La tension monte en Irak où un groupe armée sunnite, composé d'environ 12.000 hommes, poursuit son offensive vers Bagdad. Pressés d'agir, les Etats-Unis rechignent à intervenir dans un pays qu'ils ont quitté en 2011. S'il exclut l'envoi de troupes au sol, Barack Obama dit "étudier toutes les options". Quitte à s'allier avec son vieil ennemi, l'Iran
LEtat islamique en Irak et au Levant (EIIL) sème la terreur en Irak. Ce groupe de djihadistes, autrefois proche d'Al-Qaïda, a grandi dans le chaos qui règne dans le pays depuis le retrait des troupes américaines en 2011. Multipliant les exactions, ce groupe sunnite, composé d'au moins 12.000 hommes, se trouve aujourd'hui à 60 km de Bagdad. Son objectif : instaurer un Etat islamique à cheval entre la Syrie et l'Irak où régnerait la charia. Bagdad et son gouvernement, dirigé par le Premier ministre chiite Nouri Al Maliki, tremble. L'Iran voisin, bien décidé à ne pas laisser s'installer un régime ennemi, est sur le qui-vive. Et pour les Etats-Unis, c'est le pire des scénarios qui se profile. Alors que le dernier soldat américain a quitté le pays en décembre 2011, après huit ans d'enlisement, le pays va-t-il devoir se réengager dans la région ?
Barack Obama veut à tout prix l'éviter. Opposant de la première heure à la deuxième Guerre du Golfe, déclenchée par son prédécesseur Georges W. Bush, le démocrate a œuvré dans la douleur, dès son arrivée au pouvoir en 2009, au retrait des troupes du bourbier irakien. Aujourd'hui, celui qui affiche inlassablement sa volonté de passer à une nouvelle étape après une décennie de guerre se retrouve donc une nouvelle fois happé par le conflit irakien. Et le temps presse. "Le danger, maintenant, c'est de voir apparaître un Etat de type Djihadistan qui serait encore plus radical qu'Al-Qaida, analyse pour metronews Karim Pakzad, chercheur spécialiste de l'Irak à l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS). Si l'EIIL y parvient, c'est l'ensemble de la région qui risque d'échapper à tout contrôle".
Les Etats-Unis se dotent d'un allié surprise
A l'heure des choix, Barack Obama n'a pour l'instant exclu qu'une option : redéployer ses soldats. Si 275 militaires américains ont été envoyés en urgence à Bagdad lundi pour protéger l'ambassade, "nous n'envisageons pas de troupes au sol, je veux être très clair à ce sujet", a insisté le porte-parole de l'exécutif Jay Carney. L'intervention américaine serait plus "indirecte". Plusieurs solutions sont sur la table du bureau ovale : frappes aériennes grâce à des avions de combat ou des drones, renforcement de l'aide au gouvernement irakien (formation des soldats, renseignement)... Barack Obama "examine minutieusement chaque option à sa disposition", a assuré mardi son secrétaire d'Etat, John Kerry.
Mais rien ne dit que ces opérations permettraient d'endiguer la vague djihadiste. "C'est pour cela que les Etats-Unis sont prêts à collaborer avec l'Iran", reprend Karim Pakzad. Depuis quelques jours, en effet, un axe inédit se profile entre les deux ennemis, tous deux alliés du régime chiite irakien. En froid depuis 34 ans, ils ont d'ailleurs renoué le dialogue en marge des négociations nucléaires qui ont lieu actuellement à Vienne. "Une coopération se profile, mais il n'est pas question d'une intervention militaire commune, affirme le spécialiste. Les Etats-Unis se reposent sur l'Iran : si la situation devait empirer, c'est lui qui prendra les devants. Ses troupes sont déjà très présentes sur place, où elles arment et entraînent les milices chiites". Mais la république islamique reste prudente. Comme les Etats-Unis, elle veut à tout prix éviter un déploiement militaire. L'envoi de troupes chiites au combat risquerait en effet fortement de renforcer le clivage entre les deux confessions en Irak, déjà au bord de la guerre civile.
metronews
LEtat islamique en Irak et au Levant (EIIL) sème la terreur en Irak. Ce groupe de djihadistes, autrefois proche d'Al-Qaïda, a grandi dans le chaos qui règne dans le pays depuis le retrait des troupes américaines en 2011. Multipliant les exactions, ce groupe sunnite, composé d'au moins 12.000 hommes, se trouve aujourd'hui à 60 km de Bagdad. Son objectif : instaurer un Etat islamique à cheval entre la Syrie et l'Irak où régnerait la charia. Bagdad et son gouvernement, dirigé par le Premier ministre chiite Nouri Al Maliki, tremble. L'Iran voisin, bien décidé à ne pas laisser s'installer un régime ennemi, est sur le qui-vive. Et pour les Etats-Unis, c'est le pire des scénarios qui se profile. Alors que le dernier soldat américain a quitté le pays en décembre 2011, après huit ans d'enlisement, le pays va-t-il devoir se réengager dans la région ?
Barack Obama veut à tout prix l'éviter. Opposant de la première heure à la deuxième Guerre du Golfe, déclenchée par son prédécesseur Georges W. Bush, le démocrate a œuvré dans la douleur, dès son arrivée au pouvoir en 2009, au retrait des troupes du bourbier irakien. Aujourd'hui, celui qui affiche inlassablement sa volonté de passer à une nouvelle étape après une décennie de guerre se retrouve donc une nouvelle fois happé par le conflit irakien. Et le temps presse. "Le danger, maintenant, c'est de voir apparaître un Etat de type Djihadistan qui serait encore plus radical qu'Al-Qaida, analyse pour metronews Karim Pakzad, chercheur spécialiste de l'Irak à l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS). Si l'EIIL y parvient, c'est l'ensemble de la région qui risque d'échapper à tout contrôle".
Les Etats-Unis se dotent d'un allié surprise
A l'heure des choix, Barack Obama n'a pour l'instant exclu qu'une option : redéployer ses soldats. Si 275 militaires américains ont été envoyés en urgence à Bagdad lundi pour protéger l'ambassade, "nous n'envisageons pas de troupes au sol, je veux être très clair à ce sujet", a insisté le porte-parole de l'exécutif Jay Carney. L'intervention américaine serait plus "indirecte". Plusieurs solutions sont sur la table du bureau ovale : frappes aériennes grâce à des avions de combat ou des drones, renforcement de l'aide au gouvernement irakien (formation des soldats, renseignement)... Barack Obama "examine minutieusement chaque option à sa disposition", a assuré mardi son secrétaire d'Etat, John Kerry.
Mais rien ne dit que ces opérations permettraient d'endiguer la vague djihadiste. "C'est pour cela que les Etats-Unis sont prêts à collaborer avec l'Iran", reprend Karim Pakzad. Depuis quelques jours, en effet, un axe inédit se profile entre les deux ennemis, tous deux alliés du régime chiite irakien. En froid depuis 34 ans, ils ont d'ailleurs renoué le dialogue en marge des négociations nucléaires qui ont lieu actuellement à Vienne. "Une coopération se profile, mais il n'est pas question d'une intervention militaire commune, affirme le spécialiste. Les Etats-Unis se reposent sur l'Iran : si la situation devait empirer, c'est lui qui prendra les devants. Ses troupes sont déjà très présentes sur place, où elles arment et entraînent les milices chiites". Mais la république islamique reste prudente. Comme les Etats-Unis, elle veut à tout prix éviter un déploiement militaire. L'envoi de troupes chiites au combat risquerait en effet fortement de renforcer le clivage entre les deux confessions en Irak, déjà au bord de la guerre civile.
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