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Dans 25 ans, L’Algérie comptera-t-elle encore ?

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  • Dans 25 ans, L’Algérie comptera-t-elle encore ?

    Bonjour, que sera l'Algérie dans 25 ans ? Si on avait posé la même question en 1970 quelles auraient été les réponse ? Votre avis est le bienvenu.
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    Il va sans dire que les enseignants, les professeurs et les chercheurs constituent l’épine dorsale de l’école et de l’université. Aussi, doivent-ils jouir de toute la considération qui doit leur être portée dans l’accomplissement de leurs missions pédagogiques et scientifiques.» Discours du président A. Bouteflika à Batna lors de la rentrée universitaire

    A la demande de l’Agence de défense européenne (ADE), un rapport intitulé «Le nouveau puzzle mondial, quel monde pour l’Union européenne en 2025», a été réalisé par l’Institut d’études de sécurité de l’Union européenne, Comment sera le monde en 2025?(1). Le vieillissement de la population n’est pas le propre des pays les plus avancés. La Chine aussi y sera confrontée. L’Inde aura en 2025 une population de taille comparable à 1,44 milliard d’habitants, mais beaucoup plus jeune. C’est surtout au Japon et en Russie que le vieillissement de la population va devenir un défi de première importance. Le nombre total d’habitants va légèrement baisser au Japon, En Russie, la baisse de la population déjà amorcée pourrait atteindre 10% en 2025. L’Union européenne verra sa population vieillir. Les États-Unis échapperont à cette tendance, du fait de l’immigration. (+17%, à 364 millions en 2030. En revanche, l’Afrique et le Moyen-Orient connaîtront des élans démographiques. La population devrait croître de 43% à 48% dans l’Afrique subsaharienne et de 38% dans la région Afrique du Nord-Moyen-Orient, et ce, alors que le niveau de développement restera très bas. L’explosion démographique et urbaine, associée à la dégradation de l’environnement et le réchauffement de la planète, pourrait conduire à l’émergence de «nouvelles maladies», provoquées par des nouvelles souches virales.

    En 2025, le groupe des cinq plus grosses économies de la planète sera, quoi qu’il en soit, constitué par les États-Unis, la Chine, le Japon, l’Inde et l’Allemagne. En 2025, la pression sur les sources d’énergie sera encore plus forte qu’aujourd’hui. La demande mondiale devrait être de 50% supérieure à ce qu’elle est actuellement. Les pays en développement représenteront les deux tiers de cette progression. Le pétrole restera l’énergie la plus demandée et représentera comme aujourd’hui, 35% de la consommation totale d’énergie. La consommation de gaz naturel connaîtra une croissance de 87% d’ici à 2030. Celle du charbon croîtra dans des pays émergents comme l’Inde ou la Chine, qui utilisent ce minerai. L’énergie nucléaire déclinera en Europe, L’impact sur le changement climatique sera sensible surtout à partir de 2030. La hausse des températures et la baisse de la pluviométrie concerneront surtout les régions arides et semi-arides comme le Moyen-Orient, la Corne de l’Afrique, l’Afrique du Nord, le sud de l’Afrique, le nord-ouest de la Chine et l’Asie centrale.

    En 2025, le monde sera plus interdépendant et plus interconnecté mais, en même temps, plus divers et plus inégal. Donc, potentiellement plus instable et plus conflictuel. La mondialisation continuera à être le facteur dominant. L’Occident aura de plus en plus de mal à définir le calendrier international et des nouvelles formes de coopération internationale devront être trouvées. Ce système multipolaire pourra favoriser la coopération multilatérale aussi bien que la concurrence entre puissances pour l’accès aux ressources énergétiques, aux marchés et aux sphères d’influences. Les États-Unis maintiendront leur statut de superpuissance, mais sans forcément réussir à préserver la position hégémonique. L’inégalité dans la distribution de la richesse continuera de se creuser. La religion restera un facteur important dans les comportements et les attitudes sociales, mais son impact sur la vie publique ne devrait pas beaucoup changer. L’Afrique et le Moyen-Orient vont demeurer des régions d’instabilité chronique à l’horizon 2025, avec de nombreux risques d’exacerbation du fait des évolutions démographiques, climatologiques et économiques.

