C'est le navire dont rêvent tous les scientifiques de la planète. Livré officiellement mardi soir à l'université saoudienne du Roi Abdulaziz au terme de 18 mois de travaux, l'Al Azizi réunit la quintessence des technologies disponibles en matière de recherche océanographique.
D'une polyvalence rare, capable de mener des missions hydrographiques, sismologiques, archéologiques ou halieutiques, ce bateau a été conçu pour explorer toutes les mers du globe ; océans glacials exceptés. Pour cela, les Saoudiens ont fait appel aux compétences du cabinet marseillais d'architecture navale Mauric et du chantier ciotaden H²X que dirige Sébastien Grall. Les deux sociétés provençales ont alors multiplié les solutions techniques innovantes, à commencer par l'installation de toute l'intelligence embarquée (sondeur multifaisceau, sondeur de sédiments, sonar de biomasse) dans une sorte de torpille fixée sous la coque.
Quant aux instruments remorqués ou téléopérés comme le robot sous-marin Perseo GTV capable d'intervenir jusqu'à -3 000 m, ils sont mis en oeuvre depuis l'immense plage arrière recouverte de bois d'iroko, au moyen d'une grue télescopique et d'un portique de 4 tonnes.
Mais la grande particularité de l'Al Azizi est son matériau de construction : un composite développé par H²X offrant un excellent rendu acoustique pour les sonars, une masse réduite (le bateau ne déplace que 340 t) et surtout une absence totale de corrosion. Il s'agit d'ailleurs du plus grand navire scientifique (43 m de long : 9,50 m de large) jamais construit selon cette technique.
Étonnamment vastes et confortables pour un bateau de cette taille, décorées de boiseries rehaussées de dorures et surtout puissamment climatisés afin de protéger hommes et matériels de températures pouvant atteindre 50º C à l'ombre, les emménagements permettent d'accueillir 25 personnes, dont 12 scientifiques. Vitrée sur 360º, la passerelle-timonerie est équipée d'un écran plat tactile de 42 pouces ; une autre première mondiale. Quant à l'immense salon panoramique, digne d'un yacht de grande plaisance, il ne devrait pas décevoir les hôtes de ce bateau ambassadeur.
La propulsion n'est pas en reste avec deux moteurs diesel pour la navigation (2 x 1 216 CV) et des moteurs électriques pour les phases scientifiques, à savoir un propulseur d'étrave de 180 kW et un "pont" d'hydrojets de 250 kW à l'arrière, orientables dans toutes les directions afin de garantir la stabilité du positionnement dynamique et sécuriser les interventions de plongeurs ou d'engins avec ombilical.
Inauguré au quai du Mucem en présence de près de 300 invités au premier rang desquels Oussama Taib, président de l'Université du roi Abdulaziz, et Ali Al Aidarous, doyen de la faculté des Sciences marines de Djeddah, ce petit bijou comporte un secret bien gardé : son prix. On sait seulement que son nom signifie "celui qui est cher" ; les linguistes précisant que la formule s'applique au coeur des hommes et non à leur porte-monnaie...
Philippe Gallini
La Provence
D'une polyvalence rare, capable de mener des missions hydrographiques, sismologiques, archéologiques ou halieutiques, ce bateau a été conçu pour explorer toutes les mers du globe ; océans glacials exceptés. Pour cela, les Saoudiens ont fait appel aux compétences du cabinet marseillais d'architecture navale Mauric et du chantier ciotaden H²X que dirige Sébastien Grall. Les deux sociétés provençales ont alors multiplié les solutions techniques innovantes, à commencer par l'installation de toute l'intelligence embarquée (sondeur multifaisceau, sondeur de sédiments, sonar de biomasse) dans une sorte de torpille fixée sous la coque.
Quant aux instruments remorqués ou téléopérés comme le robot sous-marin Perseo GTV capable d'intervenir jusqu'à -3 000 m, ils sont mis en oeuvre depuis l'immense plage arrière recouverte de bois d'iroko, au moyen d'une grue télescopique et d'un portique de 4 tonnes.
Mais la grande particularité de l'Al Azizi est son matériau de construction : un composite développé par H²X offrant un excellent rendu acoustique pour les sonars, une masse réduite (le bateau ne déplace que 340 t) et surtout une absence totale de corrosion. Il s'agit d'ailleurs du plus grand navire scientifique (43 m de long : 9,50 m de large) jamais construit selon cette technique.
Étonnamment vastes et confortables pour un bateau de cette taille, décorées de boiseries rehaussées de dorures et surtout puissamment climatisés afin de protéger hommes et matériels de températures pouvant atteindre 50º C à l'ombre, les emménagements permettent d'accueillir 25 personnes, dont 12 scientifiques. Vitrée sur 360º, la passerelle-timonerie est équipée d'un écran plat tactile de 42 pouces ; une autre première mondiale. Quant à l'immense salon panoramique, digne d'un yacht de grande plaisance, il ne devrait pas décevoir les hôtes de ce bateau ambassadeur.
La propulsion n'est pas en reste avec deux moteurs diesel pour la navigation (2 x 1 216 CV) et des moteurs électriques pour les phases scientifiques, à savoir un propulseur d'étrave de 180 kW et un "pont" d'hydrojets de 250 kW à l'arrière, orientables dans toutes les directions afin de garantir la stabilité du positionnement dynamique et sécuriser les interventions de plongeurs ou d'engins avec ombilical.
Inauguré au quai du Mucem en présence de près de 300 invités au premier rang desquels Oussama Taib, président de l'Université du roi Abdulaziz, et Ali Al Aidarous, doyen de la faculté des Sciences marines de Djeddah, ce petit bijou comporte un secret bien gardé : son prix. On sait seulement que son nom signifie "celui qui est cher" ; les linguistes précisant que la formule s'applique au coeur des hommes et non à leur porte-monnaie...
Philippe Gallini
La Provence
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