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TUNISIE : "Ennahdha est au pouvoir, et rien ne passe sans son approbation"

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  • TUNISIE : "Ennahdha est au pouvoir, et rien ne passe sans son approbation"

    e président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, a déclaré que son mouvement est sorti du gouvernement, mais n’a pas quitté le pouvoir. Dans une longue interview avec le journal londonien, asharq al-awsat, parue ce vendredi 30 mai sur son site, il a indiqué que le mouvement est sorti du pouvoir exécutif et non du législatif. "Nous demeurons le plus grand groupe à l’Assemblée, qui est l’origine du pouvoir dans le pays, et partant rien ne passe sans l’accord d’Ennahdha".

    Sur sa perception de la situation dans le pays, il a affirmé que "la Tunisie s’apprête à franchir le dernier obstacle sur la voie de sa transition démocratique, après l’adoption de la loi électorale, qui est un grand événement, parallèle à la constitution. La première réussite du dialogue national est l’élection d’un chef du gouvernement impartial (…). Nous avançons avec constance sur la bonne voie, malgré les terroristes, les éradicateurs et les ennemis de la démocratie (…) et notre objectif est clair, c’est celui d’arriver aux élections".

    Sur la préparation du mouvement aux prochaines élections, et sur la question de savoir si les enseignements ont été tirés des élections d’octobre 2011, il a rétorqué : "nous sommes en train d’évaluer notre expérience au pouvoir au cours des deux dernières années, et nous en avons conclu l’importance de la coalition en matière de réussite des périodes de transition vers la démocratie, qui ne supportent pas les conflits ouverts. Les clivages s’accommodent avec la démocratie stable, en présence d’un parti au pouvoir et d’une opposition.

    L’expérience des deux années a révélé que la construction nationale est encore vulnérable, et ne supporte pas le conflit ouvert entre pouvoir et opposition. L’expérience tunisienne a failli s’effondrer l’année dernière, notamment après ce qui s’est passé en Egypte, et après les deux assassinats politiques perpétrés par le terrorisme. La situation n’a été sauvée que par la sortie d’Ennahdha du pouvoir, vers un gouvernement impartial. Nous avons consenti à sacrifier le pouvoir, pour une chose plus précieuse, qui est la Tunisie, la stabilité du pays et la poursuite de la transition démocratique".

    S’agissant de la loi sur l’exclusion politique, et les raisons ayant poussé Ennahdha à se rétracter, et à ne pas l’introduire dans le code électoral, il a indiqué que "cette loi ne sert pas l’intérêt général ou le processus de transition démocratique, mais aurait mené au retour de la tension et de la dissension, ce qui aurait influé l’avancée du processus de transition vers les élections.

    Le navire tunisien doit naviguer avec tous ses enfants, et ne pas laisser certains à l’extérieur. Nous ne sommes pas les tuteurs du peuple, nous sommes persuadés que le peuple est conscient et a la capacité de choisir le meilleur, c’est pour cela qu’on lui laisse le choix sans tutelle. Quant aux injustices du passé, nous ne pensons pas que la reddition des comptes collective est équitable et efficiente.

    Nous avons vu dans d’autres pays les résultats des tentatives d’exclusion et d’extirpation collectives et les catastrophes qu’elles ont provoquées. Cela ne signifie pas que l’on néglige ce sujet, mais nous pensons que la justice transitionnelle, à travers l’instance Vérité et Dignité, va contribuer à ouvrir les dossiers du passé d’une manière visant à délimiter les responsabilités individuellement et non collectivement, et à révéler la vérité.

    Elle encouragera les victimes du passé à la clémence et au pardon, et non à la vengeance. Cette approche va permettre à notre pays de traiter les blessures du passé, d’une manière à ce que l’on se dirige vers l’avenir sans transmettre les rancœurs aux nouvelles générations".

    Ennahdha et les frères musulmans

    Sur ceux qui considèrent Ennahdha comme une réplique des frères musulmans en Egypte, et sur la question de savoir si (cette classification) est juste : Rached Ghannouchi a répondu : "ceux-ci sont régis par ce qui est appelée l’explication conspiratrice de l’histoire, selon laquelle derrière chaque fait il y a un complot. Pour eux, comme il existe une explication implicite dans la religion, il en existe autant en politique. Tout ce que vous voyez n’est pas vrai, et le véridique s’en tient derrière.

    Tout le monde a suivi le dialogue auquel ont participé 22 partis, lequel a duré plusieurs mois et a débouché sur un accord autour d’une personnalité impartiale (Mehdi Jomaâ), que personne n’a accusé d’appartenir à Ennahdha. Aucune accusation n’a été adressée tout autant aux ministres d’appartenir à Ennahdha ou autre, d’où est venue donc l’idée que ce gouvernement est une marionnette entre les mains d’Ennahdha, qui en tire les ficelles.

