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Le thème inscrit à l’ordre du jour du forum sur la sécurité en Afrique du Nord, en l’occurrence, «Les menaces transnationales dans la région de l’Afrique du Nord», a déjà été traité sous différents angles et dans différentes rencontres internationales et régionales sans que les conclusions de ces débats permettent l’élaboration d’une riposte globale pour faire face à ces menaces. Européens et Américains ont souvent pris part à ce genre de forum et ont fait le constat de la situation dans les régions d’Afrique, d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient et du Sud-Est asiatique où les menaces d’insécurité pèsent lourdement sur le développement économique et social, mais s’entêtent à en ignorer les causes profondes. Une fois encore, les experts vont ressasser les facteurs politiques et économiques des menaces transnationales et leur convergence en Afrique du Nord. Les Occidentaux ne se sont jamais considérés comme responsables, à part égale, avec les régimes des régions concernées, de la situation économique et sociale qui a généré les facteurs de l’insécurité et de l’instabilité politique. Au-delà de l’ordre économique mondial injuste dénoncé à maintes reprises par les leaders du tiers-monde et les mouvements progressistes des années soixante et soixante-dix, l’échec des nationalismes post-coloniaux et des modèles socialisants et baâthistes ont révélé des sociétés schizophrènes, traînant des crises identitaires chroniques, exacerbées par la misère sociale, la mauvaise gouvernance, l’injustice, le népotisme, l’oppression et l’exclusion de larges pans des sociétés. L’invasion occidentale de l’Irak et de l’Afghanistan, les agressions d’Israël contre les pays arabes, et l’occupation de la Palestine, sont autant de facteurs qui expliquent le sentiment d’injustice et de mépris à l’égard des peuples de la région arabe et musulmane. Comme si tout ce passif historique ne suffisait pas, l’Occident a mis en place un plan de déstabilisation générale à travers le projet du Grand Moyen-Orient, dont la stratégie s’articule autour des «printemps arabes» qui ont soufflé comme des tempêtes détruisant le peu qui a été construit. S’il s’agissait de combattre les dictatures au pouvoir, l’Occident, chantre de la démocratie et des droits de l’Homme, a tendance à oublier qu’il a mis en place ces régimes despotiques et en a soutenu d’autres pendant des décennies se rendant souvent complice des crimes et exactions commis contre les populations. Quant au terrorisme islamiste, n’est-ce pas le même Occident qui l’a créée pour combattre, dans les années quatre-vingt, le communisme et les régimes alliés à l’Union soviétique ? Ben Laden et les Afghans arabes n’étaient-ils pas le fer de lance des services occidentaux dans leur guerre contre le péril rouge ? Tous ces éléments sont du domaine public et si les experts que la NESA a regroupés à Alger les revisitent et admettent que les causes réelles des menaces qui pèsent sur les pays du Sud sont produites par un ordre mondial injuste, on pourrait alors espérer un début de solution à tous les problèmes de l’humanité. Autrement, ce serait un leurre et une perte de temps que de tourner autour du pot, alors que la Libye risque l’implosion avec toutes les conséquences sur les pays fragiles.
Auteur: Abdelkrim Ghezali
reporters.dz
Auteur: Abdelkrim Ghezali
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