Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Classement mondial de la liberté de la presse 2006

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Classement mondial de la liberté de la presse 2006

    L’Algérie est classée en 126e position sur 168, le Maroc en 97e.
    _________________________________________
    Classement mondial de la liberté de la presse 2006

    RSF (Reporters Sans Frontières)


    La France et les Etats-Unis perdent encore des places ; le monde arabe touché par l’affaire des caricatures de Mahomet


    Reporters sans frontières publie aujourd’hui son cinquième classement mondial de la liberté de la presse. Alors que les Etats les plus répressifs restent les mêmes, des pays en développement se glissent en tête du classement, devançant souvent les démocraties occidentales.

    "Malheureusement, rien ne change chez les pires prédateurs de la liberté de la presse dans le monde. Les journalistes nord-coréens, érythréens, turkmènes, cubains, birmans ou chinois paient de leur vie ou de leur liberté le fait de vouloir nous informer, a déclaré Reporters sans frontières. Ces situations sont extrêmement graves et il est urgent que les dirigeants de ces Etats acceptent la critique et cessent de réprimer systématiquement les médias de la manière la plus violente."

    "Chaque année, de nouveaux pays de l’hémisphère Sud gagnent des places et se positionnent devant des Etats européens ou les Etats-Unis. C’est une bonne nouvelle qui prouve, une fois de plus, que même très pauvres, des pays peuvent se montrer particulièrement respectueux de la liberté d’expression. En revanche, la lente mais constante dégradation de la situation aux Etats-Unis, en France et au Japon nous inquiète au plus haut point", a ajouté l’organisation.

    Le trio infernal de la liberté d’expression (Corée du Nord, 168e et dernière position - Turkménistan, 167e - Erythrée, 166e) a encore durci le ton. La mort sous la torture, en prison, de la journaliste turkmène Ogoulsapar Mouradova, a montré que le président à vie Separmourad Niazov pouvait faire usage d’une violence extrême à l’égard de ceux qui osent le critiquer. Reporters sans frontières exprime également ses plus vives inquiétudes concernant le sort des journalistes érythréens emprisonnés au secret depuis plus de cinq ans maintenant. Et le tout-puissant Kim Jong-il maintient sa domination absolue sur la presse nord-coréenne.

    Ce sont encore et toujours des pays d’Europe du Nord qui remportent cette course de la liberté d’expression. Aucun cas de censure et, bien entendu, aucune menace ni aucune intimidation ou représaille physique n’a été recensée en Finlande, en Irlande, en Islande et aux Pays-Bas, premiers ex-aequo de ce classement.

    Dégringolade des Etats-Unis et du Japon, la France perd également des points

    Les Etats-Unis (53e) ont perdu neuf places par rapport à l’an dernier. En 2002, lorsque Reporters sans frontières a établi son premier classement, les Etats-Unis se situaient en 17e position. L’atmosphère s’est nettement détériorée entre la presse et l’administration du président George W. Bush depuis que celle-ci, invoquant la sécurité nationale, tient pour suspect tout journaliste qui remettrait en cause sa "guerre contre le terrorisme". Le zèle de la justice fédérale, qui, à l’inverse de 33 Etats de l’Union, ne reconnaît pas à la presse le privilège du secret des sources, menace même des journalistes dont les enquêtes ne concernent en rien les affaires de terrorisme. Pour avoir refusé de livrer ses archives vidéo, le journaliste indépendant et blogger Josh Wolf a été envoyé en prison. Par ailleurs, la détention sans charge, depuis le 13 juin 2002, du cameraman soudanais d’Al-Jazira, Sami Al-Haj, sur la base militaire de Guantanamo, et celle du photographe d’Associated Press, Bilal Hussein, en Irak, depuis le 12 avril 2006, alourdissent ce bilan.

    La France (35e) perd cinq places depuis l’année dernière et vingt-quatre places en cinq ans. La multiplication des perquisitions au sein de médias et des mises en examen de journalistes est un réel sujet de préoccupation pour les organisations professionnelles et les syndicats. Par ailleurs, l’automne 2005 a été particulièrement difficile pour les journalistes français. Plusieurs d’entre eux ont été agressés ou menacés lors du conflit syndical né de la privatisation de la SNCM, en Corse, et pendant les violentes manifestations dans les banlieues françaises, en novembre.

