Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Qui a dit que les Algériens ne lisent pas ? Qu’ils n’aiment pas la lecture ?

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Qui a dit que les Algériens ne lisent pas ? Qu’ils n’aiment pas la lecture ?

    Qui a dit que les Algériens ne lisent pas ? Qu’ils n’aiment pas la lecture ?

    Interrogez un libraire et, pour peu qu’il se « livre », il vous expliquera que ceux qui prêchent de pareilles idées font fausse route. De nombreux citoyens sacralisent encore le livre et restent des adeptes fidèles des librairies. Des lecteurs invétérés qui s’intéressent à tout et dévorent tout ce qui tombe sous leurs mains. Mais à quel prix ?

    Dans les librairies, tout ce vend et tout s’achète et les libraires ne chôment pas, ils ne se plaignent pas des clients qui manquent mais plutôt des prix qui sont excessivement chers, surtout ceux des livres importés et qui les font fuir. Ils le reconnaissent mais disent être impuissants devant une telle situation, en plus le « commerce des idées » n’est pas forcément une activité lucrative, ils gagnent peu, juste de quoi survivre et de préserver la culture de la lecture, ce sont généralement des gens passionnés qui s’y investissent.

    La situation actuelle est décourageante, les prix sont haut, le pouvoir d’achat baisse, des librairies ferment et les mordus devraient se priver de lecture. Aujourd’hui, lectorat, importateurs et éditeurs font face à des problèmes économiques qui les menacent de disparition. « Certains m’ont proposé de transformer ma librairie en pizzeria, l’emplacement est idéal, au cœur d’Alger. J’ai refusé, j’adore mon métier et je ne veux pas fermer boutique », confie Khireddine, propriétaire d’El Kartassia. Si ce professionnel résiste encore, beaucoup d’autres mettent la clé sous le paillasson. Des boutiques de prêt-à-porter et de bouffe surgissent à la place, les fast-food et les échoppes de mode et des chinois poussent comme des champignons, une honte pour la ville qui va se présenter dans quelques semaines comme la capitale de la culture arabe !

    De Da Vinci Code à Mokkedem

    « Mes hommes » de Malika Mokeddem s’est vendu comme des petits pains et la plupart des acheteurs sont des hommes ! « Sa venue à Alger y est pour quelque chose », assure Sihem, vendeuse à la librairie Maison de la presse, en face de la Grande poste. Elle connaît la vie de cette romancière, d’origine algérienne sur le bout des doigts, c’est l’une des ses ferventes lectrices. Son père Brahem, propriétaire de la boutique, affirme qu’actuellement ce sont les écrivaines d’origine algérienne, à l’image de Nina Bouraoui et de Assia Djebbar qui sont en tête des ventes. « Le livre de Da Vinci Code s’est envolé en un temps record, nous étions obligés de passer une nouvelle commande pour satisfaire la demande croissante.

    Nos lecteurs s’intéressent à l’actualité nationale et internationale, lorsque nos prix sont hors de portée, surtout ceux de l’importation, nous accordons une réduction de 10 % sur tous le stock, nous sommes obligés pour ne pas perdre nos clients et les encourager à lire », dit-il. La majorité des libraires interrogés assurent que tous les bouquins sont achetés : magazines, romans, polards, histoire de l’Algérie, les classiques français, politique, religion. « L’un de mes collègues qui a fermé boutique à Aïn Naâdja, n’ayant plus de clients, m’a remis des bandes dessinées de Tintin, à 450 DA l’album, ils se sont envolés !

    Des magazines étrangers à 250 DA sont aussi prisés, nos citoyens s’intéressent à tout, ils veulent connaître tout ! », confie encore le propriétaire de la librairie El Kartassia à Alger. « J’ai vendu des bandes dessinées à 1500 DA et elles ont disparu ! Nous avons des fanas de BD », déclare un autre. Les romans de l’écrivain brésilien Paulo Coelho et du Libanais Amine Malouf, sont également en tête des ventes dans de nombreuses librairies, ils sont suivis des auteurs algériens comme Dib et Mouloud Feraoun... « Les œuvres de Coelho s’épuisent rapidement, ses livres sont cédés à 250 DA, c’est accessible car, c’est une édition nationale.

