Une fois les interventions des présidents des groupes parlementaires terminées, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a pris la parole pour répondre à plus de 350 remarques émises pendant les cinq longues journées de débats. Le chef de l’Exécutif a pris tout son temps pour éclairer toutes les zones d’ombre qui lui ont été soumises lors des débats dans un esprit d’ouverture.
Pour le Premier ministre, agriculture, énergie, industrie et tourisme permettront à l’Algérie de diversifier son économie et de sortir graduellement de la dépendance des hydrocarbures. Cependant, c’est le dossier des hydrocarbures qui a suscité des critiques parfois violentes, au Parlement comme chez l’opinion, surtout après la décision du gouvernement d’explorer et d’exploiter le gaz de schiste. A ce titre, M. Sellal a clairement répondu que «l’Algérie n’a pas le choix si elle veut garantir sa sécurité énergétique», soulignant que le gouvernement a «pris toutes les précautions en ce qui concerne l’impact environnemental de l’exploitation des hydrocarbures non conventionnelles ». Dans la même journée, réconciliation nationale, découpage administratif, Ghardaïa, investissement, tamazight étaient au menu… Et là aussi, M. Sellal a réitéré la volonté de son gouvernement à consolider la réconciliation nationale. Sur cette question, M. Sellal prône le «vivre ensemble» qui, selon lui, dépasse le cadre de la Charte de 2005. Il a mentionné que son staff gouvernemental règlera la tragédie nationale qui a touché tous les Algériens depuis 1962. «Les groupes d’autodéfense pendant les années 1990 ainsi que tous les Algériens touchés par les tragédies nationales depuis 1962 auront leurs droits», a-t-il rassuré. Dans le même sillage, il a affirmé que le problème de Ghardaïa ne peut être réglé uniquement par des mesures sécuritaires.
A ce titre, son gouvernement est à pied d’œuvre pour résoudre définitivement cette crise, dont l’origine, selon M. Sellal, réside dans des facteurs internes liés aux maux sociaux de la jeunesse. Mais il a pointé du doigt des parties extérieures, dont des ONG, se gardant de les nommer. Sur le volet relatif essentiellement aux questions économiques et à l’emploi de jeunes, M. Sellal a privilégié les chiffres. 639 000 projets dans le cadre des dispositifs Ansej, Angem et Cnac ont été créés depuis leur mise en place, générant ainsi plus d’un million d’emplois pour les jeunes. M. Sellal est revenu évidemment sur le caractère « irréversible » de « la règle 51/49 et du droit à la préemption », non sans exclure une révision pour les PME étrangères qui n’opèrent pas dans les secteurs stratégiques de l’Etat. Des PME qui, selon le Premier ministre, n’ont pas la surface financière pour se conformer à la règle 51/49. Sur la question lancinante du manque de main-d’œuvre qualifiée dans le secteur de l’agriculture, il a évoqué les efforts du gouvernement pour la création de filières spécialisées dans les centres de formation professionnelle, mais sans plus. En revanche, concernant les infrastructures de base et industrielles, M. Sellal a mis en exergue les difficultés que rencontre son équipe sur le terrain, donnant pour exemple le complexe pétrochimique programmé à Béjaïa qui n’arrive pas à voir le jour faute de terrain pour sa réalisation. Mais il s’est voulu rassurant quant à la réalisation de cinq hôpitaux universitaires confiée à une société étrangère, non sans imputer l’énorme retard qu’accuse le secteur au manque de management. Toutefois, c’est le découpage administratif qui s’est taillé la part du lion dans l’oral de clôture du Premier ministre, qui a tenu à développer dans le détail les priorités de la nouvelle configuration territoriale projetée. A ce propos, il a indiqué que pour cette année, il est question de nouvelles wilayas uniquement dans le Sud et dans les Hauts-Plateaux, car, selon M. Sellal, l’opération demande des financements et des ressources humaines. Pour répondre à ces exigences, les nouveaux départements seront au début rattachés aux wilayas mères, a-t-il ajouté. Ce chantier commencera le mois de septembre en cours et entrera en vigueur à partir du mois de janvier 2015, selon les délais donnés par M. Sellal. Répondant à une question soulevée par plusieurs députés concernant l’officialisation de tamazight, le Premier ministre a abordé les obstacles qui font que cette officialisation n’a pas été programmée dans l’immédiat. Il a évoqué les déficits qui caractérisent son enseignement dans l’école ainsi que son contenu qui n’a pas encore obtenu l’unanimité des spécialistes et des pédagogues, mais de reconnaître : «Nous n’avons pas rempli notre devoir d’enseigner tamazight à l’école.» Il a promis de rendre l’enseignement de cette langue maternelle obligatoire en utilisant les technologies avancées en la matière, mais il s’est montré « timoré » concernant son officialisation, écartant l’hypothèse qu’il s’agit d’une question politique.
