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TUNISIE:La transition démocratique à l'épreuve de la menace terroriste

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  • TUNISIE:La transition démocratique à l'épreuve de la menace terroriste

    Après avoir surmonté les troubles consécutifs à la chute du régime de Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011, les Tunisiens ont découvert que le terrorisme, qui se nourrit de l'instabilité dans le voisinage s'étendant jusqu'au nord du Mali, est la plus grande menace à leur désir de liberté, à la demande de démocratisation et à la volonté de construction d'un État de droit. La démocratie émergente dans le pays aurait pu accuser un coup sérieux, s'il n'y avait le discernement et la sagesse dont ont fait montre l'ensemble des acteurs politiques et sociaux. Les assassinats en 2013 de deux figures de l'opposition, Chokri Belaïd et Mohammed Brahmi, qui avaient reçu auparavant des menaces de la part de groupes intégristes, ont en quelque sorte précipité une prise de conscience de la nécessité de faire prévaloir l'intérêt général, au risque de plonger le pays dans l'inconnu.

    Encore sous le choc de cette double perte, les Tunisiens sont consternés par l'assassinat, fin juillet de la même année, de neuf soldats dans le mont Chaambi, à la frontière algérienne. Ce qui était considéré comme une menace potentielle est devenu une réalité. Le terrorisme est en train de prendre pied dans le pays, en profitant des clivages politiques. La nouvelle donne a mis tout le monde devant ses responsabilités historiques.

    La partie ouest du pays, qui s'étend de la région de Kesserine jusqu'au mont Chaambi, s'est transformée, dans un bref laps de temps, en une base arrière des groupes armés, qui cherchent à installer une proximité avec les combattants islamistes actifs dans l'Algérie voisine.

    En plus de la réponse politique, qui a consisté à mettre en place un gouvernement d'indépendants conduit par Mehdi Jomaa et à accélérer le processus d'adoption de la nouvelle Constitution, de fermes mesures sécuritaires étaient devenues impératives. C'est dans ce sens que les autorités tunisiennes ont élevé le degré de coordination avec leurs homologues algériennes, tout en gardant un œil vigilant sur la situation en Libye dont la détérioration de la situation augmente indéniablement les risques d'insécurité en Tunisie.

    Des opérations militaires sont lancées à travers l'ensemble du territoire tunisien pour contrecarrer la menace terroriste et le trafic d'armes.
    Ces mesures viennent se greffer aux dispositions exceptionnelles visant la proclamation d'une zone tampon tout au long de la bande frontalière au sud de la Tunisie.

    Le gouvernement tunisien déclare Ansar Achariâa, accusée d'être derrière les assassinats des hommes politiques et des soldats, comme une organisation terroriste. Les coups de filet dans les rangs des groupes terroristes sont passés à la vitesse supérieure. Plusieurs éléments dangereux ont été arrêtés par les services de sécurité, qui multiplient les actions visant à tarir les sources de financement de ces groupes et à neutraliser les réseaux opérant en appoint ou pouvant constituer des soutiens à leurs actions. Tout récemment, le Chef du gouvernement provisoire, Mehdi Jomaa, a annoncé la décision de créer, d'ici fin 2014, un pôle antiterrorisme qui aura à se pencher sur ce phénomène en matière d'intervention, de sécurité, d'investigation et de renseignements. Au terme d'une réunion sécuritaire, tenue dimanche dernier, M. Jomaa a souligné que le but premier des terroristes était de frapper l'économie du pays, appelant les Tunisiens à l'unité nationale et à la prudence.
    Conscient de la complexité de ce phénomène, il a relevé que la lutte contre le terrorisme nécessiterait du temps et des sacrifices pour en venir à bout, lançant une mise en garde aux terroristes dont les plans sont connus par les forces de sécurité, selon lui. Affligé par une nouvelle attaque terroriste qui a coûté la vie à deux officiers de l'armée tunisienne dans le mont Chaambi, vendredi 23 mai, le Président Moncef Marzouki a affirmé que les terroristes s'en prenaient au peuple, à sa révolution et à son avenir en visant les éléments des forces de sécurité.
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    le matin
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