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Affaires BNP et ALSTOM : Face aux diktats des Etats-Unis, la France osera-t-elle enfin le courage politique ?

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  • Affaires BNP et ALSTOM : Face aux diktats des Etats-Unis, la France osera-t-elle enfin le courage politique ?

    Michel TAUPIN
    Les USA se comportent comme les pires bandits de grands chemins de l’histoire. Hors la loi et sûrs d’eux, ils détroussent, rackettent au passage ceux qui n’obéissent pas à leurs diktats : un brigandage international qu’aucune nation digne de ce nom ne devrait tolérer. Les Nord-américains ont déjà gangréné le monde avec leur dollar en imposant son hégémonie. En favorisant la constitution de cette Europe-là, ils pensaient à juste titre que la dilution des caractères nationaux dans un magma sans âme acquis à l’ultralibéralisme, favoriserait leur contrôle et leur permettrait toutes les manipulations. Ainsi depuis quelques années, s’arrogent-ils le droit ubuesque de punir les banques étrangères parce qu’elles n’auraient pas obéi à leurs propres règles ! Elles ont pourtant respecté les réglementations françaises, européennes et internationales, mais pour l’hyper-puissance qui se fiche du droit international (même quand ils en sont à l’origine) comme de son premier indien tué, c’est d’abord à ses règles et à nulle autre que le monde doit se soumettre. Comme l’Europe est un ventre mou, ils peuvent imposer ce qu’ils veulent sans qu’ils ne soient jamais inquiétés et mettre en application leurs prétentions obscènes !

    Le crime de lèse-majesté qui est reproché à la BNP comme à bien d’autres établissements financiers d’ailleurs, est d’avoir osé commercer en dollars avec des pays que les E-U haïssent et qu’ils ont décidé arbitrairement de châtier en les plaçant sous embargo (Cuba, Iran et Soudan notamment). Cela tendrait à prouver au moins une chose : quand un Etat veut s’attaquer à la finance, c’est tout à fait possible ! Mais pour cela faut-il encore disposer des armes pour le faire. A force de soumission aux dogmes ultralibéraux, à force de complaisance coupable avec la finance et son gendarme étatsunien, face aux décisions péremptoires de l’Empire, la France se retrouve en culottes courtes, la tête basse, les jambes tremblantes. Grondée, punie comme un gosse pris la main dans le sac de billes, elle se fait humilier. Comment le peuple de France peut-il accepter d’être traité de la sorte ? Comment la France officielle peut-elle continuer à accepter sans broncher ces actes de brigandage, ce racket insupportable digne des pires flibustiers du 17e siècle, au nom de décisions unilatérales qu’elle ne partage pas... mieux, qu’elle récuse ? Mais surtout comme dans le cas de Cuba, au nom d’un blocus condamné depuis 20 ans par la quasi-totalité des membres de l’ONU ? Pas un seul journaliste officiel ne relève dans ses commentaires, le caractère monstrueusement illégal, au regard du droit international, de l’extra-territorialité des lois et sanctions décidées par les seuls USA ! Pas un seul ne condamne la prétention étatsunienne à imposer sa vision de l’ordre mondial ! Pourtant, cela devrait faire bondir tous les patriotes, tous ceux qui se réclament d’une nation forte et souveraine.

    Loin de moi l’idée de défendre les banques françaises qui sont des maillons forts de l’immoralité du commerce international, des acteurs de la spéculation financière et de l’évasion fiscale à grande échelle et les instruments de l’exploitation des peuples partout dans le monde. Non, il s’agit tout simplement de défendre notre souveraineté et notre indépendance, en un mot notre dignité. Il est clair, au vu des sanctions précédentes infligées à d’autres organismes financiers, que pour les E-U, blanchir l’argent de la drogue ou organiser l’évasion fiscale est bien moins grave que faire des affaires avec leurs ennemis. Toutes ces banques affairistes ont perdu leur honneur en se fourvoyant dans des acquisitions aléatoires ou des spéculations honteuses, en délaissant le cœur de leur métier, le dépôt et l’investissement productif. Elles font des affaires juteuses aux Etats-Unis qui rémunèrent grassement les actionnaires. Mais justement, de cet engagement est issue leur faiblesse, et leur talon d’Achille : la peur de perdre leur licence américaine !

