brut PIB. D'une manière simple et significative, nous pouvons résumer comme suit : l'économie du savoir réunit ensemble des ressources humaines hautement qualifiées, le savoir et la technologie, afin de produire des biens et des services pour la création de la prospérité.

    Tandis que le monde (en particulier les pays développés et les pays émergents) avance à grands pas, une plus grande convergence technologique pousse vers une plus grande convergence dans le développement, la participation, la planification et la création de la société des connaissances et du savoir. Cette convergence renforce davantage le besoin d'une vision unifiée pour accompagner des formes avancées dans les domaines de la gouvernance, l'innovation, l'éducation et la formation continue, la santé, le commerce, l'urbanisme et la vie rurale... Une vision qui va au-delà de la simple réplication des objectifs déclarés par tel ou tel pays, et plutôt décrire que prescrire une nouvelle identité (intelligence et savoir) et une aspiration nationales pour l'avenir de nos nations respectives.

    La plupart des pays cherchent à se positionner dans la future économie globalisée de la connaissance. Sont-ils en train d'avancer de la même manière sur le (même) bon chemin? Sont-ils tous en train d'essayer de gagner la même course? Si c'est le cas (la même manière, le même chemin et la même course), la majorité des pays sera certainement déçue car seuls quelques pays seront dans le haut du classement.

    La réussite sourira aux pays qui savent comment construire une stratégie holistique et globale fondée sur une vision unifiée et où les politiques publiques représentent les outils utiles pour forger l'avenir, rendant le résultat final bien supérieur à la somme de ses éléments - une proposition de 'valeur' pour l'ensemble de la société du savoir [1].

    La position des pays arabes dans l'économie du savoir

    Après un "printemps arabe" qui s'est transformé en un automne et est en train de devenir pour certains pays un hiver rude et dévastateur, on peut légitimement se poser la question, à travers cet essai: Qu'attendent les pays arabes pour monter dans le wagon de la vraie modernité, celle de l'utilisation des connaissances, de la création du savoir et du développement de l'intelligence? Ont-ils entamé les réformes économiques et politiques nécessaires pour apporter des réponses adéquates aux causes (chômage, insécurité sociale, manque d'investissement, mauvaise compétitivité, mauvaise gouvernance, déséquilibre régional...) des révoltes qui ont eu lieu dans certains pays?

    L'analyse présentée ci-après est basée sur le classement des pays arabes dans l'indice de l'économie du savoir IKE [2]. Il s'agit d'un indice et un modèle pour mesurer le degré de maturité atteint par chaque pays dans le développement de l'économie du savoir. L'approche adoptée regroupe un grand nombre d'indicateurs connus reflétant divers facteurs clés de la société et de l'économie et sont régulièrement publiés par différents organismes internationaux.

    Le classement de onze pays arabes (plus la Tunisie selon son classement en 2010) dans l'indice mondial de l'économie du savoir IKE varie entre la 23e et la dernière position parmi 116 pays en 2013. Malgré la diversité du classement des pays arabes dans l'indice IKE, on distingue deux groupes : Le groupe des pays du Golfe membres de l'OPEP et importateurs de ressources humaines, à l'exception du Koweït (72e), occupants les cinq premières places du classement avec le Qatar en tête à la 23e position mondiale ; et le groupe des pays non exportateurs de pétrole (y compris l'Algérie et le Koweit) et non importateurs de main d'œuvre, occupants des places au-delà de la 50e position mondiale [3]. Dans ce deuxième groupe, le Maroc est le seul pays qui a progressé depuis le classement de 2010.

    En revanche, l'Egypte est le pays qui a été le plus impacté négativement - avec un recul de 19 places - à la fois par la crise économique et par l'instabilité politique. Seuls cinq pays parmi onze (Qatar, Bahreïn, Arabie Saoudite, Oman et Maroc) ont réussi à améliorer leur classement général entre 2013 et 2010, dont le Maroc qui a réalisé la deuxième meilleure amélioration (12 positions) derrière l'Arabie Saoudite (19 places).