    Le système restrictif des clubs de la presse (kisha clubs) et la montée du nationalisme menaçant certains acquis de la démocratie ont fait reculer le Japon (51e) de quatorze places. Le journal Nihon Keizai a été victime d’un attentat et plusieurs journalistes ont été agressés par des groupuscules d’extrême droite (uyoku).

    Les conséquences de l’affaire des "caricatures de Mahomet"

    Première victime de cette affaire, le Danemark (19e) a perdu sa place de leader en raison des graves menaces proférées à l’encontre des auteurs des caricatures du prophète Mahomet, à l’automne 2005. Pour la première fois au cours de ces dernières années, dans ce pays très respectueux des libertés fondamentales, des journalistes ont dû être placés sous protection policière en raison de menaces dues à leur travail.

    Ensuite, le Yémen (149e) a perdu treize places, notamment en raison de l’arrestation de plusieurs journalistes et de la fermeture de médias qui avaient publié les dessins danois. D’autres professionnels de la presse ont été interpellés pour les mêmes raisons en Algérie (126e), en Jordanie (109e), en Indonésie (103e) et en Inde (105e).

    En revanche, à l’exception du Yémen et de l’Arabie saoudite (161e), tous les Etats de la péninsule arabique ont connu une forte remontée dans le classement. Le Koweït (73e) conserve sa place de leader du monde arabe, juste devant les Emirats arabes unis (77e) et le Qatar (80e).

    La guerre, fossoyeur de la liberté de la presse

    Le Liban est passé de la 56e à la 107e place en cinq ans. Victime en 2005 d’une série d’attentats et en 2006 des attaques israéliennes, la presse libanaise continue de souffrir de la situation politique exécrable de la région. Les médias libanais - parmi les plus libres et les plus expérimentés du monde arabe - ont besoin, de manière cruciale, d’un contexte apaisé et de garanties de sécurité. L’incapacité du gouvernement de l’Autorité palestinienne (134e) à maintenir la stabilité dans les Territoires et le comportement d’Israël hors de ses frontières (135e) menacent gravement l’exercice de la liberté d’expression au Moyen-Orient.

    La situation est peu ou prou la même au Sri Lanka. Classé 51e en 2002, en temps de paix, le pays se retrouve cette année en 141e position, alors que les combats entre les forces armées et les rebelles tamouls ont repris de plus belle. Des dizaines de journalistes tamouls ont été victimes de violences après avoir été accusés par l’un des belligérants de soutenir le camp opposé.

    L’état de la liberté de la presse au Népal (159e) a fluctué au gré du conflit qui secouait le pays depuis plusieurs années. La "révolution démocratique", en avril dernier, a immédiatement entraîné un regain des libertés fondamentales dans le pays. Le Népal devrait ainsi connaître une forte remontée dans le prochain classement de Reporters sans frontières.

    Des changements de régime salutaires

    Des changements à la tête de l’Etat sont parfois salutaires pour la liberté de la presse. Haïti est passé de la 125e place à la 87e en deux ans, suite au départ en exil de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, début 2004. Aujourd’hui, si plusieurs assassinats de journalistes restent impunis, la violence contre les médias a relativement baissé d’intensité.

    Le Togo (66e) a gagné 29 places après la mort de Gnassingbè Eyadéma, en février 2005, l’arrivée de son fils à la tête du pouvoir et les efforts de réconciliation effectués avec la participation de l’opposition et soutenus par la communauté internationale.

    Enfin, en Mauritanie, le coup d’Etat du mois d’août 2005 a mis fin à la forte censure qui s’abattait jusque-là sur la presse locale. 138e en 2004, le pays occupe désormais la 77e position, opérant l’une des plus importantes remontées dans ce classement.
    Dernière modification par shadok, 24 octobre 2006, 19h27.
    Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

  • #2
    suite

    Des améliorations en Afrique du Nord, sauf en Tunisie

    La situation s’est améliorée en Algérie et au Maroc où les pouvoirs en place se sont montrés relativement plus tolérants envers la presse que lors des années précédentes. Par ailleurs, pour la première fois depuis sa création, Reporters sans frontières a pu se rendre en Libye afin d’y rencontrer des officiels.

