Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Fawzi Berkati, DG de Tchin-Lait/ Candia «L’augmentation des prix nous a fait perdre 20% du volume de nos vente

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Fawzi Berkati, DG de Tchin-Lait/ Candia «L’augmentation des prix nous a fait perdre 20% du volume de nos vente

    Le lait reste depuis des semaines au centre d’une actualité qui a poussé les ménages à se réveiller aux aurores pour trouver ce précieux breuvage, dont la distribution connaît des perturbations importantes dans de nombreuses régions du pays et à Alger et sa périphérie en particulier. Fawzi Berkati, un grand nom de la filière, explique les raisons des perturbations récurrentes que connaît le marché national du lait, l’instabilité des cours des marchés mondiaux, ainsi que le rôle de l’Etat dans le développement de cette filière agroalimentaire. Élu tout récemment président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) Soummam, de la wilaya de Béjaïa, le patron de Tchin-Lait/Candia nous fait part également de son expérience, de ses contraintes, mais aussi de ses projets d’investissements.



    Reporters : Pourquoi les prix sur le marché du lait sont-ils devenus si imprévisibles, dans notre pays ? Est-ce en raison de sa dépendance des cours mondiaux ou alors en raison de sa
    désorganisation ?


    M. Berkati : Les prix du lait sur le marché algérien ne sont pas imprévisibles. Ils dépendent des cours des marchés mondiaux. De plus, Tchin Lait/Candia n’a pas augmenté ses prix depuis quatre ans. Et ce n’est qu’en janvier 2014 qu’on a augmenté nos prix ; c’est ainsi que Tchin Lait/Candia a répercuté la hausse des prix de la poudre de lait sur ses nouveaux prix de vente. Et cette répercussion a été faite uniquement sur la poudre de lait, abstraction faite de tous les intrants pour la production du lait.

    L’augmentation des prix de vos produits a-t-elle eu un impact sur le volume de vos ventes ?

    Je vous rappelle que, suite à la hausse vertigineuse des prix de la poudre de lait sur les marchés mondiaux, Tchin Lait a décidé d’augmenter de 20% ses prix de vente pour les laits UHT. Il faut préciser qu’en fait, cette augmentation a engendré une baisse de nos volumes de vente estimée également à 20%. Et cela est dû à l’augmentation de la poudre de lait et à celle de nos produits finis.

    Quels sont, selon vous, les principaux facteurs ayant provoqué cette baisse des ventes de vos produits ?

    Nous avons aussi constaté que cette baisse de nos ventes est due particulièrement à la faiblesse du pouvoir d’achat d’une catégorie de la population. Par le passé, cette catégorie de consommateurs faisait l’effort d’offrir à leur famille un produit d’excellente qualité. Malheureusement, compte tenu de cette augmentation des prix, cet effort est insurmontable.

    On dit de l’Etat et de son rôle de régulation qu’il est davantage dans une logique de consommation que de production. Qu’en pensez-vous ?

    Effectivement, l’Etat joue le rôle de régulateur comme c’est le cas du lait pasteurisé en sachet, qui est subventionné par l’Etat. Par contre, le lait UHT produit par Tchin Lait/Candia répond à l’offre et à la demande. Tchin Lait ne bénéficie pas de subventions de l’Etat sur la poudre du lait. Nos prix de vente sont libres et ne sont donc pas administrés, comme pour le lait en sachet.

    La part du lait dans la facture alimentaire est de 22% d’après des statistiques récentes. Croyez-vous possible de la réduire et comment ?

    Je tiens à préciser que le lait est la protéine la moins chère dans notre pays, comparativement à la viande, aux œufs, aux poissons, etc. Pour cela, le consommateur algérien, pour compenser ce déficit en calcium, se rabat sur le lait. Afin de réduite la facture alimentaire, il faut produire plus en quantité de lait cru en Algérie. Par contre, la consommation ira crescendo, compte tenu de la démographie galopante.

    Que vous inspire l’expérience de M. Hamitouche, qui a annoncé un programme d’importation de quelque 2000 génisses pleines pour, précisément, réduire la facture en devises de la poudre de lait ?

    L’initiative de M. Hamitouche, patron de la laiterie Soummam, est louable et mérite beaucoup d’encouragements. Néanmoins, le chemin est long et plein d’embûches. A titre d’exemple, pour réussir le projet des vaches laitières, il est impératif de disposer de terres suffisantes pour cultiver l’aliment de bétail (fourrage). Il s’ensuit que nous ne pourrons produire du lait cru à un prix raisonnable, si l’alimentation du cheptel est assurée en quasi-totalité par l’importation. Tchin Lait/Candia envisage de mettre sur pied un projet de vaches laitières, en disposant de ses propres fermes, pour une gestion intégrée « de la ferme à la table ».

    Dans ce domaine, de nombreux éleveurs poursuivent une expérience de coopération avec des opérateurs français, bretons pour la plupart. Etes-vous au courant de cette expérience et qu’en pensez-vous en termes de résultats ?

    Cette expérience est la continuité de la démarche de M. Hamitouche. Effectivement, la coopération avec les professionnels du domaine ne fera qu’améliorer cette activité en termes de qualité et de quantité. Le savoir-faire des opérateurs étrangers dans ce domaine ne peut être qu’un plus et il est le bienvenu.

    Béjaïa peut-elle devenir un bassin laitier, vu le nombre d’investissements entrepris dans cette filière ?

    Effectivement, Béjaïa est un pôle d’investissements dans l’industrie agroalimentaire, notamment dans les produits laitiers. Par contre, je suis sceptique que Béjaïa puisse devenir un bassin laitier, faute de grandes surfaces de terre et d’irrigation.

    Etes-vous intéressé par la reprise d’une laiterie publique si celle-ci est éligible à la privatisation ?

    Non. Je détiens déjà deux unités de production, dont l’une se situe à Béjaïa et l’autre à Baraki (Alger). Cette dernière entrera en production au courant de l’année 2014.

    Tchin-Lait/Candia en chiffres
    - Date de création : août 1999.
    - Date d’entrée en exploitation : avril 2001.
    - Effectif actuel : 500 employés.
    - Production moyenne : 700 000 litres/jour (tous produits confondus).
    - Produits finis : laits UHT, boissons aromatisées et chocolatées.
    - Chiffre d’affaires annuel : 13 milliards de dinars.




    Auteur: CHAFIK AÏT M’BAREK

    reporters.dz
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
Chargement...
X