Sur invitation du Président de la République tunisienne, Moncef Marzouki, le Roi Mohammed VI entame une visite de trois jours au pays de Bourguiba, à compter de ce vendredi. Ce séjour officiel sera l’occasion de la signature de plusieurs conventions entre les secteurs publics et privés des deux pays, d’un discours du Souverain devant l’Assemblée nationale constituante, mais aussi d’entretiens entre les deux chefs d’Etat, etc. Pour ce nouveau périple royal, plusieurs ministres marocains sont du voyage, mais aussi des opérateurs économiques et des représentants de notre société civile. Ce déplacement en Tunisie, avant même son commencement, ne manque pas d’interpeller les observateurs et analystes. Il témoigne, en effet, d’une confirmation, celle de la mise en place d’une diplomatie active, orchestrée et même exécutée par le Roi, qui affirme ainsi une stratégie longuement mûrie destinée à renforcer le rôle, la place et l’action du Royaume aux niveaux africain, maghrébin et international. Après donc la longue tournée royale en Afrique subsaharienne francophone en mars, qui succédait à un séjour américain dans les dernières semaines de 2013, c’est vers la Tunisie que se porte aujourd’hui l’intérêt royal, avant des déplacements en Russie et en Chine dans les prochaines semaines. L’étape tunisienne matérialise cependant plusieurs objectifs et enjeux, directement liés au contexte régional et maghrébin. Il n’échappe à personne, en effet, que la Tunisie, qui vit les suites de la Révolution du Jasmin, traverse une étape historique et particulièrement délicate. Cette transition est fragilisée par la présence de forces obscurantistes, à l’intérieur de ce pays et dans son environnement proche. A l’est, la Libye voisine est en proie à la désintégration et à la violence, à l’Ouest, une gérontocratie figée et quasiment paraplégique entrave toute idée de construction maghrébine.
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