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Multiplication des achats d’armement

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  • Multiplication des achats d’armement

    La presse allemande en fait ses choux gras : l’Algérie serait en passe de signer un contrat de 10 milliards de dollars avec l’Allemagne, bien qu’il ne s’agisse là que de l’annonce de la clôture d’un contrat connu depuis quatre ans, il ne fait qu’ajouter de l’eau au moulin des détracteurs de l’armée algérienne, accusée par d’aucuns de boulimie d’achats.

    En effet, l’ANP a, depuis la fin des années 1990, multiplié les achats d’armement, au point d’occuper aujourd’hui la dixième position au classement des importateurs d’armes, selon l’institut Sipri.Alors, course à l’armement ? Changement de doctrine ? Rééquipement ? Modernisation ? Le silence de la grande muette n’apportant aucune aide, nous allons essayer d’éclairer le lecteur en simplifiant les choses.

    Concernant la course à l’armement, pour faire une course, il faudrait encore être deux ! Or, les voisins de l’Algérie jouent dans une catégorie mineure sur le plan militaire. Même le Maroc, qui se ruine littéralement à essayer de rattraper l’Algérie. L’OTAN n’ayant jamais proféré de menace contre l’Algérie, elle n’a jamais été considérée comme ennemie, donc pas prise en compte dans les programmes d’armement.

    Mais si la menace militaire aux frontières est très, très faible, celle, plus pernicieuse, du terrorisme a fortement influencé les acquisitions de l’ANP qui découvre, pour la première fois depuis l’indépendance, la réelle étendue du territoire national.

    Il en résultera les commandes en cours de négociations d’avions de transport C17 et C130J, celles des super-hélicoptères Mi-26, des Beechcrafts de reconnaissance, des drones chinois, mais aussi d’armes plus offensives comme les redoutables hélicoptères d’attaque Mi-28 et a poussé l’Algérie à investir dans une usine de montage de 4x4 Mercedes à Tiaret et à penser à rééquiper ses soldats en introduisant de nouvelles gammes d’armes légères produites à l’ECMK de Khenchela. Autre raison de ce rééquipement : le rattrapage de la décennie noire pendant laquelle l’Algérie a été mise sous embargo et où des pans entiers de l’ANP sont tombés en décrépitude.

    Sur le papier, l’Algérie, même après les milliards de dollars d’acquisitions, a toujours moins d’avions ou de navires qu’à la fin des années 1980. Il n’en reste pas moins que depuis 1999, une trentaine de milliards a été investie dans des achats sur étagère d’armes, avec très peu de bénéfices pour l’économie nationale. Les Emirats arabes unis se sont, par exemple, lancés depuis les années 1990 dans un programme offset pour supporter son embryon d’industrie militaire. Il en résultera, 15 ans plus tard, la récupération d’environ 60% de la valeur investie dans les contrats et l’édification d’une structure solide rayonnant sur ses voisins et exportatrice, y compris vers l’Algérie.

    Akram Kharief-El Watan
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