    Nous savons bien que les banques sont dures avec les faibles et pleutres avec les puissants. Alors imaginer un sursaut de patriotisme de leur part est purement illusoire. Comme le Crédit Suisse qui a montré la voie, la BNP, le béret à la main, "ira à Canossa", "plaidera coupable" et "reconnaîtra ses torts" pour tenter de réduire le montant de l’amende. Et pour finir ce sont les clients de la BNP qui paieront.

    Mes amis, entendez-vous gronder le bruit sourd du silence coupable de nos gouvernants ? Que fait Montebourg, le "protecteur de l’industrie française" ? Où est Sapin, notre ministre des finances si soucieux de nos deniers ? Et Fabius, que dit-il, lui qui est venu à Cuba pour tenter de raccrocher l’Europe et la France aux wagons du développement industriel de l’Amérique du sud ? Et Hollande, où se cache-t-il, lui qui proclamait que son adversaire était la finance ? Entendez-vous Marine Le Pen, la poissonnière qui brandit sans cesse comme un glaive le drapeau de la souveraineté nationale ? Et L’OMC, le gendarme du commerce international ? Aux abonnés absents ! Il paraît que sur le sujet, nos ministres travaillent dans la plus grande discrétion... pour une meilleure efficacité. Sans doute, comme pour le marché transatlantique qui nous réserve de très mauvaises surprises, à ce niveau de négociation, il faut exclure le peuple des commandes, laisser les experts expertiser et les politiciens nous dépouiller dans le plus grand secret "démocratique". C’est alors que nous allons voir ce que nous allons voir ! Craignons donc le pire.

    Question protection de la souveraineté de la France, ce qui se joue actuellement avec le dépeçage d’Alstom est d’une importance capitale. La seule solution qui renforcerait et honorerait la France serait de nationaliser Alstom qui est une entreprise industrielle hautement stratégique pour le pays (Transports, Energie). Mais, comme cela est malheureusement envisagé, si le rachat de sa branche Energie par l’américain General Electric (*) se concrétisait, tous les accords commerciaux passés entre Cuba et Alstom qui, implantée à Cuba, assure un tiers de la production électrique du pays, seraient du fait du blocus étatsunien, immédiatement interrompus. Ce qui entraînerait évidemment de graves conséquences, d’abord pour l’économie cubaine qui verrait s’interrompre un partenariat industriel crucial dans un secteur en plein développement, mais aussi comme le précise André Chassaigne dans sa question écrite (**) au ministre Laurent Fabius, pour la France au plan financier, par "la mise en jeu de la garantie financière de la COFACE si l’entreprise est défaillante" et au plan économique "par l’interruption de la fourniture des pièces nécessaires à la maintenance".

    Est-il imaginable que la France officielle qui a émis ces derniers mois quelques signes positifs de rapprochement avec Cuba, puisse ne pas tenir compte des conséquences désastreuses que cette cession entraînerait à la fois pour l’économie cubaine et pour les relations franco-cubaines ? Dans ce domaine aussi nous pouvons craindre le pire. Mais ce serait une faute politique grave d’ignorer le rôle moteur et la place privilégiée qu’occupe désormais Cuba en Amérique Latine, notamment comme point d’entrée au "marché" de 600 millions d’habitants que représente désormais, pour le reste du monde, la jeune mais solide Communauté des Etats Latino-Américains et Caraïbes (CELAC) qui s’est ainsi émancipée de la tutelle des E-U et a pu se proclamer zone de paix.

    La France va-t-elle se laisser traiter en subordonnée et se plier aux lois extraterritoriales nord-américaines qui n’ont aucune légitimité internationale ? Ou va-t-elle enfin relever la tête et réagir vigoureusement en refusant tout net cet odieux racket ? Car si la France tient à voir son nom en bonne place en tant que partenaire économique de l’un des 33 pays rassemblés au sein de la CELAC, elle n’a pas d’autre solution que de s’opposer aux prétentions mafieuses des E-U, mais il lui faudra faire preuve d’intelligence, de réalisme géostratégique, et surtout il lui faudra choisir le courage politique, s’imposer le respect de ses partenaires et de ses engagements et préférer l’investissement dans l’avenir plutôt que poursuivre sa politique atlantiste et creuser ainsi sa tombe en persévérant dans la soumission à un Empire sclérosé voué au déclin, un Empire qui, dans sa longue agonie, use d’expédients et jette, en rugissant, ses derniers coups de griffes.

