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Les Arabes de Turquie

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  • Les Arabes de Turquie

    Comme beaucoup d’autres ethnies peuplant la Turquie actuelle, l’histoire des Arabes du pays est très complexe et longue.

    Il est difficile à dire quand les premiers Arabes s’installèrent à Istanbul et encore plus difficile à dire quand ils s’installèrent dans l’Est du pays, où ils sont assez nombreux aujourd’hui.

    A l’origine, les Arabes sont originaires de la péninsule arabique et l’expansion de ce peuple ne date que des conquêtes islamiques à partir du VIIe siècle. Il est cependant clair, que sous l’Empire romain déjà, puis l’Empire romain d’Orient, les Arabes voyagèrent et s’installèrent bien au-delà de leur territoire primitif.

    Ainsi, on trouve des colonies arabes importantes en Syrie, dans l’Est de la Turquie et en Anatolie centrale, au Liban et en Palestine, bien avant la conquête islamique. A Constantinople, des marchands arabes y pratiquent le commerce au Ve et VIe siècle.

    La présence arabe dans l’Empire romain, est symbolisée par la dynastie des Ange, d’origine arabe.

    L’incursion des troupes musulmanes en Syrie, en Palestine et en Egypte, feront bientôt reculer les limites de l’Empire. Parallèlement, des colons arabes s’installent dans tout le Proche-Orient et fondent de nouvelles villes. La Syrie et la Mésopotamie, tombées toutes deux sous la domination arabe, s’islamiseront progressivement, et s’arabiseront. La langue araméenne demeurera pourtant dans ces régions, jusqu’à nos jours, mais largement atténuée. Ainsi demeurent quelques foyers araméens dans les pays actuels, comme le Liban, la Syrie, l’Iraq, ainsi que dans une moindre mesure, Israël, la Palestine et la Jordanie. En Turquie actuelle, seules les régions de Mardin, Van, Urfa, Adana et la province d’Alexandrette (Hatay), garderont quelques traces de la langue araméenne.

    Dans la plupart de ces régions, l’arabe deviendra la langue principale dès le XVe siècle, remplaçant soit l’araméen, soit le grec dominant dans les villes, comme à Antioche.

    Une petite frange de la population demeurera chrétienne tout en adoptant la langue arabe, principalement sur les côtes, d’Antioche à Beyrouth.

    Dans la capitale de l’Empire romain, Léon l’Isaurien accorde à la colonie arabo-musulmane, le droit d’édifier une mosquée en 717. Constantinople était déjà à cette époque, très cosmopolite et les Arabes tenaient une certaine place, mais on ne trouve que peu de témoignages concernant les communautés musulmanes de la ville (turques ou arabes). Ce sont des voyageurs et des géographes arabes qui laissèrent quelques précisions, tels Ibn Khordadbeh (fin IXe siècle) ou Edrisi vers 1153. Dans quelques chroniques byzantines, il est parfois questions de ces constantinopolitains musulmans, par exemple, lorsqu’ils prennent part à l’émeute contre Sclérène, la favorite de Constantin Monomaque, le 9 mars 1044.

    Sous le règne des sultans ottomans, la population arabe de l’Empire atteindra, avec les conquêtes, des proportions énormes. Au sommet de sa grandeur, l’Empire englobait des territoires peuplés d’Arabes de la Syrie à l’Algérie et au Yémen. Loin d’être uniforme dans leur composition ethnique ou religieuse, ces territoires étaient nettement dominés par la langue et la culture arabe. Jamais la langue turque ne put la rivaliser. On peut très bien imaginer, qu’à cette époque, la communauté arabe d’Istanbul, devait être importante, mais comme seule l’appartenance religieuse définissait le groupe, rien ne permet de donner le moindre chiffre, concernant la population arabo-musulmane de la capitale.

    Les seuls Arabes comptabilisés en tant que tels pendant la période ottomane, sont les Arabes chrétiens, appartenant à des communautés qui ne dépendaient pas du patriarcat de Constantinople. Il s’agit principalement de Maronites et de Melkites catholiques. Les Arabes orthodoxes, sujets ottomans, mais aussi sujets du patriarche phanariote, rentraient sous la dénomination ‘Rum’ (Romains), comprenant tous les orthodoxes quelle que soit leur origine ethnique.

    En aucun cas, les statistiques ottomanes, pas plus d’ailleurs que les statistiques turques (jusqu’en 1965), donnent un chiffre quelconque sur la communauté alévie.

