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Gaz de schiste : l'Amérique du Nord innove

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  • Gaz de schiste : l'Amérique du Nord innove

    Selon Sébastien Laye, "on a beaucoup glosé sur les inconvénients de la technique sans finalement s'attarder sur les constantes innovations en la matière". /Reuters
    Sébastien Laye | 10/06/2014
    De nouvelles techniques pour extraire pétrole et gaz de schiste sont mises en oeuvre outre-Atlantique. De quoi remettre en cause le principe de précaution. Par Sébastien Laye, investisseur et banquier d'affaires.

    Comme en atteste le récent mouvement de balancier en France à nouveau en faveur de la constitutionnalisation du principe d'innovation pour faire pendant au principe de précaution - déjà lui sacro-saint-, notre hexagone à la croissance anémiée découvre l'effet multiplicateur des avancées technologiques sur l'expansion économique de nos principaux partenaires.

    A cet égard, l'économiste Jean de Kervasdoué disait déjà en 2007 (« les Prêcheurs de l'Apocalypse) : "Les limites pratiques du principe de précaution sont l'autre face de sa bêtise philosophique. Le succès va au risque, pas au conservatisme.". Meme l'ancien ministre de droite Luc Ferry s'émeut des aspects destructeurs de l'innovation dans un récent essai.*



    Pétrole et gaz de schiste : des innovations techniques
    A l'occasion des quelques tentatives de lancer la recherche sur les gisements de pétrole et de gaz de schiste en France en 2010 et 2011, on a beaucoup glosé sur les inconvénients de la technique sans finalement s'attarder sur les constantes innovations en la matière et ce qu'elles recelaient en termes de potentiels futurs.

    Le numéro de Mai de Foreign Affairs** recense exhaustivement ces changements. Apres les déboires des premières années notamment en Pennsylvanie, les améliorations technologiques et l'instauration de bonnes pratiques (dans cet Etat qui est désormais le premier producteur gazier au Monde devant le Qatar) ont su conquérir un large soutien, y compris des écologistes encore plus farouchement opposés à de nouvelles centrales nucléaires ou à l'exploitation de centrales à charbon (comme en Allemagne).



    Une nouvelle approche pour trouver du pétrole
    Alors que nous ne pensions trouver du pétrole que dans la roche-mère ou dans des roches sédimentaires ayant capturé de fines particules d'hydrocarbures, nous avons désormais la possibilité de récupérer des ressources entre ces roches semi-poreuses. Et donc de revenir sur tous les champs existants. Les USA produisent déjà 3.3 millions de barils par jour avec cette nouvelle approche et le potentiel est loin d'être épuisé (alors même que la production américaine a augmenté de 60% depuis la mise en œuvre de la fracturation hydraulique). Un potentiel similaire existe dans de nombreux autres pays, mais les USA disposent de trois avantages :

    Un régime de propriété clair pour acquérir des droits minéraux sur le sous-sol
    Des marchés de capitaux et de financement sans égaux
    Des bataillons d'entrepreneurs ambitieux et prêts à prendre des risques, que ce soit dans l'exploration/production ou dans la création de nouvelles technologies/services pour cette industrie.


    De plus en plus d'introductions en bourse dans le secteur pétrolier
    Les introductions en Bourse se multiplient dans le secteur (Parsley, Rice Energy) et la création de richesse n'y a rien à envier à la Silicon Valley, consacrant même les plus jeunes nouveaux milliardaires de l'économie américaine (tel Bryan Sheffield, le PDG de 36 ans de Parsley). 28 introductions en Bourse sont prévues d'ici la fin de l'année.

    Au-delà des USA, l'Afrique, qui est probablement le prochain grand continent en termes de production pétrolière, contient d'importantes réserves non conventionnelles, surtout en Afrique du Nord : gaz de schiste en Algérie et Lybie, pétrole de schiste en Lybie, au Maroc et surtout Egypte (dans la zone désertique proche de la Mer Rouge dite Safaga Quseir). Seul le cout prohibitif de l'accès en eau (traditionnellement nécessaire à la fracturation) en Afrique a pour l'instant limité les velléités des opérateurs. Ce rôle controversé de l'eau dans la fracturation hydraulique (mélangée à des réactifs chimiques, donc potentiellement dommageable pour l'environnement) est lui aussi appelé à évoluer avec les innovations technologiques. Un exemple ?



    Nouvelle technique de fracturation au propane
    Julien Balkany et son fonds Nanes Balkany Partners est avec une participation de 6% l'actionnaire de référence de Gasfrac Energy Services, une société canadienne de services pétroliers cotée à la Bourse de Toronto et qui depuis 2006 a développé et commercialisé une nouvelle technique de fracturation au propane qui est encore méconnue de notre coté de l'Atlantique. Grace à cette technique Gasfrac a réalisé un chiffre d'affaires de près de 150 millions de dollars en Amérique du Nord lors des deux derniers exercices fiscaux.

    L'entrepreneur définit ainsi l'intérêt de la technologie: "Cette technique qui consiste à injecter du propane gélifié sans utiliser nos ressources en eau et les additifs chimiques beaucoup décriés présente des avantages indiscutables pour l'environnement; réduit le trafic de camions autour de l'exploitation, permet de ne pas pomper dans les aquifères et d'améliorer les taux de récupération et de production des hydrocarbures cibles".

    Au-delà de l'application en Amérique du Nord, on conçoit l'intérêt d'une telle technologie pour ouvrir le vaste champ des potentielles réserves de schiste en Afrique du Nord, en se passant de l'utilisation d'eau dans la fracturation. Un marché des technologies de fracturation qui avance inexorablement alors que la France parait perdue dans les querelles d'avant-hier à ce sujet.

    ______

    *Luc Ferry, "L'innovation Destructrice"

    **Foreign Affairs "Big Fracking Deal"
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Quels sont les dangers liés à l’exploitation du gaz de schiste ?
    L’exploitation du gaz de schiste utilise une technologie assez ancienne mais aussi nouvelle. On y procède par une fracturation à forte pression avec énormément d’eau, contrairement aux gisements classiques conventionnels qui utilisent moins d’eau. On administre également des milliers de produits chimiques qui sont pour la plupart aromatiques donc cancérigènes. En plus de cela, le sous-sol contient un certain nombre d’éléments radioactifs comme le radon. Tous ces gaz, tous ces produits chimiques sont utilisés pour drainer les bulles de gaz qui se trouvent entre les couches de schistes. La pollution vient du fait que ces produits vont remonter en surface mais en passant d’abord par la nappe albienne qui sera donc polluée.
    Notre nappe albienne algérienne contient tout de même 45 000 milliards de mètres cubes. C’est notre plus grande richesse. Il ne faut pas prendre le risque de la polluer d’autant plus que c’est une nappe que nous partageons avec un certain nombre de pays comme la Lybie, la Tunisie, un peu le Maroc. Il faut donc faire très attention. Même aux États-Unis, il n’y a pas de technologies fiables pour faire en sorte d’éviter cette pollution. D’ailleurs, de plus en plus de gens remettent en cause le gaz de schiste aux États-Unis.

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    • #3
      no comment

      Sébastien Laye, investisseur et banquier d'affaires

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