Entente parfaite
Negrècha ya khouti, negrècha. Pour un rien, elle se met à râler. Ça commence le matin «ton réveil sonne trop fort, les enfants sont en vacances, tu n'as pas à me réveiller de si tôt». Tu te lèves, sans relever le défi. Silence. Tu tentes d'ouvrir, doucement, la porte de la chambre à dormir, mais les pommelles grincent. «Depuis le temps que tu devais les changer, j'ai l'impression que tu le fais exprès.»
Negracha ya khouti negracha. Tu te diriges vers la salle de bain, toilette, vite fait, et tu reviens te mettre en tenue de sortie. Tu tassoies, au bord de la namoussia, pour enfiler ton pantalon. «barka matbougi, on dirait zilzel». Entre temps, dans la cuisine, la cocotte expresso, se met à siffler, t'annonçant que le café est prêt. «ça y est c'est la sirène. On dirait qu'on est fi la deuxième guerre mondiale et que les Allemands s'apprêtent à nous bombarder». Tu cours arrêter les sifflements. Pour retourner t'habiller. Tu ne trouves pas ton pull. Tâtonnant, sans allumer la veilleuse, tu le cherches. Oualou goulili tu as mis où ». «Où veux-tu qu'il soit, tu n'a qu'à allumer et bien chercher». «Je ne voulais pas te déranger». «Au point où tu en es ghil dirangini. Au fait, n'oublie pas qu'on est invité, ce soir à la fatha de ma nièce. Ne t'amuse pas à arriver en retard et prépare ton costard». Oui mais tu sais que je suis de permanence, le soir et que je risque d'être retenu ». «Ah bon cette permanence, banet, juste le jour de la henna de ma sœur je sais que tu ne les aimes pas et que ma famille ne compte pas pour toi comme si tu avais épousé une orpheline »
Negracha ya khouti negracha et n'oublie pas de me laisser l'argent pour l'esthéticienne et la coiffeuse «mais je t'en ai déjà laissé il y a deux jours»
Il y a trente ans qu'ils s'aiment comme ça. C'est un amour fou. Un mariage réussi un mariage d'amour. Hé oui l'amour est aveugle, mais le mariage lui a vite rendu la vue.
par El-Guellil
Le Quotidien d'Oran
Negrècha ya khouti, negrècha. Pour un rien, elle se met à râler. Ça commence le matin «ton réveil sonne trop fort, les enfants sont en vacances, tu n'as pas à me réveiller de si tôt». Tu te lèves, sans relever le défi. Silence. Tu tentes d'ouvrir, doucement, la porte de la chambre à dormir, mais les pommelles grincent. «Depuis le temps que tu devais les changer, j'ai l'impression que tu le fais exprès.»
Negracha ya khouti negracha. Tu te diriges vers la salle de bain, toilette, vite fait, et tu reviens te mettre en tenue de sortie. Tu tassoies, au bord de la namoussia, pour enfiler ton pantalon. «barka matbougi, on dirait zilzel». Entre temps, dans la cuisine, la cocotte expresso, se met à siffler, t'annonçant que le café est prêt. «ça y est c'est la sirène. On dirait qu'on est fi la deuxième guerre mondiale et que les Allemands s'apprêtent à nous bombarder». Tu cours arrêter les sifflements. Pour retourner t'habiller. Tu ne trouves pas ton pull. Tâtonnant, sans allumer la veilleuse, tu le cherches. Oualou goulili tu as mis où ». «Où veux-tu qu'il soit, tu n'a qu'à allumer et bien chercher». «Je ne voulais pas te déranger». «Au point où tu en es ghil dirangini. Au fait, n'oublie pas qu'on est invité, ce soir à la fatha de ma nièce. Ne t'amuse pas à arriver en retard et prépare ton costard». Oui mais tu sais que je suis de permanence, le soir et que je risque d'être retenu ». «Ah bon cette permanence, banet, juste le jour de la henna de ma sœur je sais que tu ne les aimes pas et que ma famille ne compte pas pour toi comme si tu avais épousé une orpheline »
Negracha ya khouti negracha et n'oublie pas de me laisser l'argent pour l'esthéticienne et la coiffeuse «mais je t'en ai déjà laissé il y a deux jours»
Il y a trente ans qu'ils s'aiment comme ça. C'est un amour fou. Un mariage réussi un mariage d'amour. Hé oui l'amour est aveugle, mais le mariage lui a vite rendu la vue.
par El-Guellil
Le Quotidien d'Oran
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