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Bouira: Les potentialités agricoles et économiques au menu du Siagro 2014

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  • Bouira: Les potentialités agricoles et économiques au menu du Siagro 2014

    Le Salon international agro-industries (Siagro), qui s’est tenu durant trois jours, s’est achevé ce jeudi. Inauguré par le wali, M. Maâskri, en présence d’une représentante du ministère de l’Industrie et des Mines, la 3e édition a été abritée au niveau de la grande salle omnisports.

    Cette manifestation a réuni, en plus des représentants des organismes d’accompagnement, tels que la Cnac, l’Ansej, l’Angem, le FGAR, l’Inapi, les PME/PMI, l’Andi et la Cnas, des exposants mettant en valeur leurs divers produits dans le domaine agroalimentaire.
    De la sorte, nous avons remarqué la présence de participants nationaux, à l’exemple des représentants des marques Hodna, Safilait, Kandi, Gipates, La Belle, qui ont mis en valeur leurs gammes de produits sains et savoureux. Il était question de la participation d’investisseurs chinois, turcs et tunisiens, mais au premier jour de l’ouverture du salon, leur présence était insignifiante. Parallèlement à l’événement, une conférence-débat a été organisée et animée par M’barek Malek Serraï, expert international et président du groupe Algeria International Consult (AIC) qui a pris la parole pour développer le thème « Comment réoccuper progressivement une place sur le marché international pour les produits agricoles du terroir algérien ? ». Ou, si nous voulons poser la question autrement, comment profiter du marché international ? A cette préoccupation, le professeur Serraï fera une rétrospective en faisant savoir que dans les années 1960, l’Algérie exportait une partie de sa production céréalière. Mais, avec les populations qui ont quadruplé en nombre et en demande de consommation, l’exportation de nos produits notamment agricoles est devenue utopique, parce que nous n’arrivons même pas à garantir notre sécurité alimentaire.
    Bien que des efforts énormes aient été consentis par l’Etat, les résultats restent en deçà des prévisions et des objectifs tracés. M. Serraï reste quelque peu désenchanté quand il énumérera les avantages accordés par l’Etat aux investisseurs pour améliorer l’industrie agroalimentaire, qui bénéficieront de la facilitation des procédures administratives, de 10 années de dégrèvement fiscal, de 5 années de bonification et de 160 positions d’aides.

    Des projets dans l’agriculture et l’agroalimentaire

    Mais, pour l’intervenant, le problème réside dans l’absence d’une stratégie fiable. Pour cela et au vu de son expérience et de son caractère engagé, il recommande des formations d’experts en commerce extérieur qui nous fait défaut. « Il faut aller vers des études spécialisées pour maîtriser les langues étrangères, prioritairement l’anglais et l’espagnol, pour pouvoir communiquer et concevoir un programme de standardisation en intégrant les normes de contrôle de la qualité », a-t-il insisté. D’autres points ont suscité l’intérêt de l’orateur, à savoir la nécessité de l’adaptation de nos banques au système bancaire international, l’intégration de la matière des sciences spéciales dans l’enseignement supérieur, le choix des terres fertiles, la création des pôles agricoles, le choix des produits de valeur marchande (2 000 produits d’origine agricole, 160 produits de plantes médicinales), la sélection des produits à exporter, la vulgarisation et la préformation des agriculteurs en notions de savoir approprié au produit à exporter. L’insuffisance des aires de stockage et de stations de conditionnement a été l’un des points noirs qui a été soulevé lors de la conférence. Ce qui a fait décider M. Serraï à interpeler les opérateurs pour investir ce créneau en créant des points de stockage, des chambres froides et des stations de conditionnement qui font cruellement défaut dans l’accompagnement de la filière agroalimentaire. « L’exportation est devenu un mot inconnu dans le pays, et l’import est devenu le leitmotiv, alors que nous avons raflé des prix de haute distinction dans l’exportation de nos produits du terroir vers l’Europe et l’Amérique dans le passé », dira M. Serraï sur un air contrarié. Ce dernier a avoué avoir fait des recherches dans ce sens et trouvé les documents démontrant cela. Il donnera l’exemple de la datte algérienne qui est le meilleur fruit au monde, selon lui, utilisée malheureusement à des fins d’exportation par des sociétés étrangères via la Tunisie. La clémentine algérienne prisée pour sa qualité et dont le père Clément est à l’origine de son introduction dans le passé. Il est vrai que les produits du terroir ont meilleur goût et saveur dont certains sont cultivés bio, comme la fraise de Skikda. Il faut seulement multiplier leurs rendements, et inévitablement, réglementer la filière d’exportation pour la doter d’organismes performants. Le cas le plus convaincant sont les filières viticole et vinicole.
    Délaissées pendant des décennies, elles renaissent grâce aux programmes de soutien de l’Etat. La distinction récente des vins produits en Algérie classés comme les meilleurs au monde (4 prix d’or gagnés dans la foire de Miami Florida USA pour ne citer que cette réussite parmi d’autres) commence à se réapproprier la place qu’elle ne devait pas céder. Parce que la filière viticole est une source de devises inestimable. Réduire la facture des importations en est l’objectif principal, de l’avis des experts éclairés. Un autre exemple palpable a été cité par le professeur M’barek Serraï s’agissant des hautes plaines et forêts d’Algérie qui renferment plus de 2 000 plantes médicinales d’une qualité incomparable et d’une rareté incontestable. Elles sont malencontreusement inexploitées. Tels que le cade, la bruyère, le thym, la camomille, le coquelicot, le coriandre, le cynorrhodon, la lavande, la menthe, l’ortie, le romarin, la ronce… Seulement, nous ne tirons pas profit de ces richesses inestimables et très prisées ailleurs, pour les utiliser en phytothérapie et pharmacologie pour leurs effets thérapeutiques prouvés. De nombreux chercheurs conscients de la valeur de ces plantes médicinales doivent s’y mettre, selon les conseils de l’expert économique.