    L'analyse détaillée de ce classement fait apparaître des faiblesses communes aux douze pays arabes, qui plombent leurs performances sur les quatre facteurs de l'indice IKE. A l'exception du Qatar, les pays arabes ont un énorme retard en matière d'innovation et ce sur tous les indicateurs composant ce facteur et en particulier un environnement inapproprié à la recherche scientifique (y compris pour le Qatar). Ils partagent également des contre-performances dans les domaines de l'éducation et de la santé, l'enseignement supérieur et la formation, et l'inefficience du marché du travail.

    Egalement, les pays arabes - à l'exception des trois premiers dans le classement ci-dessus et à quelques exception près - sont à la traîne du classement mondial en matière de préparation numérique [4] (Digital Readiness) et ce malgré une progression moyenne de près de 11% réalisée en 2013 par rapport au score réalisé en 2010. Dans ce registre, le facteur où la faiblesse des 11 pays arabes est la plus inquiétante concerne le degré de (non) préparation aux technologies d'information et de communications (emplois dans des activités basées sur le savoir, e-participation, infrastructure et contenu numériques), en particulier pour les huit derniers pays, et ce malgré une progression moyenne de près de 71% enregistrée en 2013 par rapport au score de 2010.

    Chômage et inadéquation des qualifications

    Le défi le plus urgent et qui est étroitement lié aux révoltes du "printemps arabe" est celui de la création d'un nombre suffisant d'emplois et en particulier pour les jeunes et les diplômés. Les données ayant servi au classement IKE montrent que l'inefficience du marché du travail [5] est une importante faiblesse et plus particulièrement pour les pays non importateurs de ressources qualifiées et le Koweït. En effet, le taux de chômage moyen des jeunes (de 15 à 24 ans) dans la région MENA avoisine les 25%, dépasse les 35% en Egypte, 31% en Jordanie et 29% en Tunisie, comparé à un taux de chômage global de 11,9%, 12% et 13% respectivement [6].



    Mais ceci n'exempte pas les pays importateurs de ressources qualifiées, même si ces pays exportateurs de pétrole ont créé beaucoup d'opportunités d'emplois durant la dernière décennie. Une étude publiée par Gulf Investment Corporation en Septembre 2012 a montré que le taux de chômage, parmi les citoyens des pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), est en constante augmentation; dépassant les 10% en Arabie Saoudite, 14% dans les Émirats arabes unis, 8% à Oman et à Bahreïn, 6% au Koweït et 3% au Qatar. Toujours selon la même étude, il ressort que le taux de chômage [7] est à la fois particulièrement inquiétant et de longue durée chez les jeunes (15-24 ans) des pays du CCG, et s'élève à près de 28% en Arabie Saoudite et au Bahreïn, 21% à Oman, 11% aux Emirats Arabes Unis, 9% au Koweït et près de 2% au Qatar.

    Quant au chômage des diplômés de l'enseignement supérieur (niveau tertiaire), il représente un problème majeur dans une région où la moitié de la population a moins de 25 ans et où les taux peuvent atteindre 43% en Arabie Saoudite (2009), 18,5% au Maroc (2012), 14% aux Emirats Arabes Unis (33% en 2008), 31% en Tunisie (2011) et plus de 23% en Algérie (2011).

    La forte proportion du chômage parmi les jeunes et les diplômés, malgré un taux de croissance économique parmi les plus élevés du monde durant la décennie précédente, montre l'incapacité des pays arabes à créer suffisamment d'emplois qualifiés et suggère l'échec de répondre efficacement aux besoins du marché du travail (l'existence d'un déséquilibre entre les besoins et les compétences techniques disponibles, compétences qualifiés mais non-appropriées ou compétences pas assez qualifiés). Tous ces éléments font accentuer le risque d'incohésion et d'instabilité sociales dans le court et moyen termes.

