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6 jours à courir, à la recherche de la foulée idéale

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  • 6 jours à courir, à la recherche de la foulée idéale

    Philippe Billard a couru sur un tapis pendant 6 jours. L’enjeu ? Gérer l’effort sans martyriser le corps.

    "Je ne veux pas terminer cette course complètement cramé. Pour moi, c’est digne le sport." L’auteur de cette formule est un passionné de course ultra et directeur de la publication de Ultra Mag. Et il a couru six jours sur un tapis de course au fond de la boutique Holiste à Paris, du 23 au 29 mai dernier.

    La foulée perpétuelle

    Philippe Billard a déjà tenté 3 fois un "6 jours", dont un sur piste. Mais n’allez pas lui parler de performance, encore moins de tentative de record. Il s’agit d’abord d’un projet scientifique. Bardé de capteurs, à l’écoute de son corps, de son rythme, Philippe Billard étudie tous les paramètres de la course dans le but de découvrir ce qu’il appelle "la foulée perpétuelle", la foulée idéale qui permettrait de courir le plus longtemps possible sans finir vidé à n’en plus pouvoir bouger pendant une semaine.

    "Trouver le bon mécanisme qui fait que tu avances, tu récupères, tu avances, tu récupères…" résume le coureur. Alternance d’effort, de micro-récupération, d’hydratation, d’alimentation et deux à trois heures de sommeil pour, au final, une vingtaine d'heures de tapis par jour.

    Une course high-tech

    Parmi l’attirail technologique de Philippe Billard figure en bonne place un drôle d’appareil distribué par la boutique Holiste, le Bol d’Air Jacquier. Un système d’oxygénation douce à base de résine de pin des Landes censé améliorer la récupération, et objet d’une thèse en Sciences de la Vie soutenue en 2008 à l’université de Dijon par Béatrice Mercier, qui assistait à ce "6 Jours". "À travers moi, les gens de Holiste veulent valider leurs hypothèses car depuis qu’ils existent, il y a des milliers de témoignages assez concordants sur le Bol d’Air mais pas d’études cliniques."

    Cette course a nécessité huit mois de préparation, chroniquée par l’athlète sur un blog ad hoc, 6D Addict, dont quelques séances en situation sur le tapis de Holiste. Mais impossible d’éviter l’inconnu. "Après trois jours, on arrive dans des zones qui ne sont pas entraînables : jamais à l’entraînement on ne fait trois jours de course à pied et c’est là que surviennent des phénomènes un petit peu bizarres." Sensation de jambes prêtes à exploser, hallucinations dignes d’un delirium tremens, questionnements existentiels… Des choses assumées, attendues même, mais qu’il faut savoir gérer.

    Dans ces moments-là, il faut se mettre à la table des négociations avec les 2-3 petits bonshommes que tu as dans la tête"

    s’amuse Philippe Billard, racontant ces anecdotes étranges du haut de son tapis, au cinquième jour de course.

    À moins que le plus amusant, pour lui, n’aient été les interrogations des journalistes, venus nombreux l’interviewer pendant cette petite semaine. À l’instar de celui qui lui demandait s’il n’avait pas "peur d'être complètement détruit à 40 ans ?" Sur son tapis, Philippe Billard enchaîne les pas, compte les kilomètres, contrôle ses données. Le lendemain de l’épreuve, il partait pour un footing de reprise. Prochain "6 Jours" à la fin de l’année. Il a… 42 ans.



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