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Place au foot

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    Aujourd’hui, la planète sera aussi ronde qu’un ballon. Un ballon qui, à la faveur d’un mois festif et coloré, se sentira chez lui sur cette terre de football nommée Brésil. La planète donc comme le ballon tourneront au rythme des confrontations entre les 32 pays qualifiés, et le décalage horaire n’en sera plus un.

    L’univers entier ne sera plus gouverné que par un seul fuseau horaire : l’heure du match.

    La Coupe du monde est un instant quadriennal magique où des milliards d’yeux aux quatre coins du monde en savoureront chaque instant. Evénement prisé il n’y a pas si longtemps pour sa dimension populaire et compétitive, il faut reconnaître que le Mondial ne charrie pas aujourd’hui uniquement, lors de son passage, passion, joies et peines.

    Dans son sillage, une cohorte de sponsors intéressés plus par l’accumulation du profit, où des personnalités politiques mues par des dividendes de prestige international font de cette pénétration du business malodorant et de la politique chauvine un mariage contre-nature. Corruption et magouille font aujourd’hui le lit inconfortable de la FIFA, et à l’allure où vont les choses, beaucoup vous diront que le Mondial perd considérablement de son innocence en servant en premier la finance internationale et l’ordre en place au détriment des populations démunies.

    Au Brésil, même si les sondages initiés et orientés par le pouvoir local plaident qu’une partie majoritaire de la population est acquise à l’opportunité d’un tel événement, il est cette réalité que le commun des Brésiliens s’insurge contre ce qu’il appelle un gâchis.

    Grèves et mouvements sociaux se multiplient faisant peser une menace constante sur le bon déroulement de cette Coupe du monde. Même si ce cocktail footballistique sera assurément convivial et haut en couleur bien au parfum du pays d’accueil, il n’empêche que les frondeurs des rues de Rio ou de Sao Paulo visent à démontrer que les colossaux investissements consentis chez eux pour ce rendez-vous ne servent en définitive ni l’économie nationale ni les citoyens locaux. La richesse va ailleurs, renforçant les nantis et accentuant la mondialisation des inégalités sociales.

    Au niveau de l’aspect purement compétitif, le star-système dominera puissamment ce Mondial. Dans la guerre constante qu’ils se font, les grandes marques d’équipements sportifs y feront de bonnes affaires, et les footballeurs s’attelleront par leurs performances à être davantage cotés dans la Bourse des valeurs du monde du football. A différents niveaux, les salaires qu’ils perçoivent en club ou les primes promises en équipe nationale sont une insulte à la misère du monde.

    Il ne faut pas se leurrer, la domination sera l’apanage des nations nanties, car au palmarès, il y a un hégémonisme euro-sud-américain jamais battu en brèche. Et même si l’identité footballistique afro-asiatique s’est affirmée depuis des lustres dans cette épreuve, l’émergence d’une puissance mondiale, issue de ces deux continents et du niveau des quatre ou cinq nations qui ont trusté les trophées depuis 1930, n’est pas pour demain.

    Beaucoup de pays participants, à l’instar probablement de l’Algérie, subiront un petit tour et puis s’en iront…

    Omar Kharoum-El Watan
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