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Industrie: Ces «introuvables» PME algériennes

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  • Industrie: Ces «introuvables» PME algériennes

    La signature hier par la société mixte algéro-qatarie de sidérurgie (Algerian-qatar-steel) et le bureau d’études et d’engineering espagnol Idom d’un accord pour la réalisation d’études pour la mise en œuvre du projet du complexe sidérurgique de Bellara, a, de nouveau, suscité le débat sur l’entreprise algérienne auprès d’opérateurs et d’observateurs concernés par le dossier.

    Combien de PME nationales sont-elles en mesure de s’associer avec des partenaires étrangers, notamment dans le cadre de la fameuse « règle 51/ 49 » ? Et combien d’entre elles sont-elles pourvues pour postuler à des contrats tels que celui qui va donner le jour au complexe sidérurgique dans la périphérie de Jijel ? Pour Zaïm Bensaci (lire entretien), qui observe depuis de longues années le champ entrepreneurial algérien, de telles interrogations rappellent la faiblesse dont souffrent aujourd’hui la plupart des petites et moyennes entreprises algériennes. Elles sont «emblématiques» aussi des «retards» et des «résultats modestes» enregistrés dans les différents programmes de modernisation et de mise à niveau. En dépit de tous ces programmes en série depuis plus d’une vingtaine d’années et de la multiplication d’acteurs engagés depuis une dizaine d’années à relancer le secteur, la PME reste, en effet, dans une impasse : les mesures annoncées pour son développement restent dans beaucoup de domaines sans résultat.
    M. Bensaci s’inquiète alors de la disparition des PME dans l’appellation du ministère de l’Industrie. Même dans le nouveau plan du gouvernement adopté par les deux Chambres basses, on ne détaille pas vraiment la stratégie de prise en charge des PME, indique un autre observateur membre d’une association patronale, la CAP. L’économie algérienne, dont les capacités peuvent absorber jusqu’à 2 millions de PME, ne dispose que de 700 000 unités actuellement. En 2013, seulement 3000 PME ont adhéré au plan de mise à niveau bien loin de l’objectif de 20 000 unités tracé il y a cinq ans. Parmi elles, seule la moitié a obtenu une notification de financement et aucune n’a achevé le processus. Selon un diagnostic fait par des experts, de nombreux dirigeants de PME peinent encore à saisir pleinement les enjeux et les objectifs de la mise à niveau des entreprises. Ce constat est relayé aussi bien par des experts que par des responsables de la promotion de la PME qui appellent à une réorientation des actions de l’Agence nationale de la promotion de la PME (ANDPME) pour mettre fin à cette carence.
    D’autres spécialistes regrettent que la mise à niveau se limite actuellement à la phase du diagnostic, ce qui a pour résultat que peu d’entreprises sont réellement mises à niveau dans le cadre du plan national décidé en 2010 et doté d’une enveloppe de près de 4 milliards de dollars. Autant de problèmes qui surgissent d’année en année et qui attendent toujours d’être réglés afin de promouvoir ce secteur considéré très important pour le développement économique d’un pays. Selon le Premier ministre Abdelmalek Sellal, l’objectif de son gouvernement à travers le « plan d’action » qu’il met en œuvre depuis son adoption par le Parlement consiste à « promouvoir, faciliter et assouplir les procédures de création (et de financement) de PME ». Pourvu qu’il réussisse.
    REPORTERS.DZ
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Zaïm Besaci, président du Conseil consultatif des PME (CNCPME): « Il y a urgence à redynamiser l’ANDPME »

    Reporters : Abdelmalek Sellal annonce dans son « plan d’action » des mesures importantes pour relancer la PME dans notre pays et lui donner les moyens de se développer. Celle-ci a pourtant disparu de la nouvelle dénomination de la tutelle qui s’appelle ministère de l’Industrie et des Mines…

    Zaïm Bensaci : Plusieurs observateurs et opérateurs d’entreprises se sont, en effet, inquiétés de la disparition de la mention « PME » de la nouvelle dénomination du ministère qui en a la charge. Personnellement, je trouve dommage que cette mention ait disparu et que l’on n’ait plus de ministère de la PME comme avant. Le CNCPME, qui est une simple structure consultative pour demander aux autorités politiques le pourquoi de cette disparition, espère seulement que le nouveau département de l’industrie et des mines continue dans l’application des stratégies déjà tracées pour la mise à niveau et le renforcement du secteur des PME. C’est un secteur tellement important que je ne vois pas quel gouvernement pourrait le laisser de côté. Cela dit, la nouvelle appellation du ministère du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement constitue, de mon point de vue, un signal des pouvoirs publics pour l’encouragement de l’entreprise productrice.

    Aborder l’entreprise, c’est aussi aborder la question de sa mise à niveau. Où en est-on ?

    L’opération n’est pas encore à la vitesse de croisière et les appuis à l’entreprise qui ont été faits jusqu’ici dans ce domaine restent modestes en termes de résultats. En dépit des efforts de l’ANDPME pour faire inscrire le plus grand nombre de PME/PMI au programme de mise à niveau, le processus reste malheureusement bridé par une forme organisationnelle et des procédures qui se sont avérées lourdes, bureaucratiques, coûteuses en temps et en argent et surtout inadaptées à la réalité du terrain. Cette situation est aggravée par la faiblesse de l’offre nationale en matière d’expertise et le marché de cette activité n’est pas du tout organisé pour répondre à la demande.

    Que faire ?

    Il y a, me semble-t-il, nécessité pour la tutelle de réaffirmer son attachement aux politiques de soutien aux PME/PMI dans le domaine de la mise à niveau et de leur préparation au marché. Il y a nécessité certaine et une urgence à redynamiser l’Agence nationale de développement de la PME, ANDPME, en lui donnant une plus grande autonomie d’action et en la dotant d’un statut lui permettant d’être plus souple dans ses interventions auprès des acteurs du champ d’entreprise dans le pays.

    Certaines entreprises se sont montrées rétives à la mise à niveau et leurs responsables n’ont pas jugé utile d’y souscrire réellement…

    Il faut qu’on sache de quelles entreprises on parle et de quelle mise à niveau faut-il leur appliquer. Le bilan des opérations précédentes n’a pas été effectué publiquement et c’est une occasion ratée, me semble-t-il, de pointer les atouts et les faiblesses du programme. Par ailleurs, et dans un contexte où nos marchés sont inondés par des produits étrangers très concurrentiels, qui mettent nos produits en danger alors que le pays n’est pas encore membre de l’OMC, il devient urgent de sélectionner et de définir un mécanisme d’éligibilité au programme de mise à niveau. La réorientation et le recentrage du programme de mise à niveau en direction des entreprises à caractère industriel sont plus que jamais à l’ordre du jour.

    Ne pensez-vous pas que les prérogatives de l’ANDPME devront être plus élargies pour prendre en charge le dossier sérieusement ?

    L’ANDPME a des missions claires et importantes qui lui ont été attribuées. Je pense que ses difficultés ne se situent pas à ce niveau, mais à celui de la gestion de ses ressources et de ses moyens.

    REPORTERS.DZ
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