L'AUTRE VRAI POUVOIR
par M. Abdou BENABBOU
On se pose souvent la question sur la consistance du pouvoir politique en Algérie. S'interroger sur sa nature et sur sa définition serait déjà une réponse à cette tenace équation dès lors que l'on admet qu'un pouvoir politique est la force qui impose l'ensemble des règles, des procédures et des voies à emprunter pour tous les faits et gestes qui impriment la cadence de la marche d'un pays. Les lois et les règlements qui régissent le fonctionnement d'une société n'ont que la valeur de leur efficience sur le quotidien des citoyens. Les réels centres de décision sont devenus de plus en plus loin des niches des états-majors censés planifier les règles économiques et sociales du pays.
Si la fameuse et indécrottable histoire du pouvoir des généraux avec son lot de conteneurs et de rapines avérées a parfois du vrai, celle d'un autre véritable pouvoir aujourd'hui définitivement installé est, à bien des égards, à considérer. Un large éventail de comportements où la morale à la tronçonneuse a été sciée est en passe de préfigurer ce qu'est le nouveau pouvoir et de quoi il est habillé. Chaque Algérien qui a un bout de prérogative délimité en a fait sa chasse gardée et l'a transformée en une arme pour imposer sa propre loi et celle de l'argent. Il en use pour arrondir son ordinaire ou il en fait un élément de troc pour lui et sa famille.
Le préposé à l'état civil d'une mairie a fait de la rançon des administrés sa tasse de thé et l'appariteur a transformé son étroit périmètre en ministère de souveraineté. Tout ou presque de ce qui constitue le bien public a été fragmenté en espaces très personnels au vu et au su de tous pour que chaque occupant de parcelle devienne l'inévitable seigneur détenteur de la solution. Les valets, hier encore nobles serviteurs de l'Etat, ont piétiné leurs rôles d'intermédiaires pour lesquels ils sont pourtant payés et ont fait main basse sur des trônes d'une particularité nouvelle pour que la corruption ne soit plus une culture interdite mais une pratique normale à consommer à profusion.
L'esprit va bien loin que celui d'une revendication du partage d'un butin et s'érige de plus en plus comme l'étalage d'une détention d'un vrai pouvoir.
par M. Abdou BENABBOU
Le Quotidien d'Oran
par M. Abdou BENABBOU
On se pose souvent la question sur la consistance du pouvoir politique en Algérie. S'interroger sur sa nature et sur sa définition serait déjà une réponse à cette tenace équation dès lors que l'on admet qu'un pouvoir politique est la force qui impose l'ensemble des règles, des procédures et des voies à emprunter pour tous les faits et gestes qui impriment la cadence de la marche d'un pays. Les lois et les règlements qui régissent le fonctionnement d'une société n'ont que la valeur de leur efficience sur le quotidien des citoyens. Les réels centres de décision sont devenus de plus en plus loin des niches des états-majors censés planifier les règles économiques et sociales du pays.
Si la fameuse et indécrottable histoire du pouvoir des généraux avec son lot de conteneurs et de rapines avérées a parfois du vrai, celle d'un autre véritable pouvoir aujourd'hui définitivement installé est, à bien des égards, à considérer. Un large éventail de comportements où la morale à la tronçonneuse a été sciée est en passe de préfigurer ce qu'est le nouveau pouvoir et de quoi il est habillé. Chaque Algérien qui a un bout de prérogative délimité en a fait sa chasse gardée et l'a transformée en une arme pour imposer sa propre loi et celle de l'argent. Il en use pour arrondir son ordinaire ou il en fait un élément de troc pour lui et sa famille.
Le préposé à l'état civil d'une mairie a fait de la rançon des administrés sa tasse de thé et l'appariteur a transformé son étroit périmètre en ministère de souveraineté. Tout ou presque de ce qui constitue le bien public a été fragmenté en espaces très personnels au vu et au su de tous pour que chaque occupant de parcelle devienne l'inévitable seigneur détenteur de la solution. Les valets, hier encore nobles serviteurs de l'Etat, ont piétiné leurs rôles d'intermédiaires pour lesquels ils sont pourtant payés et ont fait main basse sur des trônes d'une particularité nouvelle pour que la corruption ne soit plus une culture interdite mais une pratique normale à consommer à profusion.
L'esprit va bien loin que celui d'une revendication du partage d'un butin et s'érige de plus en plus comme l'étalage d'une détention d'un vrai pouvoir.
par M. Abdou BENABBOU
Le Quotidien d'Oran
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