Qu'est ce qui fait que l'Algérie est mal noté, le monopole de l'état sur la télévision et la radio est un élément mais il n'y a pas que ça.
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L’Algérie se classe à la 126e place, avec 40 points, dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF) pour 2006, rendu public avant-hier à Paris. En 2005, notre pays a été classé à la 129e place avec 40,33 points, alors qu’en 2004, l’Algérie s’est classée à la 128e place avec 43,5 points.
L’ONG internationale que dirige Robert Menard a dressé 50 critères pour classer les 168 pays dont 4 (la Finlande, l’Irlande, l’Islande et les Pays-Bas) partagent la première place avec une note de 0,50, alors que la Corée du Nord clôture la longue liste avec une note de 109 points.
Plus la note est basse, plus la liberté de la presse est garantie dans un pays. Et, inversement, plus le pays obtient de points, moins il est respectueux de la liberté de la presse. Pour établir ce 5e classement, RSF a demandé aux organisations partenaires, à son réseau de 130 correspondants, à des journalistes, des chercheurs, des juristes et des militants des droits de l’homme de répondre à 50 questions.
La période prise en compte s’étend du 1er septembre 2005 au 1er septembre 2006. Au niveau du continent africain, le Ghana obtient la meilleure note et se classe à la 34e place, suivi du Mali (34e) et de l’Afrique du Sud (44e place).
Au total, l’Algérie est devancé par 31 pays africains et 8 pays arabes. La Mauritanie et les Emirats arabes unis sont les mieux notés de l’ensemble des pays arabes et se classent, ex æquo, à la 77e place. Le Qatar arrive ensuite à la 80e place, suivi du Maroc à la 97e place, du Liban à la 107e place, de la Jordanie à la 109e place, de Bahreïn à la 111e place et enfin du Tchad à la 124e place.
L’Algérie est toutefois mieux classée que l’Egypte (133e), l’Autorité palestinienne (134e), le Soudan (139e), la Somalie (144e), la Tunisie (148e), le Yémen (149e), la Libye (152e), la Syrie (153e)…
Parmi les critères où l’Algérie est épinglée, on citera : le nombre de journalistes interpellés ou emprisonnés, le nombre de journalistes menacés, l’utilisation abusive des amendes, les convocations ou poursuites judiciaires à l’encontre de journalistes ou de médias, l’impunité généralisée pour les responsables de violations graves de la liberté de la presse, les peines de prison ferme pour des délits de presse prévues dans les textes de loi, la surveillance de certains journalistes (mises sur écoute, filatures, etc.), les difficultés à accéder à l’information publique ou officielle (refus des autorités, sélection des informations données selon la ligne éditoriale du média, etc.), la restriction d’accès ou de couverture d’une ou de plusieurs régions du pays, le nombre de médias censurés, saisis ou saccagés dans l’année écoulée, la surveillance des journalistes étrangers présents dans le pays, les difficultés à obtenir un visa en tant que journaliste, la censure ou la saisie de journaux étrangers, l’autocensure généralisée de la presse privée, l’existence de sujets tabous (armée, corruption des dirigeants, religion, opposition, revendications sécessionnistes, droits de l’homme, etc.), le monopole de l’Etat sur la télévision, le monopole de l’Etat sur la radio, le contrôle de la ligne éditoriale des médias publics, l’accès de l’opposition aux médias publics, la régulation stricte de l’accès à la profession (diplôme ou formation obligatoire, appartenance exigée à un ordre des journalistes, etc.), l’utilisation du boycott publicitaire (l’Etat cesse d’acheter de l’espace publicitaire dans certains journaux ou fait pression sur des entreprises privées pour boycotter des médias), l’obligation d’obtenir une licence avant de créer un organe de presse écrite, le cas de violations du secret des sources, les fournisseurs d’accès sont pénalement responsables du contenu des sites qu’ils hébergent… Pour consoler quelque peu nos apparatchiks, soulignons que la dégringolade des Etats-Unis et du Japon.
La France perd également des points. En effet, les Etats-Unis (53e) ont perdu neuf places par rapport à l’an dernier. En 2002, lorsque Reporters sans frontières a établi son premier classement, les Etats-Unis se situaient en 17e position ! La France (35e) perd cinq places depuis l’année dernière et vingt-quatre places en cinq ans ! La multiplication des perquisitions au sein de médias et des mises en examen de journalistes est un réel sujet de préoccupation pour les organisations professionnelles et les syndicats.
Le constat de RSF, où il est difficile d’apporter objectivement la contradiction, met à nu la dure réalité de la liberté de la presse en Algérie, 16 ans après l’autorisation des premiers organes de presse privés.
Une réalité très loin des tableaux d’honneur que le pouvoir s’octroie dans les salons à l’étranger.
