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Places financières africaines : Le rude combat de CFC

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  • Places financières africaines : Le rude combat de CFC

    Le CFC commence à se tailler une solide réputation au sein des acteurs financiers internationaux. Sa vocation de hub pour l’Afrique est de plus en plus plébiscitée. Cependant, dans son ambition africaine, il est concurrencé par plusieurs pays africains qui redoublent d’efforts pour prendre une part du gâteau africain. Ile Maurice, Nigeria, Egypte et Tunisie, poursuivent le même objectif avec des fortunes différentes.

    L’Afrique se réveille. Et aiguise les appétits. Les investisseurs étrangers se détournent de plus en plus des marchés développés frappés par la crise financière et se ruent vers les marchés émergents et frontières africains au rythme de croissance bien plus soutenu. Pour capter ces investissements, les canaliser et les reverser dans le secteur privé, de nombreux pays africains ont mis en place des séries de réformes de leur secteur financier. Aujourd’hui, le continent compte une vingtaine de places boursières, qui sont à des stades de développement différent, ont des tailles différentes, et un historique différent. Parmi ces places financières, seule une poignée a une vocation régionale et aspire à devenir une plateforme financière destinée à accueillir les investissements étrangers qui ciblent le très dynamique marché africain.
    Le Maroc, avec Casablanca Finance City (CFC), fait partie de ces places qui allient à la fois position géographique stratégique, secteur financier en plein essor, réformes structurelles, ouverture économique et stabilité politique. Un ensemble de critères qui fait de Casablanca aujourd’hui un sérieux prétendant pour jouer le rôle de hub incontournable pour l’Afrique subsaharienne. Point d’orgue de cette stratégie, l’entrée de CFC, en début d’année, dans l’indice international Global Financial Centre Index (GFCI), se plaçant directement à la seconde place africaine, derrière Johannesburg et devant Maurice, après seulement 4 ans d’existence. De quoi être optimiste pour la suite. Selon Saïd Ibrahimi, DG de CFC, ce classement obtenu par Casablanca «est le reflet de l'installation de cette destination financière comme une place crédible, en mesure de répondre à la fragmentation financière africaine, pour laquelle elle ambitionne de jouer le rôle de fédérateur-catalyseur». Sans compter que depuis une quinzaine d’années, les entreprises marocaines évoluant dans les secteurs des télécoms, de la banque et des assurances, se sont implantées avec succès chez nos voisins du Sud. Le Maroc est à ce titre en pôle position pour «devenir un point de convergence pour les acteurs économiques et financiers intéressés par le formidable potentiel africain», toujours selon Saïd Ibrahimi, dans une tribune signée dans la presse française.

    Néanmoins, le Maroc n’est pas seul sur ce créneau porteur. D’autres places ont des arguments à faire valoir, et cela serait une erreur de ne pas les prendre en compte. Si l’on excepte Johannesburg qui reste intouchable, nous avons identifié 4 places financières africaines concurrentes de la place casablancaise : Lagos au Nigéria, l’Ile Maurice, la Tunisie, et l’Egypte. Focus.

