Tweet
LONDRES (AFP) - Les Britanniques sont toujours plus impatients de voir leur armée quitter l'Irak, selon deux sondages indiquant mardi que le fossé se creuse à ce sujet entre le Premier ministre Tony Blair et l'opinion.
Alors que les autorités paraissent gagnées par le doute, plus de 6 personnes sur 10 (62% pour CommunicateResearch dans l'Independent, 61% selon ICM pour le Guardian) réclament désormais un retour des 7.200 soldats de Sa Majesté avant la fin de l'année, quelles que soient les conséquences pour l'Irak.
La guerre d'Irak est impopulaire auprès d'une majorité de Britanniques depuis le début de 2004. Mais leur pourcentage augmente. Le désenchantement est profond. D'après l'Independent, 72% des Britanniques jugent la guerre "impossible à gagner". Le même pourcentage prédit que l'Irak va sombrer dans la guerre civile après le retrait.
M. Blair, lui, répète ce qu'il dit depuis 2003: les troupes ne partiront qu'une fois "le travail fini". La stratégie officielle ne varie pas non plus: transmettre graduellement la maîtrise des opérations à l'armée et à la police irakiennes, à mesure qu'elles se renforcent région par région.
Mais pour beaucoup, comme le résume le Daily Telegraph, "le débat sur notre rôle tourne maintenant autour d'une seule question: quand ? Quand le Royaume-Uni et les Etats-Unis vont se retirer, et quel pays laisseront-ils derrière eux ?" Le critère pour répondre à cette question, continue le journal conservateur, est de savoir "si notre présence fait plus de bien ou de mal aux Irakiens". Et le Telegraph de conclure: "le retrait est la meilleure option".
Plusieurs militaires britanniques de haut rang ont alerté récemment sur l'échec de la coalition. Le plus éminent, le chef d'état-major Richard Dannatt, a prévenu que la présence britannique en Irak "exacerbe les risques" courus dans le monde par les Britanniques.
Face à la tempête soulevée par ces propos, M. Blair a fait observer que, quelles que soient les divergences sur l'opportunité d'avoir envahi l'Irak, quitter le pays alors qu'il est instable ne ferait qu'aggraver le chaos dont profitent les islamistes. La ministre des Affaires étrangères Margaret Beckett a de son côté reconnu lundi, dans une déclaration impensable il y a quelques semaines, que les historiens jugeraient peut-être la guerre d'Irak comme "un désastre en matière d'affaires étrangères".
Elle a aussi évité de démentir l'évaluation de l'un de ses secrétaires d'Etat selon qui les forces irakiennes pourraient prendre en main le pays dans un an, se bornant à juger que donner des dates précises serait une erreur.
Saisissant au vol l'apparente hésitation du pouvoir, les deux grands partis de l'opposition ont réclamé un débat au parlement. Tony Blair et le président américain George W. Bush doivent admettre "que leur stratégie est en ruines", a justifié le libéral-démocrate Menzies Campbell, dont le parti est opposé à la guerre depuis le début.
Les conservateurs, au contraire, soutiennent le conflit. Mais eux aussi réclament que Londres fasse au moins ce que fait Washington avec la commission Baker, et réexamine sa stratégie en Irak.
Alors que les autorités paraissent gagnées par le doute, plus de 6 personnes sur 10 (62% pour CommunicateResearch dans l'Independent, 61% selon ICM pour le Guardian) réclament désormais un retour des 7.200 soldats de Sa Majesté avant la fin de l'année, quelles que soient les conséquences pour l'Irak.
La guerre d'Irak est impopulaire auprès d'une majorité de Britanniques depuis le début de 2004. Mais leur pourcentage augmente. Le désenchantement est profond. D'après l'Independent, 72% des Britanniques jugent la guerre "impossible à gagner". Le même pourcentage prédit que l'Irak va sombrer dans la guerre civile après le retrait.
M. Blair, lui, répète ce qu'il dit depuis 2003: les troupes ne partiront qu'une fois "le travail fini". La stratégie officielle ne varie pas non plus: transmettre graduellement la maîtrise des opérations à l'armée et à la police irakiennes, à mesure qu'elles se renforcent région par région.
Mais pour beaucoup, comme le résume le Daily Telegraph, "le débat sur notre rôle tourne maintenant autour d'une seule question: quand ? Quand le Royaume-Uni et les Etats-Unis vont se retirer, et quel pays laisseront-ils derrière eux ?" Le critère pour répondre à cette question, continue le journal conservateur, est de savoir "si notre présence fait plus de bien ou de mal aux Irakiens". Et le Telegraph de conclure: "le retrait est la meilleure option".
Plusieurs militaires britanniques de haut rang ont alerté récemment sur l'échec de la coalition. Le plus éminent, le chef d'état-major Richard Dannatt, a prévenu que la présence britannique en Irak "exacerbe les risques" courus dans le monde par les Britanniques.
Face à la tempête soulevée par ces propos, M. Blair a fait observer que, quelles que soient les divergences sur l'opportunité d'avoir envahi l'Irak, quitter le pays alors qu'il est instable ne ferait qu'aggraver le chaos dont profitent les islamistes. La ministre des Affaires étrangères Margaret Beckett a de son côté reconnu lundi, dans une déclaration impensable il y a quelques semaines, que les historiens jugeraient peut-être la guerre d'Irak comme "un désastre en matière d'affaires étrangères".
Elle a aussi évité de démentir l'évaluation de l'un de ses secrétaires d'Etat selon qui les forces irakiennes pourraient prendre en main le pays dans un an, se bornant à juger que donner des dates précises serait une erreur.
Saisissant au vol l'apparente hésitation du pouvoir, les deux grands partis de l'opposition ont réclamé un débat au parlement. Tony Blair et le président américain George W. Bush doivent admettre "que leur stratégie est en ruines", a justifié le libéral-démocrate Menzies Campbell, dont le parti est opposé à la guerre depuis le début.
Les conservateurs, au contraire, soutiennent le conflit. Mais eux aussi réclament que Londres fasse au moins ce que fait Washington avec la commission Baker, et réexamine sa stratégie en Irak.
Commentaire