Le plan quinquennal et la loi de finances pour 2015 dans les prochains mois
Animant un point de presse à la fin des travaux, le Premier ministre a annoncé que l’Etat commence à maîtriser ses dépenses puisque, cette année, il est fort probable qu’il n’y ait pas de loi de finances complémentaire, mais « on passera directement à la proposition de la loi de finances pour 2015 ». « Cette loi donnera des réponses avec des chiffres concernant ce plan d’action qui est appelé à se poursuivre dans le cadre du prochain plan quinquennal », a répondu M. Sellal aux questions des journalistes. Le plan quinquennal 2014/2019 sera également au programme dans les prochains mois, a ajouté le Premier ministre. Interrogé sur la santé financière du pays, il a fait état d’un déséquilibre «relatif» dans la balance commerciale du fait de l’augmentation des importations et de la baisse des exportations. Toutefois, les réserves de change ont connu une hausse acceptable. Abdelmalek Sellal a estimé que ce déséquilibre ne sera pas à l’ordre du jour quand les gisements découverts par Sonatrach entreront en production. Outre le soutien de l’Etat aux projets des jeunes dans les différents dispositifs actuellement en place, il a annoncé la révision prochaine du code des investissements afin de mettre en place des mécanismes destinés à des projets de startups innovantes et qui auraient besoin de financements.
reporters.dz
Auteur: Imad Boubekri
Pour le Premier ministre, agriculture, énergie, industrie et tourisme permettront à l’Algérie de diversifier son économie et de sortir graduellement de la dépendance des hydrocarbures. Cependant, c’est le dossier des hydrocarbures qui a suscité des critiques parfois violentes, au Parlement comme chez l’opinion, surtout après la décision du gouvernement d’explorer et d’exploiter le gaz de schiste. A ce titre, M. Sellal a clairement répondu que «l’Algérie n’a pas le choix si elle veut garantir sa sécurité énergétique», soulignant que le gouvernement a «pris toutes les précautions en ce qui concerne l’impact environnemental de l’exploitation des hydrocarbures non conventionnelles ». Dans la même journée, réconciliation nationale, découpage administratif, Ghardaïa, investissement, tamazight étaient au menu… Et là aussi, M. Sellal a réitéré la volonté de son gouvernement à consolider la réconciliation nationale. Sur cette question, M. Sellal prône le «vivre ensemble» qui, selon lui, dépasse le cadre de la Charte de 2005. Il a mentionné que son staff gouvernemental règlera la tragédie nationale qui a touché tous les Algériens depuis 1962. «Les groupes d’autodéfense pendant les années 1990 ainsi que tous les Algériens touchés par les tragédies nationales depuis 1962 auront leurs droits», a-t-il rassuré. Dans le même sillage, il a affirmé que le problème de Ghardaïa ne peut être réglé uniquement par des mesures sécuritaires.