    A la recherche de la confiance perdue
    L’Egypte est l’une des plus anciennes places financières au monde. La Bourse d’Alexandrie est née en 1883 et celle du Caire en 1903, avant que les deux ne fusionnent pour créer la Bourse d’Egypte. Dès les années 1990, la Bourse d’Egypte était à l’avant-garde des bourses africaines, avec une liquidité relativement abondante, une forte capitalisation boursière, et un grand nombre d’introductions en Bourse, ce qui a longtemps fait d’elle la deuxième place financière du continent, derrière Johannesburg. Sa vocation de plateforme d’accueil des fonds européens et du Moyen-Orient était de fait toute naturelle. Mais la crise financière de 2008 et les évènements politiques de 2011 ont totalement changé la donne. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder le flux des IDE : en 2007-2008, les IDE vers l’Egypte ont connu un pic avec un montant de 13 milliards de dollars américains (USD) ; en 2013, ces flux ont été divisés par quatre et sont retombés à 3 milliards de USD ! L’instabilité politique qui dure depuis la chute de Moubarak, l’insécurité, ainsi que l’atonie d’une économie au quasi point mort, ont agi comme un épouvantail pour les fonds d’investissement étrangers qui se sont rabattus sur des pays moins risqués. Résultat, la banque centrale égyptienne doit faire face à de nombreuses difficultés de poids : sorties de capitaux, épuisement des réserves internationales, pressions exercées sur le taux de change et hausse du taux d’inflation, incertitude générale autour des politiques macroéconomiques. Aujourd’hui, l’Egypte vit sous perfusion des pétrodollars du Koweït, des Emirats arabes unis et de l’Arabie Saoudite. 8 milliards de dollars ont déjà été débloqués. 4 autres milliards sont prévus. Mais l’Egypte prépare déjà sa reconquête. Les révolutions arabes de 2011 ont certes bousculé l'Egypte, mais la place boursière égyptienne reste un lieu d'investissement intéressant pour les Occidentaux qui souhaitent prospecter le marché nord africain. La Bourse est dynamique, les valeurs liquides, et l'Egypte représente un marché de plusieurs dizaines de millions de clients potentiels pour une entreprise. Des projets pharaoniques sont déjà proposés aux investisseurs, tels que le développement de la zone du canal du Suez pour servir de hub à la croisée logistique et commerciale des trois continents africain, asiatique et européen. Nul doute que l’Egypte aura des atouts à faire valoir une fois la stabilité retrouvée.


    Retour aux affaires
    Si le Maroc a CFC, la Tunisie aura son «port financier de Tunis». Un méga projet de près de 5 milliards de dollars, ressorti des tiroirs 5 ans après sa conception sous l’ère Benali, et qui a pour ambition de devenir le premier centre financier pour les institutions bancaires offshore en Afrique du Nord. Le projet comprendra plusieurs centres : affaires, investissements bancaires et de conseil, assurance et un dernier pour les transactions, mais aussi une marina et un complexe résidentiel et commercial, le tout sur une surface de près de 500 hectares (contre 320 pour CFC)! Il fallait bien cela pour relancer la place financière de Tunis qui, au cours de ces trois années de troubles et d’incertitudes politiques, a beaucoup perdu de son aura. D’ailleurs, la Bourse de Tunis est sortie cette année du GFCI, tandis que les investisseurs étrangers ont quelque peu déserté le pays au profit d'autres plus stables comme… le Maroc. L’absence de visibilité des investisseurs est la principale explication à cette situation, sans compter que le climat des affaires au Maroc est plus propice à la compétitivité, contrairement à la Tunisie où la transition dure depuis plus de 3 ans. En outre, le degré d’ouverture aux investissements étrangers de la Bourse de Tunis n’est que de 50%, contre 100% au Maroc. Partant de ce constat, les autorités tunisiennes cherchent à redynamiser la Bourse de Tunis qui ne compte aujourd’hui que pour 18% du PIB. Une part que les Tunisiens veulent faire passer à 70% d’ici 5 ans. D’ici là, et en attendant la concrétisation du Tunisian Financial Harbour, et sans doute conscient de l’avance prise par le Maroc dans les relations avec les pays d’Afrique de l’Ouest et d'Afrique centrale (secteur bancaire, assurances, télécoms, etc…), Tunis adopte la stratégie du partenariat et de la synergie avec son voisin, mais non moins rival marocain, pour prendre le train en marche. La dernière visite royale à Tunis, et la multitude des accords bilatéraux signés, notamment dans le domaine financier, en atteste.


