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IRAK:Les jihadistes de l’EIIL maîtres de Mossoul

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  • IRAK:Les jihadistes de l’EIIL maîtres de Mossoul

    Pour la première fois, les insurgés sunnites se sont emparés mardi de toute une province irakienne, celle de Ninive, sans doute la plus importante du pays en raison de ses immenses gisements pétroliers, infligeant un revers aussi inattendu que dévastateur au gouvernement irakien. Les jihadistes, qui, pour l’essentiel, appartiennent probablement au mouvement ultraradical de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), contrôlent désormais Mossoul, la capitale provinciale qui compte 2 millions d’habitants, ce qui en fait la seconde ville du pays.
    Outre cette avancée, les insurgés ont frappé à Baqouba, à 60 km au nord de Bagdad, où une vingtaine de personnes ont été tuées dans un attentat à la bombe visant des funérailles. Ils tiennent également depuis plus de cinq mois la ville de Fallouja (320 000 habitants), à 60 km de Bagdad, plusieurs quartiers et l’université de Ramadi, le chef-lieu de la vaste province d’Al-Anbar, de même que des districts des provinces voisines de Salaheddine et Diyala. Les jihadistes ont également percé dans les faubourgs sunnites du nord de Bagdad.

    Aube. La conquête de Mossoul a été annoncée en personne par le président (sunnite) du Parlement, Oussama al-Noujaïfi. «Toute la province de Ninive est tombée aux mains des insurgés», a-t-il précisé, ajoutant que les rebelles se dirigeaient vers la province voisine de Salaheddine, plus au sud, pour «l’envahir». Comme pour les précédentes attaques, de l’EIIL, celle-ci a été lancée avant l’aube et a visé directement le centre-ville. Les insurgés ont tour à tour pris le siège du gouverneur, des prisons et des télévisions. Ils ont annoncé via des haut-parleurs qu’ils viennent «pour libérer Mossoul et qu’ils combattront seulement ceux qui les attaqueront». L’EIIL est soutenu par nombre de tribus qui s’estiment marginalisées par le pouvoir irakien dominé par les chiites

    Les divers témoignages recueillis par l’AFP et Reuters donnent l’impression que les forces de sécurité ont largement débandé. Des militaires et des policiers ont ainsi abandonné leurs véhicules et ôté leurs uniformes pour ne pas être capturés ou tués par les rebelles. Les postes de police ont été incendiés et les prisons vidées de leurs détenus. «Toutes les unités militaires ont quitté Mossoul et les habitants ont commencé à fuir» vers le Kurdistan, a reconnu, devant l’AFP, un officier de haut rang. La facilité avec laquelle les rebelles se sont emparés de cette ville immense donne à penser que les directions militaires ont refusé le combat et qu’elles ont sans doute été infiltrées par les rebelles.

    Coalition. Pour le Premier ministre sortant et chef de l’armée, Nouri al-Maliki, un chiite honni par les rebelles sunnites et que ses détracteurs accusent d’être un «dictateur», la prise de Mossoul est une défaite qui risque encore de l’affaiblir, alors qu’il rencontre actuellement beaucoup de difficultés à constituer un gouvernement de coalition rendu nécessaire par sa victoire relative aux législatives d’avril. Est-ce la raison pour laquelle il ne s’est pas manifesté depuis l’intensification, la semaine dernière, des attaques rebelles dans les régions sunnites ? C’est donc Oussama al-Noujaïfi, le patron du Parlement, qui a sonné l’alarme jeudi. «Nous devons oublier nos différends, l’heure est à l’unité nationale car il y a une invasion de l’Irak par des forces étrangères.» Soulignant la «nécessité d’alerter les dirigeants dans le monde» pour «combattre ces groupes terroristes», il a ajouté que «si on n’arrête pas cette offensive sur les frontières de Ninive, elle va s’étendre à tout l’Irak».

    libération fr
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