    La suite...
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    Réforme globale unifiée et convergente

    Il est désormais évident qu'une coordination étroite et complète entre les institutions éducatives et les secteurs industriels est nécessaire et urgente pour résoudre les problèmes et défis (par exemple, réduire l'écart entre les compétences actuelles des diplômés et les exigences du marché du travail) communs en vue d'améliorer la situation générale et renforcer les résultats du système éducatif.

    Le système éducatif détermine la maturité d'un pays et son intégration dans l'économie mondiale du savoir. Par conséquent, l'ambition devrait être globale et profonde, et donc viser la transformation de la culture de l'école à travers l'amélioration de la qualité, la révision des programmes et des méthodes d'enseignement, l'enseignement de la réflexion critique et analytique ainsi que la résolution de problèmes, la formation en TIC, l'introduction des compétences non-techniques (créativité, communication, coopération et travail en équipe, gestion de projet et organisation par processus, le gout de l'effort...), et de réduire tout écart entre l'offre - les compétences techniques fournies - et la demande - les exigences et besoins du marché du travail.

    La coordination entre les politiques de tous les secteurs éducatifs (éducation, enseignement technique et formation professionnelle, enseignement supérieur) est également une approche très importante; tout manque de coopération peut aboutir à la création de trois silos distincts au lieu d'un système national cohérent, et donc impacter négativement leurs efforts pour traiter l'inadéquation entre les besoins du marché du travail et les résultats du système éducatif.

    Améliorer la qualité des résultats du système éducatif passe nécessairement par l'amélioration de la qualité de la formation des enseignants. Un personnel enseignant bien formé, motivé et motivant, constitue un pilier essentiel du système éducatif. Les candidats à l'enseignement devraient être embauchés suite a un examen qui aborde des sujets de pédagogie, de contenu de la discipline à enseigner et la rédaction d'un ou de plusieurs essais. Chaque enseignant doit être titulaire d'aptitudes pédagogiques effectives et être capable d'appréhender la complexité des techniques d'apprentissage. Une formation appropriée des enseignants à tous les échelons doit être considérée comme un élément stratégique de la politique éducative. Par ailleurs, il faut assurer un minimum de temps de formation continue pour les nouvelles recrues, et attirer dans le secteur de l'enseignement, les meilleurs éléments ayant un background scientifique, technologique ou d'ingénierie.

    Certes, la résolution des problèmes de chômage et de l'inefficience du marché du travail ne se limite pas à la réforme du système éducatif. En revanche, l'amélioration des résultats du secteur de l'éducation et de l'enseignement aura des retombés sur l'ensemble des secteurs économiques et constituera la fondation pour le développement de l'économie du savoir. Il faut bien évidemment se pencher sur les raisons de cette inefficience ainsi que sur toutes les autres faiblesses, y compris l'amélioration de l'infrastructure générale (routière, portuaire, ferroviaire, aéroportuaire, utilitaire - eau, électricité, télécommunications) qui permettra à la fois de réduire le taux de chômage (en particulier celui des jeunes) dans le court terme et de favoriser la création de nouvelles opportunités d'emplois dans le moyen et le long terme et ainsi soutenir la croissance économique.

    Pour réussir dans la course de l'économie globalisée du savoir, il est urgent pour chaque pays arabe de construire une réforme globale en mettant en œuvre une stratégie unifiée et convergente qui prend en compte ses forces et ses faiblesses selon une approche holistique et globale. Cette stratégie doit chercher à exploiter les effets synergiques combinatoires d'un grand nombre de secteurs économiques (en mettant l'accent sur les domaines indiqués dans le macro-diagnostic ci-dessus et améliorer les performances dans les autres secteurs) qui coopèrent ensemble en harmonie pour créer les conditions de décollage d'une croissance durable à forte valeur ajoutée - basée sur la création et le développement de la propriété intellectuelle - et formatrice d'une prospérité équitable et d'un bien-être pour tous les citoyens.