    Développement stratégique

    Le directeur des services agricoles (DSA) de la wilaya de Bouira a fondé sa communication sur l’annonce d’importants projets affectés à propulser l’agriculture et la filière agroalimentaire dans la wilaya de Bouira à la faveur du programme quinquennal 2015-2019.
    Ce responsable, qui a essayé de rassurer les sceptiques et battre en brèche les réclamations émises contre son secteur, a annoncé la réalisation de 200 chambres froides afin de pouvoir entreposer les produits agricoles et agroalimentaires, la création d’unités agroalimentaires dans différentes régions de la wilaya de Bouira, la mise en œuvre d’un projet d’extension de la superficie agricole utilisé (SAU) de 1 000 autres hectares, et l’extension pareillement de la superficie agricole irriguée estimée à 11 460 ha. Le désenclavement des zones de production agricole, l’implantation d’une ceinture oléicole dans la région sud de la wilaya et la réalisation d’un complexe céréalier. A lire ces perspectives, tout paraît séduisant, mais il faut concrétiser réellement les projets annoncés, car, pour certains d’entre eux, on en parle depuis des années.

    Au deuxième jour du Salon international de l’agroalimentaire (Siagro 2014), qui s’est déroulé pendant trois jours au niveau de la salle de l’Opow de Bouira, il a été question de « développement stratégique et l’échange d’expériences ». Une conférence-débat a été animée par Akli Moussouni, expert agronome et commissaire du salon, qui a mis en valeur les possibilités et les stratégies nécessaires pour la réévaluation du potentiel agro-économique que recèle la wilaya de Bouira. Il fera un état des lieux des potentialités agricoles et économiques que renferme la wilaya de Bouira en évaluant les possibilités d’investissement. « De par sa position géographique des plus captivantes, tant sur le plan naturel, humain, matériel que de production agricole largement variée, en plus d’une qualité de renommée nationale et régionale. Je citerai la pomme de terre d’Aïn Bessem, le sel de Tamalaht et l’huile d’olive d’Ath Leqsar, qui représentent de réelles dispositions à l’exportation. Cette richesse pourrait être cultivée amplement, à travers l’admission de la filière agroalimentaire et l’amélioration des unités agricoles existantes. » Parce que, pour l’expert agronome, « nonobstant l’amélioration en qualité et en quantité de la production agricole, la wilaya de Bouira peine à s’inscrire dans les nouvelles stratégies de production et de transformation agricole ». Il citera les produits qui découlent de l’huile d’olive, que les oléiculteurs n’arrivent pas à exploiter.

    Recommandations et visions

    Au troisième jour du salon, il y a eu une visite guidée des stands et des attestations de participation ont été remises aux exposants dans un but d’encouragement.
    Avant la clôture du salon, un débat eu lieu entre organisateurs, experts, investisseurs et gestionnaires, durant lequel il a été préconisé la reprise en main des deux filières, agricole et agroalimentaire, en les accompagnant dans leur développement, dont le processus passera forcément par la mise en place de mesures d’appui au profit des entreprises nationales et étrangères, afin de tirer profit de leurs expériences et de leur savoir-faire. En tout, il s’agit d’encourager la créativité et de libérer les initiatives.
    C’était là les recommandations réitérées par les experts lors du Siagro 2014. En somme, des conditions sine qua non pour la réussite du développement agricole, agroalimentaire et agro-industriel. Autrement, nous serons toujours tributaires de la dépendance alimentaire, et l’aggravation des factures d’importations récentes est un indicateur avéré de la situation.



    Auteur: Farid Haddouche
    REPORTERS.DZ
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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