    Depuis que des maisons d’édition algériennes ont acheté les droits d’auteurs de certains écrivains, les prix ont considérablement baissé », affirme Khireddine expliquant que l’édition française de L’attentat de Yasmina Khadra coûtait 1 800 DA alors que l’édition locale ne dépasse pas les 600 DA. Danielle Steel, Christian Jac et les histoires de Pierre Bellemare sont très connus des Algériens, les écrits sur la guerre d’Algérie passionnent aussi, d’ailleurs les mémoires de Taleb Ibrahimi sont achetées avant même que celui-ci ne fasse sa vente dédicace !

    L’argent du livre

    Dans une nouvelle librairie à Alger, des bouquins de préparation aux concours A et B que passent les étudiants en France pour décrocher un travail dans la Fonction publique (ambassades, chancelleries, ministères), certains coûtent plus de 1 000 DA. En quoi ces livres peuvent concerner les Algériens ? Le propriétaire est absent, il ne peut répondre à nos questions, l’employé qui rangeait les livres sur les étals fraîchement peints indique que ces livres de culture générale et de connaissances peuvent toujours servir. « Même ici, on passe des concours ! ».

    S’agissant d’importation, les commandes des libraires sont personnelles et aléatoires, le libraire se fie souvent à ses impressions, prend compte des besoins des lecteurs, des commandes faites, du programme scolaire et regarde ce que lui proposent les éditeurs nationaux. Un tour dans les différentes librairies de la capitale renseigne sur beaucoup de choses, nos librairies sont pauvres, les mêmes livres partout, les mêmes titres et les mêmes sujets qui se répètent, les éditions ne sont pas aussi riches et diversifiées. « Elles sont à l’image de nos lecteurs, nous ne pouvons être riches que si nos clients le sont », confie M. Boussad, propriétaire de la librairie « Les beaux-arts », sise à la place Audin, Alger.

    « Je peux importer 50 000 livres, sans aucun problème, avec un crédit fournisseur, mais le problème du prix se pose toujours. J’achète ces livres en euros, le dernier livre de poche coûte 6 euros (600 DA), un livre de valeur est à 20 euros (2 000 DA), il y a des bouquins à 80 euros (8 000 DA), des livres de médecine, d’architecture, d’ingénieur à plus de 150 euros (15 000 DA), certains vont jusqu’à 30 000 DA. A quoi sert d’avoir des millions de livres si vous n’avez pas d’acheteurs », s’interroge-t-il, précisant qu’un fonctionnaire ne peut se permettre de telles dépenses, son salaire ne le permet pas.

    Il faut dire que les prix sont exorbitants. El Moukadima de Ibn Khaldoun de Berti, édition étrangère est à 1 800 DA, des livres de poche à 350 DA, à 600 DA, le dernier livre de Dan Brown « Ange ou Démon » coûte 1 700 DA, des romans de Boudjedra, édition locale est à 300 DA, des œuvres artistiques, historiques sont à 3 000 DA, des prix qui font fuir la clientèle.

    Lire, une priorité ?

    « Je suis une passionnée de la lecture, je peux me permettre d’en acheter car, je suis encore célibataire, je n’ai pas d’autres dépenses pour le moment », raconte Nadia, 29 ans, sur un ton plaisantin. C’est une licenciée en littérature française et qui exerce comme institutrice vacataire dans une école privée. « Avec un salaire de 16 000 DA, je peux m’acheter seulement deux livres par mois. Je me prive pour me permettre ce luxe ».

    Ses lectures son variées : histoire, classique, santé, Nadia touche à tout mais surtout des livres qui concernent son travail. Mohammed, 37 ans est aussi un passionné de la lecture, tout son argent va dans les livres. « Ma femme m’engueule sans cesse, elle me reproche de n’acheter que ça ! Mais je n’y peux rien, je lis tous les soirs, je ne peux m’arrêter, les livres me permettent de voyager », confie-t-il, reconnaissant que certains livres sont hors de portée.

    Un peu plus loin, Saâdia, 45 ans est fonctionnaire dans une banque à Alger, cette mère de famille au visage levantin, cherchait des livres pour ses trois enfants dans une librairie à Alger. « Je veux que mes enfants grandissent avec un livre entre les mains et non une playstation ou un ballon de foot ».

    Elle consacre un budget de 1500 DA/mois pour acheter des bouquins à ses chérubins, quand elle le peut. « Des économies que je partage avec mon mari, nous essayons de maintenir ce rythme et ce n’est pas toujours facile. Les livres pour enfants ne sont pas variés et ceux de qualité sont inaccessibles ! Qui peut se permettre des livres pour enfants de 6 ans à 450 DA ! ».