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    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    Le produit intérieur brut de la Chine devrait tripler d’ici à 2025 et faire de cette économie la deuxième plus importante au monde après les Etats-Unis L’Inde deviendra en 2025 la quatrième puissance économique mondiale. Sur le plan international, elle jouera la carte américaine, pour contrebalancer la montée de la Chine et le fondamentalisme des musulmans d’Asie du Sud-Est. En Amérique latine, deux pays vont également s’imposer, le Mexique, arrimé aux États-Unis, et le Brésil, pôle économique solide pour ses voisins. La Russie, de son côté, est en passe de redevenir un pays riche mais sans poids politique grâce à ses ressources pétrolières et gazières. L’Europe va être soumise d’une façon croissante aux effets de la globalisation de l’économie. Sa base industrielle va se réduire. Elle pourra toutefois maintenir une position forte dans les productions à grande valeur ajoutée, comme la chimie, la pharmacie, les télécommunications ou les énergies renouvelables, à condition de rester performante dans l’innovation technologique. Cela nécessiterait un effort de recherche et développement supérieur à 3% du PIB. Ces changements surviendront dans un contexte de raréfaction et de vieillissement de la population active. La population totale de l’Europe à 25 va continuer à s’accroître, mais celle de l’Allemagne, de l’Italie et de l’Espagne va diminuer. L’immigration devrait se poursuivre au rythme de 600.000 à un million de personnes par an. En 2025, l’Europe sera toujours l’une des régions les plus sûres et les plus riches du monde, mais son voisinage sera turbulent. La pauvreté en Afrique va maintenir la pression migratoire.(1).

    Comme on le sait, les hydrocarbures constituent la source principale de devises (98,3%), une source de recettes budgétaires importantes par la fiscalité pétrolière (76%), il faut bien considérer que chaque quantité de pétrole et de gaz extraite du sous-sol est un appauvrissement de la nation au profit du reste du monde. Ahmed Benbitour écrit que l’utilisation qui est faite des recettes en devises et de la fiscalité pétrolière devrait être un investissement sur l’avenir et non une dilapidation d’une ressource non renouvelable. C’est un exportateur net de capital humain. Les choix économiques inadaptés ont débouché sur l’économie de rente, la dépendance alimentaire, la vulnérabilité, la volatilité et la dépendance. L’Algérie vit présentement et pour les quelques prochaines années, un rendez-vous avec son destin. La crise multidimensionnelle que vit la nation algérienne n’est pas une fatalité, sa solution passe par l’avènement de dirigeants capables de prendre la situation en main et gagner la bataille du développement, des dirigeants qui peuvent être à la fois pompier, architecte et politique. Des dirigeants capables de transformer la lassitude des élites en labeur pour le développement.(2).

    Dit autrement, nous sommes peut-être un pays «conjoncturellement riche» mais misérablement sous-développé. Il serait tragique que l’Algérie soit réduite à un marché de 40 à 50 milliards de dollars sans sédimentation de développement et auquel le FMI impose encore ses «méthodes» qui ont ruiné encore plus les pays fragiles. Ainsi, une lecture critique de la dernière intervention du FMI -qui pense qu’il faut dégraisser et ne pas augmenter les salaires- nous incite aux commentaires suivants: Nous pouvons résumer leur immixtion en une phrase «De quoi je me mêle!» Car quand l’Algérie était dans la panade pendant une dizaine d’années, on se tenait le ventre chaque fois que Michel Camdessus venait donner ses injonctions à Alger. Faut-il le rappeler, plus de 100 milliards de dollars sont transférés chaque année, des pays du Sud vers les pays du Nord. Pour 1 dollar emprunté en 1980, les pays du Sud en ont déjà remboursé 7,5 et qu’ils en doivent encore 4: entre 1968 et 1980. En 1968, la dette des pays du Sud est de 50 milliards de dollars. 600 milliards de dollars en 1980. 2400 milliards de dollars en 2003. Les pays du Sud ont déjà remboursé 4500 milliards de dollars. Le remboursement des intérêts de la dette se fait contre les peuples, au détriment de la satisfaction des besoins vitaux les plus basiques: santé, éducation primaire, sécurité alimentaire, accès à l’eau potable (ces budgets sociaux, nous l’avons vu, sont les premiers à être supprimés sur exigence du FMI et de la Banque mondiale, dans le cadre des Plans d’ajustement structurels). Le FMI, qui en est tenté de se donner une seconde vie, doit d’ abord balayer devant sa porte. Le temps est passé où il dictait la norme. Il est dommage que nos autorités lui aient donné une tribune.

