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Leur Carlos, notre Juan

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  • Leur Carlos, notre Juan

    Leur Carlos, notre Juan

    par Kamel Daoud


    « Une nouvelle génération réclame à juste titre de jouer un rôle de premier plan ». Non, ce n'est pas le notre qui vient de parler, mais le roi d'Espagne, Juan Carlos, par le biais d'un chef de gouvernement. D'ailleurs, les deux (notre Juan et leur Carlos) se connaissent et ont même passé quelques jours ensemble à Oran, en mars 2007. Cela se passe donc ailleurs, pas chez nous. Le chroniqueur a passé la demi-journée à relire l'info du jour, la mastiquer comme une feuille de kat, à en goûter la sève par la salive et faire des bulles dans sa tête. Cela vous laisse songeur au bord d'un autre monde avant que vous ne rebroussiez chemin vers le votre. Votre monde du mandat unique à vie, toute la vie. Là où les présidents sont rois alors que les rois démissionnent comme des présidents, ailleurs, en Espagne, là, juste sous les yeux, à deux ou trois chaloupes. C'en est même amusant : Juan Carlos démissionne par ce qu'il se sent vieux, à cause des affaires de corruption qui éclaboussent ses proches et ensuite parce qu'il a des ennuis de santé : des opérations à la hanche l'obligent à user d'une canne ! Rien que cela ? Oui, répond sa feuille 21X27. Toutes ces raisons, ici, on les connaît : scandales de corruption, impossibilité de se mouvoir et âge vénérable. Mais les mêmes causes ne conduisent pas aux mêmes cafés froids : cela peut conduire un roi à démissionner, cela peut conduire un président à se présenter pour un quatrième mandat à vie. D'ailleurs, selon la presse, Juan Carlos a pris sa décision dès janvier. Au même moment que le notre. Mais dans l'autre sens de la terre. De l'histoire.

    Donc la demi journée à relire cette info. C'est tout. Pas de chronique qui cherche du sens sous les galets. Pas d'analyse du fait national. Pas de critique, pas d'effet de loupe, pas de dénonciation ou de colères en lunettes noires. Rien que la démission d'un Roi là-bas, comparée à la démission d'un peuple ici. Du coup, l'Espagne, pays du fantasme d'Al-Qaïda du Maghreb, but de la rame et de la chaloupe, mémoire de l'échec des « Arabes » en forme de maures refoulés, destination du tourisme des Oranais, et rêve vivant des amateurs de foot, devient aussi lieu du fantasme politique de la transition et du geste d'honneur et de dignité. On peut s'y souvenir, nager, loger, manger, s'y cacher ou s'y refugier ou accoster mais aussi abdiquer et regarder un roi démissionner. De la rime heureuse, terre ensoleillée et but de la vie après la mort. Car, il ne faut pas l'oublier, dans le brouhaha des actualités aucun président ou roi « arabe », de souche ou de service, n'a jamais eu cette grandeur face à l'histoire de son pays. Tous meurent au pouvoir, par le Pouvoir, à cause du Pouvoir. Sauf Zeroual, le vénérable. D'ailleurs, même quand un « Arabe » limite les mandats de présidence, il les limite pour les autres, pas pour lui-même.

    par Kamel Daoud

    Le Quotidien d'oran
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

  • #2
    Je ne vois pas là, la démonstration du bon exemple!...Il ne fait que se perpétuer à l'infini le 'REY'[/I]...Le Roi et mort, vive le Roi !
    Dernière modification par rosierbelda, 03 juin 2014, 14h26.
    " C’est la rivière qui apporte dans son cours l’espoir aux chercheurs d’or…Elle n’attends jamais de ces derniers qu’ils en remettent dans le sien" (r.b)

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    • #3
      il s est inspiré de l emir du quatar? oeilfermé

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