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Changement climatique : les petits États insulaires rallument le signal de détresse

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  • Changement climatique : les petits États insulaires rallument le signal de détresse

    Ils sont 39 pays réunis au sein de l'Alliance des petits États insulaires (Aosis). À eux tous, ils ne regroupent que 63 millions d'habitants et un PIB cumulé de 425 milliards d'euros - soit à peine 25 % de celui de la France. Leurs émissions de gaz à effet de serre pèsent moins de 1 % des émissions mondiales. Mais ces minuscules pollueurs (voir carte) ressentent d'ores et déjà les effets néfastes d'un dérèglement climatique face auquel leurs moyens paraissent bien dérisoires.

    Comme ils ne peuvent rien seuls, ou si peu, leurs dirigeants s'en remettent à la communauté internationale, comme en ce moment, à Bonn, où se tient sous l'égide de l'ONU et jusqu'au 15 juin un sommet sur le changement climatique. "Nous n'avons le temps ni de traîner des pieds ni de pérorer. La science est très claire et nous savons tous ce qu'il faut faire", y a plaidé Abdullahi Majeed, ministre de l'Environnement des Maldives. Plus de vingt ans après la Conférence de Rio, où les petits États insulaires ont été reconnus comme un groupe en soi au sein des pays en développement, ces derniers veulent de nouveau attirer l'attention sur les périls qui les guettent.

    Calamités

    Un rapport publié jeudi 5 juin par le Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue) passe en revue l'ensemble de ces risques. La montée du niveau des mers, d'abord. Une menace évidente pour ces îles. Chaque élévation d'un centimètre grignote un peu plus leurs plages et leurs littoraux au détriment du tourisme et des habitants. Une hausse de 50 centimètres du niveau de la mer pourrait causer la perte de 60 % des plages de l'île de la Grenade. Les dernières estimations scientifiques prédisent une élévation de 26 à 82 centimètres d'ici à la fin du siècle.

    Les réserves de poissons, ensuite. La pêche représente entre 10 et 50 % du PIB des États insulaires. La surexploitation déjà à l'oeuvre dans plusieurs océans, conjuguée à l'acidification de ces derniers, pourrait accélérer l'effondrement des stocks dans la décennie à venir. Un péril d'autant plus grave que 17 % de la population de ces pays souffre de malnutrition. De même, le phénomène de blanchiment des récifs coralliens - soit la décoloration puis la mort du corail -, dû en partie au réchauffement des courants, pourrait atteindre 100 % des récifs d'ici à 2050. Là aussi, c'est une somme de biodiversité et un rempart naturel contre la houle qui disparaîtraien





    Enfin, la multiplication attendue des tempêtes extrêmes pourrait balayer les efforts de certains pays, notamment dans les Caraïbes. En 2012, le cyclone Evan avait fait perdre un tiers du PIB samoan. Déjà entre 1970 et 2006, le Vanuatu, Grenade, Tonga, Sainte-Lucie, Samoa et les Maldives encaissaient les plus grosses pertes économiques à cause de catastrophes climatiques, annulant parfois des années de progrès.

    "Tous insulaires" ?

    Ces pays peuvent au moins compter sur le soutien indéfectible de Ban Ki-moon. Le secrétaire général de l'ONU, qu'on a déjà vu replanter à mains nues la mangrove, exhorte "chacun à réfléchir à la situation critique des petits États insulaires en développement et à s'inspirer de leurs efforts pour lutter contre le changement climatique". Il ne s'agirait pas seulement d'une faute morale que de les laisser livrés à eux-mêmes, mais aussi d'une erreur stratégique. Leurs petites surfaces "ne reflètent pas leur importance", explique-t-il, alors que l'exploitation au large de leurs côtes de nombreux gisements miniers, dont des terres rares, pourrait les aider à s'enrichir et à s'équiper en énergies renouvelables.

    Rien de concret ne devrait se décider à l'issue du sommet de Bonn, mais les pays de l'Aosis espèrent bien obtenir des résultats en septembre, lors de la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement, organisée à Samoa, puis fin 2015 pour la conférence climatique de Paris. D'ici là, même si le lyrisme est loin d'être suffisant pour signer des accords internationaux ambitieux, Ban Ki-moon rappelle à qui veut l'entendre que la planète est "une île que nous partageons tous".

    Quand les vagues réveillent les morts. Face à l'élévation du niveau des mers, même les morts sont touchés ! Une vingtaine de squelettes, apparemment ceux de soldats japonais de la Seconde Guerre mondiale, ont été découverts sur les îles Marshall à la suite de l'érosion des côtes par les vagues. "Le gouvernement local nous a informés de cette découverte sur l'île Enniburr", a annoncé un responsable gouvernemental japonais lundi. Tokyo a contrôlé les îles Marshall de 1914 jusqu'à la fin de la dernière guerre. Le gouvernement nippon a indiqué qu'il envisageait d'envoyer une équipe de recherche sur place.

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