    __________________________________________________ _________
    [1] Pour plus de détails, veuillez consulter l'essai 'Embarquement dans un voyage à travers l'économie globale du savoir'.

    [2] Cette approche vise à éviter de créer de nouveaux indicateurs qui pourraient être difficiles à recueillir, d'évaluer et de maintenir, et permet d'assurer la comparabilité des données entre les pays. Les indicateurs devraient être exhaustive et donc capturer différents aspects tels que les entrées, les facilitateurs tel que l'environnement des affaires et les résultats de performance. L'IKE est donc composé de quatre indices secondaires représentant chacun un facteur de développement : Fondamental, efficacité, efficience et innovation. L'IKE comprend 21 indicateurs regroupant 168 variables qualitatives et quantitatives. L'architecture de l'indice IKE et les résultats de classement mondial peuvent être consultés sur ce lien.

    [3] Suite à l'instabilité politique et aux forts troubles ainsi qu'à l'absence de sécurité, la Tunisie, la Libye et la Syrie n'étaient pas classés en 2013. En 2010, le classement était UAE (23e), Qatar (27e), Bahreïn (34e), Oman (40e), Tunisie (43e), Jordanie (44e), Arabie Saoudite (47e), Koweït (59e), Egypte (77e), Liban (80e), Maroc (85e), Libye (107e), Syrie (110e), Algérie (113e).

    [4] 'Digital Readiness' est composé des indicateurs Préparation aux TICs, Usage des TICs, Adoption de technologies, Environnement de régulation, et Coûts des services de télécommunications.

    [5] Les entreprises identifient régulièrement le manque de compétences appropriées et la rigidité ou le manque de flexibilité de la réglementation du travail comme deux obstacles majeurs à l'embauche.

    [6] Données du Forum Economique Mondial 2011-2012 et de la Banque Mondiale (2012)

    [7] Données mises à jour selon les publications de la Banque Mondiale (2012)


    Mohamed Bouanane
    Directeur Conseil en management

    Al Huffington Post 27/05/2014
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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    • #3
      à mon avis il est difficile de concevoir une économie de savoir sans jeter les bases d'une démocratisation sociale , en instaurant les réformes politiques et économiques , pour une égalité des chances et une justice sociale , sinon on aura une société à deux vitesses , une pour les nantis et une autre pour le reste ,sans liberté pas de créativité

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      • #4
        Il n'y a aucune économie de connaissance au monde arabe. En arabie saoudite ils manquent tellement de professeurs qu'ils embauchent des licenciés comme mouid pour enseigner aux université! Les arabes sont en retard d'un siècle minimum vis à vis de l'occident, il leur faut un siècle d'un casse tête acharné s'ils veulent combler un peu le retard et ensuite parler d'économie de connaissances.

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        • #5
          L'Algérie fait moins bien que deux pays en guerre La Syrie et la Libye.

          Le Maroc en paix fait moins bien que l’Égypte et le Liban deux état en guerre civile larvaire.

          Sans démocratie aucun développement n'est possible.

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          • #6
            zaama documenté c'est de la "masturbation" intellectuelle, je me suis arreté au "chomage longue durée des 15/24 ans" la sommité de l'intelligence.

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            • #7
              Le salut des pays arabes passe certainement par le développement du savoir et de l'intelligence. Pour réussir, il faut impérativement de la volonté, une vision ambitieuse et des objectifs réalistes et atteignables, ainsi que la participation et la persévérance des citoyens.
              توز

              les cinq premiers de la liste dans tous les secteurs professionnels sont obligés de faire appel aux étrangers pour assurer le fonctionnement social et économique du pays ..du balayeur au médecin ,tant les ressources nationales sont trés rares voir inexistantes dans certaines professions .
              c'est bidon cette liste ..
              les pays du golfe ont 50 ans de retard sur le reste des pays arabes , ces derniers ont 50 ans de retard sur le reste du monde civilisé .
              Dernière modification par xenon, 29 mai 2014, 23h24.
              ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
              On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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