Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Dans le sillage des seigneurs du désert

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Dans le sillage des seigneurs du désert

    Dans une anthologie sur les premiers espions voyageurs du désert, la spécialiste de récits d'aventures Chantal Edel ressuscite onze chevaliers trop discrets.

    Vade-mecum

    "Désert"..., le mot mythique est lâché. La magie peut opérer, le fantasme se déployer. Mais, juste derrière les légendes, qui donnèrent et donnent encore des images, des toiles ou des pages d'écriture d'une beauté affolante, il y a un monde, certes mystérieux, mais bien réel, avec ses hommes, ses lois, son économie, ses armées et ses codes ancestraux. Dans le désert, on se moque bien des frontières, celles d'hier ou d'aujourd'hui. On ne s'intéresse pas tellement plus aux démocraties ou aux dictatures. C'est une autre dimension que bombarde le soleil, une autre réalité, indomptée, indomptable. Là-bas, on est un guerrier, un poète ou un saint, on dévisage le vide et on boit le silence, on troque et on marchande, des armes, de la drogue ou des êtres humains, on se révolte, on se damne et on se donne, mort ou vif. Comme l'écrivait Saint-Exupéry, "c'est qu'il ne s'offre pas aux amants d'un jour, le désert. Si nous ne rentrons pas dans ses traditions, dans ses coutumes, dans ses rivalités, nous ignorons tout de l'empire qu'il compose pour quelques-uns."

    Chantal Edel est de ceux qui aiment comprendre ces hommes du grand dehors, visiter leur "empire intérieur", et puis s'en faire l'interprète. Dans cette anthologie de sable et de sang, elle a recueilli les récits d'"aventures extrêmes" de onze seigneurs du désert d'hier, voyageurs, mercenaires ou agents secrets, qui ont été les premiers Européens à pénétrer ces étendues désespérément vierges. Qu'ils aient suivi un rêve, les étoiles ou les ordres de leur gouvernement, ils ont défriché les sables, de l'Arabie à la Mauritanie, en passant par le Darfour, le sud de la Libye, l'Algérie, le nord du Tchad ou le Mali.

    Les explorateurs Heinrich Barth et Henri Duveyrier, "l'ami des Touareg", qui ont établi les relevés précis des tribus et des oasis du grand Sahara ; l'ardent Camille Douls, géographe moins chanceux que son modèle et mentor René Caillié, identifié comme "infidèle" et étranglé en 1889, en pleine opération d'observation ; Gertrude Bell, reine du désert intrépide surnommée la "katoun" (la sultane), qui pénétra le coeur de l'Arabie en 1914 et initia le grand Lawrence à l'univers et à la langue arabe, avant qu'il ne se lance à son tour dans les affaires (de l'archéologie... et du renseignement surtout).... : autant que de fabuleux récits de voyage, ces témoignages héroïques, épiques, tragiques ou les trois à la fois sont d'inestimables tributs à l'histoire.

    Pourquoi le lire ?

    Parce que, en effet, René Caillié, Duveyrier, Douls, Bell, Lawrence d'Arabie ou Wilfred Thesiger sont des seigneurs. Courageux exégètes d'un monde inconnu et hostile où l'exceptionnel et même l'impossible étaient chaque jour à réaliser, comment ne se seraient-ils pas sentis des héros ? Et parce que "depuis toujours les véridiques, les esprits libres ont habité le désert, maîtres du désert". Ainsi parlait Zarathoustra et, en général, il ne parlait pas pour ne rien dire.

    Où, quand le lire ?

    Par étapes, en plusieurs fois, pour faire durer l'enchantement. Dès qu'on étouffe, qu'on souffre de la multitude, qu'on a besoin d'espace et qu'on n'en a pas de "réel" devant soi. (Rien de grave, il paraît que "l'empire de l'homme est intérieur et qu'il est sans limites"). Ce livre vous accompagnera dans ces régions-là, one way ticket.

    À qui l'offrir ?

    À tous les piqués de désert, bien sûr. Aux diplomates, aux hommes d'État qui s'arrachent les cheveux pour tenter d'instaurer la paix des armes et du commerce dans ces bouts du monde, ingérables et incontournables. Et à tous les nostalgiques de ce temps béni où l'aventure, c'était vraiment l'aventure


    !e point
Chargement...
X