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Ddin amcum - Dettes de malheur

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  • Ddin amcum - Dettes de malheur

    Une civilisation en suit une autre
    Un an s’ajoute à son frère
    Les tourments prendront-ils fin pour autant
    Viendra-t-il enfin ce jour
    Où l’on ne devra plus rien
    Et où personne ne nous devra rien
    Qui nous délivrera de nos dettes de malheur

    Qu’il est pauvre et misérable
    Celui qui a le dénuement pour compagnon
    Les dettes le suivent et l’accablent
    Comme s’il allait les poches percées
    L’une est à peine réglée
    Qu’une autre vient labourer son front
    Chacune de celles qui l’atteignent
    Le blessent et le font dépérir
    Viendra-t-il ce jour
    Où il ne devra plus rien
    Et où personne ne lui devra rien
    Qui le délivrera de ses dettes de malheur

    Depuis que se vend la carence
    Vous achetez à crédit !
    En guise de chèche, vous vous coiffez de chiffons
    Vous vous faites dupes de tous les marchés
    Les plus rusés amassent le bon grain
    Tandis que vous vous acquittez de vos dettes
    Presse-toi de t’extirper de cet engrenage
    Avant qu’elles ne te voilent la lumière
    Peut-être ce jour là
    Tu ne devras plus rien
    Et personne ne te devra rien
    Tu te délivreras de tes dettes de malheur

    Nous tissons nos dettes tel un tapis
    Comme autant de trames tassées tour à tour
    Qu’elles soient contractées sur parole ou consignées
    Durant le sommeil nous ne rêvons qu’à les solder
    Chacun calcule sans jamais trouver son compte
    Où qu’il aille il est cousu de dettes
    Asservi bon gré mal gré
    Endetté, vous lui en rajoutez !
    Il désespère de voir poindre ce jour
    Où il ne devra plus rien
    Et où personne ne lui devra rien
    Qui le délivrera de ses dettes de malheur

    Un jour je me suis réveillé de bon matin
    En mon âme j’ai pris la résolution
    De mettre un frein au désastre
    Et de m’accorder avec ma conscience
    J’ai exigé mon dû et payé mes créanciers
    Je me suis acquitté de mes dettes
    Celui qui me devait a repris son bien
    Et ne peut me faire de reproches
    J’ai finalement vécu jusqu’au jour
    Où je ne dois plus rien
    Et personne ne me doit rien
    Qui me trouve délivré de mes dettes de malheur.

    Lounis Aït Menguellet.
    Traduction: Tarik Aït Menguellet.
    Dernière modification par elfamilia, 08 juin 2014, 14h43.
    "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
    Socrate.

  • #2
    Bonjour elfamilia, et merci !

    J'ai bien aimé ce passage: "En mon âme j’ai pris la résolution"

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    • #3
      Bonjour floral,

      C'est une belle traduction contextuelle.
      Dans le texte original on trouve : "Friɣ-tt-id akked rray-iw".
      "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
      Socrate.

      Commentaire


      • #4
        Lqum yettabaε lqum
        Aseggas yerna ɣer gma-s
        Wissen ma ad aɣ-ffɣen lehmum
        Wissen ma ad aɣ-yaweḍ wass
        I deg ur nettalas
        I deg ur nettwalas
        Ad nertiḥ i ddin amcum

        I umdan i yetɣaḍen
        Yezga s ṭlaba ɣef yiri-s
        I tubeε-it ddin yuḍen
        Am wakken yefla lǧib-is
        Tin yekfan tayeḍ nniḍen
        Ad d-tas ad tekrez anyir-is
        Yal tin ad t-id-yessiwḍen
        Ad as-tezwi seg yiɣes aksum
        Wissen ma ad t-id-yaweḍ was
        I deg ur yettalas
        I deg ur yettwalas
        Ad yertiḥ i ddin amcum

        Seg wasmi i yenza wulac
        S berru kan id d-ttaɣem
        Aseɣwen tewwim-t d ccac
        Yal suq tettwakkelxem
        Uḥricen ttεabbin tirac
        D ddin i tettxelliṣem
        Γiwel nser-d seg leryac
        Uqbel tafat ad ak-tt-iɣum
        Ahat ass-n ad tuɣaleḍ
        Ur tettalaseḍ
        Ur tettwalaseḍ
        Ad tertiḥeḍ i ddin amcum