    Essor d’un «dragon» africain
    Petite île au milieu de l’Océan indien, l’Ile Maurice a toujours été un carrefour de civilisations faisant la jonction entre le sous-continent indien, le Moyen-Orient et l’Afrique. Forte de ce positionnement géographique, l’île Maurice a pour vocation de devenir la porte d’entrée des puissances asiatiques (Inde notamment) en Afrique. Pour cela, elle dispose de nombreux atouts. Tout d’abord, Port Louis dispose d’un marché boursier (SEM) qui, au fil des ans, a su s’imposer comme l’une des principales places financières en Afrique grâce à la refonte de son cadre opérationnel, réglementaire, et technique. En parallèle, Maurice a mis en place une série de mesures incitatives destinées aux investisseurs étrangers, comme un régime fiscal très attrayant (ce qui lui vaut d’être sur la liste blanche des paradis fiscaux) et un cadre juridique qui protège les investisseurs. Aujourd’hui, la place financière de Maurice jouit d’une réputation internationale en tant que place financière offshore et comme centre d’investissements. Elle fait partie depuis 2005 de la World federation of exchange (WFE) et se classe à la troisième position du dernier classement du GFCI, derrière l’Afrique du Sud et talonnant de près le Maroc. Les investisseurs étrangers représentent, selon les années, entre 25 et 35% de l’ensemble des transactions sur le SEM. Cette orientation stratégique dédiée à l’internationalisation qui vise à faire de la Bourse mauricienne un hub pour l’Afrique se concrétise par une grande diversité de produits et de services pour les fonds mondiaux. De plus, depuis 2011, cette place est devenue la première en Afrique où s’échangent des produits d’actions en dollars US. Toutes ces innovations ont valu au SEM d’être primé «plus innovante Bourse africaine de l’année» en 2012 à la célèbre cérémonie des Prix Index Series à New York, devant Johannesbourg et Casablanca. Cette constance dans l’innovation fait la force de l’île Maurice qui se positionne en tant que marché émergent frontaliers bien réglementé et adhérant aux meilleures pratiques internationales. Un avantage qu’elle entend bien consolider en canalisant davantage de flux d’investissements étrangers et en s’affirmant de plus en plus comme un pont incontournable entre l’Asie et le continent africain

  • #2
    suite

    Un géant continental
    Parler du Nigéria comme d’une plateforme financière d’envergure pour l’Afrique de l’Ouest et centrale peut paraître surprenant quand on connaît les nombreuses difficultés sécuritaires et politiques que subit ce géant africain de 170 millions d’habitants. Pourtant, il faut bien se rendre à l’évidence : selon plusieurs études, notamment celle de Morgan Stanley ou Citigroup, le Nigéria devrait bientôt (dès 2025) atteindre le rang de première puissance économique d’Afrique, supplantant l’Afrique du Sud. Avec des rythmes de croissance du PIB proches de 7% ces dernières années, le Nigéria et sa capitale Lagos, sont en plein boom économique, et suscitent la convoitise de nombreux investisseurs étrangers et des principales puissances mondiales (Chine, France, etc…). Bien entendu, cette croissance s’appuie sur la rente pétrolière, mais pas seulement.

    Elle s’appuie également sur différentes réformes mises en oeuvre et sur une place financière en excellente santé. En 2013, l’indice de référence de la Bourse de Lagos a connu une hausse de 35%. Aujourd’hui, le NSE (Nigeria Stock Exchange) se classe au deuxième rang en terme de capitalisation boursière, derrière Johannesburg bien sûr. Le NSE représente près de 7% de la capitalisation boursière africaine. D’ici 5 ans, le Nigeria vise l’introduction en Bourse de 500 nouvelles entreprises (200 sociétés cotées aujourd’hui), et une capitalisation boursière de près de 1.000 milliards de dollars. Pour cela, le régulateur nigérian compte sur l’amélioration de la gouvernance des entreprises, la facilitation de la double cotation marché nigérian-place internationale, la baisse des coûts de transactions et l’installation de la plateforme de transaction du Nasdaq OMX Group. Des sociétés occidentales aussi prestigieuses que Nestlé et Guinness ne s’y sont pas trompées et ont cru bon d’être cotées au NSE. L’influence du Nigéria sur sa région, et même au-delà, ne fait que commencer. D’ailleurs, la Banque mondiale constate que le Nigeria est devenu le premier partenaire économique du Cameroun et de nombreux États africains, devançant des géants comme la Chine

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