A ce titre, son gouvernement est à pied d’œuvre pour résoudre définitivement cette crise, dont l’origine, selon M. Sellal, réside dans des facteurs internes liés aux maux sociaux de la jeunesse. Mais il a pointé du doigt des parties extérieures, dont des ONG, se gardant de les nommer. Sur le volet relatif essentiellement aux questions économiques et à l’emploi de jeunes, M. Sellal a privilégié les chiffres. 639 000 projets dans le cadre des dispositifs Ansej, Angem et Cnac ont été créés depuis leur mise en place, générant ainsi plus d’un million d’emplois pour les jeunes. M. Sellal est revenu évidemment sur le caractère « irréversible » de « la règle 51/49 et du droit à la préemption », non sans exclure une révision pour les PME étrangères qui n’opèrent pas dans les secteurs stratégiques de l’Etat. Des PME qui, selon le Premier ministre, n’ont pas la surface financière pour se conformer à la règle 51/49. Sur la question lancinante du manque de main-d’œuvre qualifiée dans le secteur de l’agriculture, il a évoqué les efforts du gouvernement pour la création de filières spécialisées dans les centres de formation professionnelle, mais sans plus. En revanche, concernant les infrastructures de base et industrielles, M. Sellal a mis en exergue les difficultés que rencontre son équipe sur le terrain, donnant pour exemple le complexe pétrochimique programmé à Béjaïa qui n’arrive pas à voir le jour faute de terrain pour sa réalisation. Mais il s’est voulu rassurant quant à la réalisation de cinq hôpitaux universitaires confiée à une société étrangère, non sans imputer l’énorme retard qu’accuse le secteur au manque de management. Toutefois, c’est le découpage administratif qui s’est taillé la part du lion dans l’oral de clôture du Premier ministre, qui a tenu à développer dans le détail les priorités de la nouvelle configuration territoriale projetée. A ce propos, il a indiqué que pour cette année, il est question de nouvelles wilayas uniquement dans le Sud et dans les Hauts-Plateaux, car, selon M. Sellal, l’opération demande des financements et des ressources humaines. Pour répondre à ces exigences, les nouveaux départements seront au début rattachés aux wilayas mères, a-t-il ajouté. Ce chantier commencera le mois de septembre en cours et entrera en vigueur à partir du mois de janvier 2015, selon les délais donnés par M. Sellal. Répondant à une question soulevée par plusieurs députés concernant l’officialisation de tamazight, le Premier ministre a abordé les obstacles qui font que cette officialisation n’a pas été programmée dans l’immédiat. Il a évoqué les déficits qui caractérisent son enseignement dans l’école ainsi que son contenu qui n’a pas encore obtenu l’unanimité des spécialistes et des pédagogues, mais de reconnaître : «Nous n’avons pas rempli notre devoir d’enseigner tamazight à l’école.» Il a promis de rendre l’enseignement de cette langue maternelle obligatoire en utilisant les technologies avancées en la matière, mais il s’est montré « timoré » concernant son officialisation, écartant l’hypothèse qu’il s’agit d’une question politique.
Le plan quinquennal et la loi de finances pour 2015 dans les prochains mois
Animant un point de presse à la fin des travaux, le Premier ministre a annoncé que l’Etat commence à maîtriser ses dépenses puisque, cette année, il est fort probable qu’il n’y ait pas de loi de finances complémentaire, mais « on passera directement à la proposition de la loi de finances pour 2015 ». « Cette loi donnera des réponses avec des chiffres concernant ce plan d’action qui est appelé à se poursuivre dans le cadre du prochain plan quinquennal », a répondu M. Sellal aux questions des journalistes. Le plan quinquennal 2014/2019 sera également au programme dans les prochains mois, a ajouté le Premier ministre. Interrogé sur la santé financière du pays, il a fait état d’un déséquilibre «relatif» dans la balance commerciale du fait de l’augmentation des importations et de la baisse des exportations. Toutefois, les réserves de change ont connu une hausse acceptable. Abdelmalek Sellal a estimé que ce déséquilibre ne sera pas à l’ordre du jour quand les gisements découverts par Sonatrach entreront en production. Outre le soutien de l’Etat aux projets des jeunes dans les différents dispositifs actuellement en place, il a annoncé la révision prochaine du code des investissements afin de mettre en place des mécanismes destinés à des projets de startups innovantes et qui auraient besoin de financements.
reporters.dz
Auteur: Imad Boubekri
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