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    • #3
      Où en sommes-nous actuellement et quelles sont nos ambitions? On sait que le président de la République a auditionné les ministres pour relancer la machine. Notre propos concernera deux secteurs principaux, l’énergie et le système éducatif. Lors de son discours à Batna, le président de la République a dressé un tableau sur l’éffort qualitatif réalisé par l’Etat pour l’Université et l’Ecole.(3). Certainement, du point de vue quantitatif l’Etat a fait -manne financière aidant- beaucoup d’effort dans le domaine de la construction de laboratoire, de places pédagogiques, encore que je ne sais toujours pas à quoi cela correspond. Qu’en est-il de la productivité du système? On nous dit qu’il y a 110.000 diplômés, ces diplômés étaient prévisibles du fait de l’inertie du système et de ce qu’il y avait dans le pipe. Ce qu’il aurait fallu comme bilan, c’est le nombre de publications dans des revues internationales, c’est le nombre de brevets déposés. Là, force est de constater que nous pouvons faire beaucoup mieux que ce que nous faisons. Un classement des universités à l’échelle du monde fait apparaître les cruelles vérités suivantes: dans le top 1000, il y a 445 universités américaines, 42 canadiennes, 79 anglaises 20 françaises et 7 israéliennes. Les universités arabes se classent parmi les dernières (6900e). La seule université algérienne, classée à ce niveau, est l’université Aboubakr Belkaid. Parmi les universités africaines, l’université d’Alger est 70e bien après les universités marocaines, tunisiennes et celles de Nouakchott. S’agissant de la recherche, là encore tout est à faire. Nous tournons en rond avec un PNR qui date de 1971.

      Point d’états généraux de la recherche, qui, il faut bien le dire, est gérée à la petite semaine par des fonctionnaires qui poussent le peu de considération pour les universitaires jusqu’à les faire jurer sur l’honneur qu’ils ne touchent pas deux primes de recherche. Où est le bilan? Où sont les retombées de la recherche industrielle? La recherche est prise en otage encore par l’administration qui, plus que jamais, s’immisce dans le pédagogique et l’opportunité, voire la valeur d’une recherche. A titre d’exemple, le réchauffement climatique qui doit être un axe de recherche majeur avec de multiples retombées sur le plan des conséquences désastreuses, du point de vue de l’eau, de la disponibilité de l’énergie et de sa variété, de l’agriculture de la sociologie des populations qui seront déplacées, est superbement ignoré. En 2025, nous connaîtrons des problèmes de sécheresse drastique et notre agriculture au nord deviendrait une agriculture différente probablement saharienne, nous ne préparons pas l’avenir, nous vivions au quotidien, pendant que d’autres pays se projettent dans le futur. A titre d’exemple, on prépare les variétés d’orange à planter dans l’état de New York et, d’ores et déjà, le sud de la France expérimente la culture du coton.