    Michel Taupin

    (*) La patronne de GE France est la très discrète Clara Gaymard, fille du professeur Jérôme Lejeune (catholique intégriste, activiste de l’anti-avortement) et l’épouse du sieur Hervé Gaymard ancien ministre bien connu pour son "affaire d’appartement" de fonction.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    La France va-t-elle se laisser traiter en subordonnée et se plier aux lois extraterritoriales nord-américaines qui n’ont aucune légitimité internationale ?
    La BNP va payer car elle a commis un délit, l’État français va juste négocier un petit rabais, histoire de sauver la face.
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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    • #3
      La BNP va payer car elle a commis un délit, l’État français va juste négocier un petit rabais, histoire de sauver la face.
      un délit qui tombe sous le coup de quelle loi?
      PS: je ne savais pas que les lois émanant du congrès des états unis d’Amérique avaient une portée universelle.

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      • #4
        Je ne suis un fan du régime cubain mais je refuse ces sanctions qui asphyxient le peuple cubain ..par ailleurs, je ne peux pas accepter que le congrès des USA légifère pour le reste monde...ce n'est pas le parlement du monde, c'est juste le parlement des états unis d’Amérique.

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        • #5
          un délit qui tombe sous le coup de quelle loi?
          PS: je ne savais pas que les lois émanant du congrès des états unis d’Amérique avaient une portée universelle.
          Sous la loi du dollar pour des pays sous embargo.
          Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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          • #6
            Sous la loi du dollar pour des pays sous embargo.
            un embargo US, faut-il le préciser...ça n'a rien de légal...c'est juste la loi du plus fort.

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            • #7
              bonsoir

              ...c'est juste la loi du plus fort.
              depuis quand est-ce autre chose...

              La chose qui diffère, c'est le choix des personnes de se soumettre et d'être des inconditionnels, des esclaves de loi de celui qui domine, et qui domine par tous les moyens qui sont à sa disposition. Quand on a la science et la technique comme instruments, on ne fait que les utiliser pour l'objectif de domination. Et il y a des quantités de frustrés et de makhlou3ines qui vendront leur âme pour faire la même chose et voir leur pays suivre ce chemin de la honte.
              Rebbi yerrahmek ya djamel.
              "Tu es, donc je suis"
              Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

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              • #8
                un délit qui tombe sous le coup de quelle loi?
                PS: je ne savais pas que les lois émanant du congrès des états unis d’Amérique avaient une portée universelle.
                C'est la branche us de la banque qui est mise en examen... Il lui reste le choix de quitter les États-Unis...
                "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

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                • #9
                  Pourquoi les Etats-Unis se mêlent-ils d'opérations en France et en Suisse ?

                  Les Etats-Unis considèrent que toute opération faite en dollars doit être conforme à la législation américaine. En l'espèce, les transactions de BNP Paribas auraient contrevenu aux embargos déclarés par les Etats-Unis contre certains pays et régimes.

                  La logique est la suivante : toute transaction effectuée en dollars doit passer par une chambre de compensation sur le sol américain, laquelle prend un risque en assurant que la transaction soit réalisée. Cette transaction doit donc être conforme au droit américain et aux règles qu'édite Washington, comme l'explique la page consacrée aux embargos par le site de BNP.

                  Car, en fin de compte, il s'agit d'assurer, à travers la livraison et le paiement des titres (et vu le nombre d'échanges libellés dans la devise américaine), la stabilité du système financier américain et du billet vert.(...)
                  Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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                  • #10
                    C'est la branche us de la banque qui est mise en examen... Il lui reste le choix de quitter les États-Unis...
                    C'est très simpliste comme raisonnement ça.


                    BNP cette banque française, n'a pas le choix et elle devra payer cette amende.

                    1. Parce qu'elle risque non seulement de ne plus pouvoir opérer sur le territoire Américain.
                    2. Et ne pourra non plus, être active dans les pays qui effectuer des opérations bancaire libellés en Dollars U.S.

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                    • #11
                      Bientôt ils voudront nous acheter le chateau de versaille,la tour eiffel...

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