        La nsenni ṭlaba am uẓeṭṭa
        Mkul aḍraf s nnuba-s
        Wa s wawal wayeḍ s tira
        Deg yiḍ nettargu lexlaṣ
        Amdan yeḥseb ur yufa
        Anda yedda ad yettwalas
        Yeḥsel yugi neɣ yebɣa
        Yettwalas wa ad-as ternum
        Yuyes melmi ad d-yaweḍ was
        I deg ur yettalas
        I deg ur yettwalas
        Ad yertiḥ i ddin amcum

        Yiwen was kkreɣ-d tasebḥit
        Friɣ-tt-id akked rray-iw
        Giɣ-as lḥed i twaɣit
        Msefhameɣ d yiman-iw
        Wa ixelleṣ-aɣ wayeḍ nxelleṣ-it
        Mfaraqeɣ d ddin-iw
        Win yettalasen ayla-s yewwi-t
        Ur yezmir ad iyi-lumm
        Ddreɣ almi i ssawḍeɣ
        Ur ttalaseɣ
        Ur ttwalaseɣ
        Rtaḥeɣ as i ddin amcum

        Lounis Aït Menguellet
        "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
        Socrate.

        Commentaire


        • #5
          Salut elfamilia

          Lounis Aït-Menguellet, un artiste, chanteur, philosophe, poète...

          Commentaire


          • #6
            Salut Amar,

            Au risque de tomber dans l'hubris, il m'est toujours difficile de parler d'Aït Menguellet. Ainsi, je me contente de méditer ses paroles.

            Seg wasmi i yenza wulac
            S berru kan id d-ttaɣem
            Aseɣwen tewwim-t d ccac
            Yal suq tettwakkelxem
            Uḥricen ttεabbin tirac
            D ddin i tettxelliṣem
            Γiwel nser-d seg leryac
            Uqbel tafat ad ak-tt-iɣum
            Ahat ass-n ad tuɣaleḍ
            Ur tettalaseḍ
            Ur tettwalaseḍ
            Ad tertiḥeḍ i ddin amcum


            Depuis que se vend la carence
            Vous achetez à crédit !
            En guise de chèche, vous vous coiffez de chiffons
            Vous vous faites dupes de tous les marchés
            Les plus rusés amassent le bon grain
            Tandis que vous vous acquittez de vos dettes
            Presse-toi de t’extirper de cet engrenage
            Avant qu’elles ne te voilent la lumière
            Peut-être ce jour là
            Tu ne devras plus rien
            Et personne ne te devra rien
            Tu te délivreras de tes dettes de malheur
            "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
            Socrate.

            Commentaire


            • #7
              J'espère que Lounis n'a pas de prêt bancaire en cours
              Ask not what your country can do for you, ask what you can do for your country. John F. Kennedy

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              • #8
                Horizon,

                Il te dit que NON. Walou, pas de dettes de malheur :

                Un jour je me suis réveillé de bon matin
                En mon âme j’ai pris la résolution
                De mettre un frein au désastre
                Et de m’accorder avec ma conscience
                J’ai exigé mon dû et payé mes créanciers
                Je me suis acquitté de mes dettes
                Celui qui me devait a repris son bien
                Et ne peut me faire de reproches
                J’ai finalement vécu jusqu’au jour
                Où je ne dois plus rien
                Et personne ne me doit rien
                Qui me trouve délivré de mes dettes de malheur.


                Ce n'est pas donné à tout le monde d'arriver à ce stade d'acquittement. Ne pourront le faire que les élus de Dieu. Ihbiben n Rebbi.
                "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
                Socrate.

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                • #9
                  Bonjour,

                  @ el familia, merci beaucoup pour ce post.
                  Au passage, j'ai entendu L. Ait menguellet expliquer comment il écrit ses poèmes, c'est quand même fait selon des règles strictes et maîtrisées : il projette l'idée, il développe le contenu, corrèle avec le sujet, synthétise puis donne le titre.

                  Pour l'anécdote, l'album 2014 (le dernier) a été fait avec ses écrits qui jusque là n'étaient pas destinés pour faire un album.

