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Exploitation du gaz de schiste Les non-dits du gouvernement…

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  • Exploitation du gaz de schiste Les non-dits du gouvernement…

    Face à l’amenuisement des réserves algériennes en hydrocarbures conventionnels, le gouvernement a fini par lâcher le morceau ; l’Algérie est contrainte d’exploiter son gisement de gaz de schiste à même de pouvoir continuer à exporter du gaz.
    Autrement dit, dans les quelques prochaines années, les réserves de gaz conventionnels seraient à peine capables de soutenir la consommation interne qui évolue, annuellement, à une croissance à deux chiffres, se situant entre 10 et 15%. Le gouvernement, qui a tout misé, depuis 2000, sur la seule ressource des hydrocarbures conventionnels, alors que le pays dispose d’un important gisement solaire et éolien, change son fusil d’épaule ; il prépare désormais l’arrivée des majors spécialisés dans l’industrie du gaz de schiste. L’expérience inédite des Etats-Unis d’Amérique dans le domaine pourrait être transposée en Algérie. L’Algérie n’a plus le choix, s’efforcent à dire les responsables du pays. La plaidoirie, menée tantôt par Abdelmalek Sellal, tantôt par Youcef Yousfi, respectivement Premier ministre et ministre de l’Energie, trouve un motif simple : le recul des recettes en devises générées par l’exportation des hydrocarbures pourrait mettre le pays en difficulté financière. Les devises permettent au pays de soutenir ses importations et éviter de se replonger dans le gouffre de l’endettement externe. Déjà que le pays commence à valser au rythme des affaiblissements financiers qui risquent de s’affirmer dès l’année prochaine, à en croire les rapports du FMI, de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement (BAD). La bonne position extérieure de l’Algérie que l’on ne cesse de vanter a continué de s’affaiblir en 2013. En termes plus clairs, l’excédent de la balance courante s’est, en effet, établi à 1,2 % du PIB, en recul par rapport aux 5,9 % atteints en 2012. Lequel affaiblissement est lié sans l’ombre d’un doute à la baisse des exportations d’hydrocarbures. Laquelle baisse a été évaluée à 7,3 % en 2013, alors que les importations ont marqué une hausse de 5,4 %. L’excèdent commercial s’est établi à 8,6 % du PIB seulement en 2013, en ralentissement constant comparé aux 9,8 % et 13 % du PIB enregistrés respectivement en 2012 et 2011. Un recul qui s’ajoute au fléchissement de l’excédent du compte courant, imputable à un élargissement du déficit des revenus des facteurs (passant de 1,9 % du PIB en 2012 à 4,3 % en 2013) et à une diminution des transferts nets. Ces chiffres démontrent, à eux seuls, le poids des recettes des hydrocarbures dans l’économie du pays. L’amenuisement des réserves algériennes en gaz conventionnels signifierait un recul plus prononcé des recettes du pays en devises et, à terme, le recours à l’endettement externe. C’est là la principale hantise pour l’actuel gouvernement. Les craintes d’ordre écologiques ne pèsent plus rien face à ce danger qui guette les finances du pays. Face à cet enjeu, le gouvernement s’entête néanmoins à refuser son échec quant à ses engagements antérieurs de mener le pays vers une transition énergétique. Les discours de substitution des énergies de stock (pétrole, charbon, gaz, uranium) par ses énergies de flux (éolien, solaire, biomasse) se sont avérés vides et sans lendemain. Après une quinzaine d’années d’échecs, l’Algérie est plus que jamais confrontée à l’extinction de ses réserves d’hydrocarbures conventionnels. Pour le gouvernement actuel, l’extraction des énergies fossiles non conventionnelles, à l’image du gaz de schiste et le pétrole off-shore, pourrait repousser encore la durée de vie des réserves algériennes. D’après Abderrahmane Mebtoul, ancien chargé d’études au ministère de l’Energie et à Sonatrach, « les réserves de gaz se calculent selon le couple prix international–coût. C’est-à-dire que l’on peut découvrir des milliers de gisements, mais non rentables en raison des nouvelles mutations énergétiques mondiales ». En termes plus simples, l’investissement dans l’exploitation du gaz de schiste pourrait s’avérer non rentable pour l’Algérie, étant donné qu’il est fortement concurrencé sur le marché international par le gaz conventionnel, dont le prix est en perpétuelle baisse. Alors que pour le pétrole, « en cas de non-découvertes substantielles rentables, l’épuisement des réserves est prévu vers 2025 », estime Abderrahmane Mebtoul. En définitive, il est plus que jamais opportun que l’Algérie s’investisse à réussir la transition énergétique reposant sur un mix énergétique, tenant compte des principes de l’efficacité énergétique.


    Auteur: Sofiane Bensaid
    reporters.dz
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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