    Le recul des lignes rouges imposées par le Palais et l’ouverture du paysage audiovisuel ont permis au Maroc (97e) de gagner vingt-trois places par rapport à l’an dernier. Toutefois, deux hebdomadaires indépendants, Tel Quel et Le Journal hebdo ont été condamnés en 2006 à payer des amendes exorbitantes suite à des condamnations pour diffamation.

    Également en progression, l’Algérie (126e) et la Libye (152e) ont gagné respectivement trois et dix places au classement mondial. Si les journalistes algériens ont connu une trêve suite à la grâce présidentielle partielle décrétée par Abdelaziz Bouteflika en juillet 2006, aucune réforme structurelle n’a été mise en place pour améliorer la situation de la liberté de la presse. En Libye, les autorités ont permis un meilleur accès à l’information, notamment à travers Internet et les chaînes satellitaires arabes et étrangères. Toutefois le gouvernement de Mouammar Kadhafi se montre toujours aussi répressif envers les voix critiques.

    En Tunisie (148e), les saisies de journaux, les licenciements abusifs et suspensions de salaires font partie du lot quotidien des journalistes. Le Sommet mondial sur la liberté de l’information, organisé à Tunis en novembre 2005, a été une véritable mascarade. Plusieurs journalistes étrangers présents ont été étroitement et ouvertement surveillés pas les services de renseignements. À la veille de l’ouverture du sommet, un journaliste du quotidien Libération a été passé à tabac et poignardé, une équipe de la télévision belge RTBF a été molestée et deux journalistes de TV5 ont été harcelés.


    Une répression continue en Iran, Syrie et Arabie saoudite

    Les mêmes pays figurent depuis des années en queue de classement. En Arabie saoudite (161e), en Syrie (153e) et en Iran (162e), la presse indépendante est toujours inexistante tandis que les médias autorisés demeurent des instruments de propagande. Les hommes du pouvoir exercent un contrôle sans faille sur l’information en établissant de nombreuses lignes rouges à ne pas franchir. L’autocensure y reste encore le meilleur moyen de protection des professionnels des médias. Par ailleurs, les journalistes étrangers n’obtiennent que trop rarement des visas.

    Des nouveaux venus dans le club des pays respectueux de la liberté d’expression

    Deux pays ont fait leur apparition, pour la première fois, dans les vingt premiers. La Bolivie (16e) est le premier Etat de l’hémisphère Sud. Les journalistes boliviens ont profité, au cours de l’année écoulée, d’une liberté comparable à celle de leurs confrères autrichiens ou canadiens. Néanmoins, la polarisation croissante entre les médias publics et privés, partisans et opposants du président Evo Morales pourrait compliquer la situation.

    La Bosnie-Herzégovine (19e) continue sa lente remontée depuis la fin de la guerre en ex-Yougoslavie. Aujourd’hui, ce pays se comporte mieux que ses voisins membres de l’Union européenne comme la Grèce (32e) ou l’Italie (40e).

    Egalement bien classé, le Ghana (34e) se situe en quatrième position pour le continent africain, derrière trois habitués de la tête de cet index : le Bénin (23e), la Namibie (26e) et l’île Maurice (32e). La presse ghanéenne travaille toujours dans des conditions économiques difficiles, mais elle est désormais débarrassée de toute menace de la part des autorités.

    Enfin, le Panama (39e) bénéficie d’un contexte politique calme et serein, propice au développement d’un environnement médiatique libre et dynamique. Le pays a gagné près de trente places par rapport à l’an dernier.
    Dernière modification par shadok, 24 octobre 2006, 19h24.
    Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

    Commentaire


    • #3
      shadok
      altair a demarré un sujet similaire!
      win ze yes need ze no to win again ze no

      Commentaire


      • #4
        Désolé pour ce double post
        Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

        Commentaire

        Chargement...
        X