                  Sinon, j'aime celle-ci : ageffur

                  J’aurais aimé croire qu’après ta mort
                  Je pourrai te retrouver vivant les souhaits de ton coeur

                  Devant toi je me retrouverai et verrai ton visage
                  Peut-être, oserai-je espérer ainsi une place près de toi
                  Cependant, certains rêvent d’une autre vie (celle après la mort)
                  Devrions les laisser nous la raconter, ceux-là qui en sont revenus
                  Les yeux n’ont nullement vu le moindre qu’il devrait en être
                  Et personne n’en est jamais revenu pour nous le dire
                  Et personne n’en est jamais revenu pour nous le dire

                  J’aurais aimé croire que le monde devienne meilleur
                  Comme l’espoir de voir les rêves se réaliser
                  Pour que puisse la sagesse régner et le bien renaître
                  Que le mal chute et que sa page soit tournée
                  Mais comment l’on peut y croire en voyant ce qui se passe
                  Même ceux qui portent l’espoir, ils se sont lassés, ils sont en larmes
                  Mais comment peuvent-ils croire quand ils voient la misère
                  Ceux qui la connaissent quand ils la fuient, elle les pourchasse

                  J’aurai aimé croire que le souffrant se rétablisse
                  Et que tous les maux du monde trouveront remède
                  J’aurai aimé croire que la mort devienne un rêve
                  Et chacun avant de la rejoindre soit repu de la vie
                  Mais ce n’est nullement le cas, que celui entre ses mains
                  Celui-là n’y peut plus rien, lorsqu’elle vient, elle le suborne
                  Quand on a cherché après lui, cette dernière nous a précédé et l’a emporté
                  Alors qu’hier il était parmi nous, aujourd’hui il n’est plus des nôtres
                  Alors qu’hier il était parmi nous, aujourd’hui il n’est plus des nôtres

                  J’aurai aimé croire si ces années-là
                  Se figent sur les instants de bonheur
                  Les jours de malheur, ceux qui guère nous enchantent
                  L’on soit triste ou souffrants, qu’ils passent leur chemin
                  Mais trop vite, la jeunesse nous a quittés
                  Quand on y a pensé, trop tard elle est partie en un éclair
                  Mais la vie ne s’arrête, elle n’attend nullement nos désirs
                  Si l’on peut profiter ! Sinon préparons-nous à la tombe
                  Si l’on peut profiter ! Sinon préparons-nous à la tombe

                  La grêle et la pluie coursèrent le froid
                  De ce temps maudit que peut-on dire
                  La brume qui dévale les montagnes
                  Sur toutes nos maisons, étendue
                  Espoir d’un couplet qui en vaudra bien son pesant d’or
                  De ce temps comme celui-là, à quoi peut-on penser
                  Si ce n’est aux cauchemars que le passé nous a légué
                  Le printemps tant attendu, que le cœur délaisse de sa brume
                  Ce jour là, nous réciterons ces poèmes en filigrane de nos espoirs
                  Ce jour là, nous réciterons ces poèmes en filigrane de nos espoirs
                  Ce jour là, nous réciterons ces poèmes en filigrane de nos espoirs
                  Ce jour là, nous réciterons ces poèmes en filigrane de nos espoirs
                  Ce jour là, nous réciterons ces poèmes en filigrane de nos espoirs

                  Source : le site music-berbère


                  J'ai retouché la 1ère partie de la traduction initiale/originale.

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                  • #10
                    Je ne comprends pas un traitre mot de kabyle, Même pas un oui ou un non..

                    y a des mots qui ressemblent à l'arabe...

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                    • #11
                      WorldCitizen,

                      Je ne sais pas si tu as déjà lu l'article de Boukhalfa Louari sur la dernière oeuvre de Lounis.

                      http://www.algerie-dz.com/forums/sho...d.php?t=321024

                      Bachi,

                      Je suis certain que tu connais plus que tu crois. D'abord parce qu'il y a plein de mots communs avec ta langue, et puis parce que c'est une langue qui ne peut pas être tout à fait étrangère pour toi. Il suffit d'être attentif pour s'en rendre compte.
                      "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
                      Socrate.

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                      • #12
                        elfamilia,
                        merci pour le lien, je ne l'avais pas lu. En recherchant un peu, je découvre que la dynastie de la famille Aït Menguellet est en marche avec Djaffar, Tarik et Hayat.

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