    Fatiha étudiante en mathématiques regardait, perdue, les rayons de livres universitaire dans sa spécialité. « Ah ! je regarde , je veux bien m’acheter un bouquin mais ils sont chers, un livre de maths, édition locale, est à 1000 DA, ceux importés sont deux fois plus chers, je ne peux m’acheter de tels bouquins. Je me contente de ceux de la bibliothèque.

    La bourse est dérisoire et mes parents ne peuvent me donner de l’argent tout le temps, j’ai d’autres frères scolarisés aussi ».

    Importation du livre. L’obstacle de la réglementation

    Un autre problème s’est posé aux importateurs du livre, depuis la loi de finances 2006, ils sont obligés de se constituer en société avec capital social de 20 milliards de centimes, soit 20 millions de dinars. Une situation qui a poussé certains importateurs à cesser leurs activités.

    C’est le cas de M. Boussad. « Sur le plan économique, cette réglementation vise à maintenir les gens sérieux et à assainir le secteur mais elle jette également tout le monde dans le même sac, nous ne pouvons trafiquer dans les livres ! », affirme-t-il ajoutant que sa petite librairie ne peut même pas faire 20 millions de dinars comme chiffre d’affaires. « Nous achetons sur des crédits fournisseurs et vendons sur des crédits acheteurs, il nous reste à peine de quoi faire vivre notre personnel.

    Cette année, je n’ai importé aucun livre, je ne peux pas, cette loi m’a bloqué, heureusement que je fais également dans l’édition ». Mohamed, un autre libraire, explique que nombreux importateurs se sont donné la main et se sont constitués en une seule société pour « ramasser » cette grande somme et ne pas mourir. « Les importateurs qui n’ont pas pu se constituer en une seule société ont disparu ! ».

    Les autorités ont été saisies, le problème a été exposé à maintes reprises mais à ce jour aucune initiative n’est venue réconforter ces importateurs. « On nous a promis que cela changerait dès 2007 et que nous aurons des dérogations, nous n’en savons rien, nous attendons », ajoute M. Boussad, qui précise que de nombreuses autres petites entreprises à caractère social et utilitaire sont menacées de disparition du fait de cette loi.

    Belkhedim Irane

    23/10/2006
    http://www.kabylienews.com/article.php3?id_article=3560

  • #2
    Lecture

    Quoiqu'on dise, il faut reconnaitre qu'il y'a de moins en moins de lecture. Et on peut vérifierça sur soi meme en vous posant une question: Combien de livre avez-vous lu ce mois-ci?
    Bon, c'est la faute au moyens immenses de cette fin du 20eme siècle.(l'internet, la parabole...)
    Moi personnellement, avant les années 90, je ne dormais pas sans un livre sur ma poitrine. Je ne lisait pas, je dévorais les livres. Puis petit à petit, le livre a disparu de mon envirennement. Maintenant, à part les journaux, je ne lis pratiquement rien. Quant à mes livres, ils sont là sur l'étagère servant de garniture. Si je ne m'en suis pas séparé, c'est juste pour faire l'intellectuel.

    Commentaire


    • #3
      le livre

      bonjour
      a mon avis on devrais subventionner le livre en algerie le probleme financier est le facteur principal de l'abondant de la notion de lire,et encore aussi je croie que cette article ne se base que sur les habitant d'alger et un peu les grande ville (une ou deux ) car ailleur c'est la catastrophe total les gens ne jurent que par les fast food et les magazin de vetement

      Ryadh

      Commentaire


      • #4
        Qui a fdit...

        Je suis d'accord avec Cachina, en effet, l'algérien ne fait pas l'effort de lire, pas même les enfants. De mon temps, j'a 60 ans, nous n'avions ni parabole, ni jeux electroniques ou jeux vidéo, pas même la télévision. Est-ce la raison pour laquelle nous lisions beaucoup? Peut-être, mais nos parents et nos enseignants nous aviaent inculqué l'amour du livre. Nous étions si contents lorsque à l'école ou au lycée nous recevions des livres en récompense de l'effort fourni au cours de l'année. Nous les envelopions avec un soin particulier, mais surtout, ils ne restent pas dans les étagères, mais nous les lisions. Aujourd'hui, je crois que, non seulement, les algériens ne font pas l'effort de lire, mais même les auteurs algériens ne sont pas encouragés. Pour qu'un auteur se fasse éditer, il lui faut courir, mais aussi connaître des gens biens placés, car le talent à lui seul ne suffit pas hélas!

        Commentaire

        Chargement...
        X