      Chez nous, nous en sommes à distribuer les engrais, à donner corps à un Pnda véritable Arlésienne qui nous rappelle, à bien des égards, un autre projet beaucoup plus structurant, s’il avait été poursuivi: le barrage vert. C’est ce type de recherche que nous devons faire en agronomie. Il faut s’interroger pourquoi il n’y a pas de publication de qualité et en quantité. Pourquoi elles ne débouchent sur rien de concret. Pourquoi quarante-cinq ans après, il n’y a pas de revue scientifique nationale avec comité scientifique international? Pourquoi il n’y a pas de jury mixte (avec des Européens, des Nord-Américains)? Pourquoi nous importons tous nos équipements pédagogiques et que nous avons accru notre dépendance dans tous les domaines au point d’importer de la craie, faisant de l’Algérie un «paresseux» qui se complait dans une démarche de farniente et qui compte les points des avancées des autres, pendant qu’on lui assure qu’il est développé en lui montrant à travers l’unique, les avatars de la société de consommation, tels que les portables. Nous sommes, semble-t-il, 18 millions à être branchés, les 4x4 rutilants avec 25 litres aux 100km, les émissions soporifiques moyen-orientales. Est-ce que c’est ça le développement? Pourquoi, à l’instar de l’Inde, de l’Egypte, on ne profite pas des possibilités pédagogiques offertes par la disponibilité, pour l’éducation, d’ordinateurs à 100$!!! Pendant ce temps, l’université meure en silence, les enseignants reprennent les enseignements avec un goût de cendre dans la bouche, furieux et amers pour n’avoir pas été compris. Le président a déclaré qu’ils sont la colonne vertébrale de l’université, qu’on leur doit des égards. Dans la réalité, cela est tout autre chose. Si nous devons en tant qu’universitaires, pour le bien de ce pays, séparer le bon grain de l’ivraie d’abord dans nos rangs, il nous faut appeler la conscience de ce pays pour leur raconter que notre malvie est multiforme. Quand un premier ministre promet de fermer l’université, il y a quelque chose de malsain dans le regard que l’on porte sur l’université.

      Quand un budget de l’enseignement supérieur est classé, dans la loi de finances, après celui des pensions, il y a matière à réflexion. Plus que jamais nous avons besoin de réhabiliter le nationalisme, la fierté d’être algérien autrement que par des chi’arate qui se traduisent dans les faits, par des démissions devant la difficulté ou le recours à la solution de facilité en calmant les classes dangereuses. Il nous faut prendre le parti d’être impopulaire dans l’immédiat, pour préserver l’avenir. Un proverbe du terroir «Ma ianfa’e ghir assahe» est d’une brûlante actualité. On ne peut pas continuer à gérer l’université avec des méthodes du siècle dernier. Il n’est que de voir l’indigence de la chaîne de télévision unique, qui envisage de nous abrutir avec «Fort Boyard» un feuilleton, qui n’est ni de notre culture ni de nos préoccupations. Nous savions que l’Unique se singularise en ramenant des films documents et autres qui ne sont qu’aux antipodes de nos besoins. Un désarmement unilatéral. Il n’est que de voir comment nous avons mal négocié l’accord avec l’Union Européenne ou notre maillon fort: l’énergie est exclue dans cet accord. Pourquoi nous ne ferions pas comme Poutine, qui conditionne la sécurité énergétique de l’Europe à la nécessité pour cette Europe, de s’ouvrir, de transférer un savoir-faire à la Russie dans tous les domaines. Nous en sommes au même point vis-à-vis de l’Europe, nous ne devrons pas être des marchands de gaz naturel et de pétrole. Cela devrait être du donnant donnant, à chaque dollar de l’amont il faut un dollar en aval. En clair, l’Algérie devrait encourager, susciter, voire obliger ses partenaires dans le domaine de l’énergie à investir dans l’aval. Pour cela la nécessité d’un modèle énergétique qui trace le cap pour le futur est incontournable C’est ça le développement durable.

      (1). Pierre Bienvault, Pierre Cochez, François d’Alançon, Laurent d’Ersu, Alain Guillemoles S, Sébastien Maillard, Jean-Christophe Ploquin: Le monde dans 25 ans Journal La Croix 04-10-2006
      (2) A. Benbitour: Richesse virtuelle et richesse réelle. El Watan 15 octobre 2006
      (3) Discours du président de la République à Batna, le 9 octobre 2006.

      Pr Chems Eddine CHITOUR
      26 octobre 2006 L'Expression
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