    Considérés comme musulmans hérétiques sous l’Empire, et comme plus ou moins
    musulmans sous la République, ce groupe religieux indépendant, puise bien ses racines dans un islam chiite, dont il a abandonné les grandes lignes depuis le IXe siècle. Le devoir de dissimulation est une règle absolue chez les alévis, qui se prétendent appartenir à la religion dominante, selon la région où ils vivent. Les alévis sont présents en Turquie, en Syrie, en Iraq et, dans une moindre mesure, au Liban, à Chypre et en Jordanie.

    En 1938, un arrangement entre la République turque et l’occupant français de Syrie, suivit d’un référendum, attribueront la région d’Antioche (Hatay) et une bande territoriale le long de frontière turco-syrienne, à la Turquie. Ces territoires comprenaient une importante population de culture et de langue arabe et d’autres ethnies comme, des Turcs, des Arméniens, des Kurdes et des Assyriens. Le droit des minorités du Traité de Lausanne de 1923, s’étendit aux populations orthodoxes (Rum) et juives de langue arabe, de ces régions.

    Population arabe d’Istanbul, aujourd’hui

    Tout laisse à penser que la population arabe ou du moins arabophone d’Istanbul, est importante. On ne peut toutefois l’estimer, sans prendre le risque de se tromper. Les Arabes ne se concentrent pas dans des quartiers spécifiques. Les musulmans d’origine arabe, ont tendance à se fondre complètement dans le reste de la population turque d’origines ethniques diverses.

    Il faut néanmoins noter que dans les Arabes musulmans mêmes, il y a une distinction à faire entre ceux d’origine ottomane, installés depuis longtemps à Istanbul, les Arabes de nationalité turque originaires des régions proches de la Syrie et les Arabes fraîchement immigrés.

    Le premier groupe est pratiquement dilué dans le reste de la population turco-musulmane. Le second, garde un esprit assez communautaire et les mariages mixtes sont moins fréquents. Enfin pour le troisième groupe, il s’agit souvent de réfugiés venus du Liban, pendant la guerre civile, d’Irakiens chassés par la répression au temps de la dictature ou après l’invasion américaine, ou également de Syriens. Si les Libanais ont plus ou moins un statut légal en Turquie, ce n’est pas forcément le cas des deux autres groupes, ce qui n’aide pas à l’intégration.

    Les mariages intercommunautaires, entre Arabes alévis et Arabes chrétiens est un phénomène assez courant. Il faut préciser que les Arabes alévis sont de la branche nosaïri, plus proche du christianisme que la branche la plus répandue en Turquie, celle des kizilbash, ce qui facilite le rapprochement des deux communautés dont les membres sont essentiellement originaires des régions d’Antioche, de Mersin et d’Adana.

    Près de 90 % des Arabes chrétiens sont orthodoxes et dépendent du patriarcat de Constantinople. Ils sont désignés par les Grecs d’Istanbul, comme Melkites orthodoxes. Le 10% restant est composé essentiellement de Melkites catholiques attachés à l’Eglise latine. Il y a aussi un groupe d’Arabes protestants, présent à Istanbul.

    Les Arabes chrétiens d’origine ottomane, ne forment qu’un petit groupe divisé entre orthodoxes, maronites et coptes catholiques.

    Enfin, il faut aussi signaler la présence de quatre autres groupes assez importants qui ne sont pas d’ethnie arabe, mais sont arabophones. Deux sont présents dans les centres urbains importants de tout le pays et dans les régions frontalières à la Syrie : les Assyriens et les Chaldéens. Les deux autres groupes, de moindre importance, sont présents uniquement dans la province d’Alexandrette, et particulièrement dans la ville d’Antioche. Il s’agit d’Arméniens que l’environnement a rendu arabophones et de juifs qui contrairement à leurs coreligionnaires du reste de la Turquie, ne parlent pas le judéo-espagnol. Dans les deux cas, il ne s'agit que de quelques centaines de personnes, tout au plus.

    Aucune des communautés arabophones de Turquie ne possède d’école. A Istanbul, il n’y a pas de culte en arabe, sauf chez les protestants. Les réunions alévies sont secrètes selon les rites de la religion. On comprend dès lors que la langue arabe est en voie de disparition en Turquie, même dans les régions proches de la Syrie. Les plus âgés continuent à parler entre eux en arabe, mais peu de gens sont capables de l’écrire, surtout avec les caractères arabes. On utilise parfois les caractères latins, soubresaut à une mort annoncée.

    Istambul guide
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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