Mohamed Khellaf
26 octobre 2006 Le Jeune Indépendant
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L’Algérie se classe à la 126e place, avec 40 points, dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF) pour 2006, rendu public avant-hier à Paris. En 2005, notre pays a été classé à la 129e place avec 40,33 points, alors qu’en 2004, l’Algérie s’est classée à la 128e place avec 43,5 points.
L’ONG internationale que dirige Robert Menard a dressé 50 critères pour classer les 168 pays dont 4 (la Finlande, l’Irlande, l’Islande et les Pays-Bas) partagent la première place avec une note de 0,50, alors que la Corée du Nord clôture la longue liste avec une note de 109 points.
Plus la note est basse, plus la liberté de la presse est garantie dans un pays. Et, inversement, plus le pays obtient de points, moins il est respectueux de la liberté de la presse. Pour établir ce 5e classement, RSF a demandé aux organisations partenaires, à son réseau de 130 correspondants, à des journalistes, des chercheurs, des juristes et des militants des droits de l’homme de répondre à 50 questions.
La période prise en compte s’étend du 1er septembre 2005 au 1er septembre 2006. Au niveau du continent africain, le Ghana obtient la meilleure note et se classe à la 34e place, suivi du Mali (34e) et de l’Afrique du Sud (44e place).
Au total, l’Algérie est devancé par 31 pays africains et 8 pays arabes. La Mauritanie et les Emirats arabes unis sont les mieux notés de l’ensemble des pays arabes et se classent, ex æquo, à la 77e place. Le Qatar arrive ensuite à la 80e place, suivi du Maroc à la 97e place, du Liban à la 107e place, de la Jordanie à la 109e place, de Bahreïn à la 111e place et enfin du Tchad à la 124e place.
L’Algérie est toutefois mieux classée que l’Egypte (133e), l’Autorité palestinienne (134e), le Soudan (139e), la Somalie (144e), la Tunisie (148e), le Yémen (149e), la Libye (152e), la Syrie (153e)…
Parmi les critères où l’Algérie est épinglée, on citera : le nombre de journalistes interpellés ou emprisonnés, le nombre de journalistes menacés, l’utilisation abusive des amendes, les convocations ou poursuites judiciaires à l’encontre de journalistes ou de médias, l’impunité généralisée pour les responsables de violations graves de la liberté de la presse, les peines de prison ferme pour des délits de presse prévues dans les textes de loi, la surveillance de certains journalistes (mises sur écoute, filatures, etc.), les difficultés à accéder à l’information publique ou officielle (refus des autorités, sélection des informations données selon la ligne éditoriale du média, etc.), la restriction d’accès ou de couverture d’une ou de plusieurs régions du pays, le nombre de médias censurés, saisis ou saccagés dans l’année écoulée, la surveillance des journalistes étrangers présents dans le pays, les difficultés à obtenir un visa en tant que journaliste, la censure ou la saisie de journaux étrangers, l’autocensure généralisée de la presse privée, l’existence de sujets tabous (armée, corruption des dirigeants, religion, opposition, revendications sécessionnistes, droits de l’homme, etc.), le monopole de l’Etat sur la télévision, le monopole de l’Etat sur la radio, le contrôle de la ligne éditoriale des médias publics, l’accès de l’opposition aux médias publics, la régulation stricte de l’accès à la profession (diplôme ou formation obligatoire, appartenance exigée à un ordre des journalistes, etc.), l’utilisation du boycott publicitaire (l’Etat cesse d’acheter de l’espace publicitaire dans certains journaux ou fait pression sur des entreprises privées pour boycotter des médias), l’obligation d’obtenir une licence avant de créer un organe de presse écrite, le cas de violations du secret des sources, les fournisseurs d’accès sont pénalement responsables du contenu des sites qu’ils hébergent… Pour consoler quelque peu nos apparatchiks, soulignons que la dégringolade des Etats-Unis et du Japon.
La France perd également des points. En effet, les Etats-Unis (53e) ont perdu neuf places par rapport à l’an dernier. En 2002, lorsque Reporters sans frontières a établi son premier classement, les Etats-Unis se situaient en 17e position ! La France (35e) perd cinq places depuis l’année dernière et vingt-quatre places en cinq ans ! La multiplication des perquisitions au sein de médias et des mises en examen de journalistes est un réel sujet de préoccupation pour les organisations professionnelles et les syndicats.
Le constat de RSF, où il est difficile d’apporter objectivement la contradiction, met à nu la dure réalité de la liberté de la presse en Algérie, 16 ans après l’autorisation des premiers organes de presse privés.
Une réalité très loin des tableaux d’honneur que le pouvoir s’octroie dans les salons à l’étranger.
Mohamed Khellaf
26 octobre 2006 Le Jeune Indépendant
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