    Ce gouvernement s’est passé et a renvoyé des dizaines et des centaines de ceux qui ont été désignés par Ennahdha, et nous l’avons accepté à notre corps défendant, bien que certains (parmi ceux qui ont été écartés) répondent au critère de compétence, le problème est qu’ils sont accusés d’appartenance à Ennahdha.

    De toutes les façons, nous regardons le paysage général, et nous nous n’arrêtons pas aux détails, cela montre que l’on est face à un gouvernement neutre et indépendant, à la formation duquel tout le monde a participé par le consensus, et partant, il n’y a pas lieu de parler de complot."

    Interrogé sur ceux qui disent qu’Ennahdha est celui qui dirige véritablement le pays, et le gouvernement est une simple façade, il a répondu qu’Ennahdha est sorti du gouvernement, mais n’a pas quitté le pouvoir, étant entendu que celui-ci est composé des trois pouvoirs. "Nous sommes sortis du pouvoir exécutif, mais nous n’avons pas quitté le pouvoir législatif, Ennahdha représente le plus grand groupe au pouvoir et à l’Assemblée, qui est l’origine du pouvoir dans le pays, rien ne peut passer sans l’approbation d’Ennahdha".

    Sur la question de savoir si le destin des frères musulmans en Egypte était un choc, ayant poussé (Ennahdha) à revoir sa position et sa présence sur la scène politique, il a rétorqué : "ce qui s’est produit en Egypte a changé l’équilibre des forces dans la région, et la politique est une lecture des rapports de force.

    On aurait pu avoir une lecture autre de ce qui s’est passé, et on aurait pu y rester indifférent, d’autant plus que notre gouvernement est légitime, et que nous avons la majorité dans le parlement et notre rue est plus large…mais la politique ne doit pas ignorer les équilibres de force intérieurs et extérieurs, elle doit interagir avec les évolutions. Le politique sage est celui qui assimile les équilibres de force, lit et comprend les changements, et tisse sa politique en fonction des nouveaux rapports de force, à défaut, il perd le contrôle (de la situation)".

    Sur l’erreur commise par les frères musulmans, et les a fait perdre le contrôle (de la situation), il a estimé : "il ne faut pas que l’on oublie que les frères dans la logique démocratique, ont été lésés, car ils ont été élus à l’issue de plusieurs scrutins, et ont été les vainqueurs dans près de six élections.

    Les frères auraient pu commettre des erreurs dans leur lecture de la situation, et des rapports de force, en ne prenant pas en considération le rôle des autres, mais les erreurs en démocratie sont possibles, et ne peuvent être corrigées à l’extérieur de la démocratie, mais de l’intérieur, à travers des élections et non des putschs. Quoiqu’il en soit la situation en Tunisie est différente de celle de l’Egypte, eu égard à la position géographique.

    L’Egypte est dans une région sensible, la Tunisie a un important positionnement, mais pas de la même importance. Idem pour la structure des habitants, la Tunisie a une seule religion, un seul courant, il n’y a pas de confessions, ni une armée ayant une addiction au pouvoir. (…). L’image d’Ennahdha d’il y a une année, n’est pas celle de maintenant, elle s’est améliorée à cause de ses positions. C’est cela, la société tunisienne, elle revêt une souplesse".

    S’agissant du conseil qu’il aurait donné aux frères musulmans, et que ceux-ci auraient refusé, il a récusé une supposée lettre relayée par les médias.(…). "Nous souhaitons tout le bien au peuple égyptien dans son ensemble, et nous ne voulons pas que ce pays qui est au cœur de la nation s’affaiblisse, ou s’enlise dans les dissensions et les troubles. Si l’Egypte va bien, la nation arabe irait bien. S’il s’affaiblit, il en serait autant pour la région arabe. Nous souhaitons que l’Egypte soit pour tous ses enfants, et que le consensus et la paix y règnent, car elle est le pilier de la stabilité, du progrès et de la prospérité de la Oumma. Le problème n’est pas aujourd’hui celui des frères, mais c’est le problème du projet démocratique, et de stabilité dans le plus important pays dans le monde arabe".

    Sur la situation en Libye, Ghannouchi considère que la stabilité de la Tunisie est celle de la Libye. "Nous espérons que tout le monde s’éloigne de la logique du combat et de l’usage des armes pour régler les différends, car cela conduira à une guerre où tout le monde sera perdant. Nous appelons nos frères en Libye à un dialogue national qui n’exclut personne, afin que tous participent à la construction de l’avenir de leur pays que Dieu a pourvu de grandes richesses, suffisantes pour les contenter tous, s’ils s’engagent en faveur du principe de coexistence au lieu de l’exclusion. Nous sommes prêts en Tunisie à mener des actions de bons offices avec l’ensemble des parties libyennes, si elles le souhaitent, la logique des armes pour régler les différends entre les enfants de la patrie, est destructrice pour tous".


    ..1/2..


    Letemps Vendredi 30 Mai 2014


    .

  • #2
    Maroc/Tunisie

    23 signatures : ne sont pas des accords

    ce sont que des conventions et coopérations ???

    A savoir quand vont être concrétisés en accord ??
    A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

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