Les émotions font souvent peur en entreprise. Elles fonctionnent pourtant comme autant d'indices pour comprendre ce qui se passe en soi et agir en conséquence.
Les émotions (du latin "movere", mettre en mouvement) ont à l'origine une fonction de survie pour l'espèce: "la colère nous permet d'attaquer, la peur de fuir, explique Bruno Lefebvre, psychologue et coach au sein du cabinet AlterAlliance. Les émotions font partie de la vie et il est temps d'abandonner cette illusion que nous pourrions penser et agir de manière cartésienne, sans en ressentir."
Un refoulement néfaste
En entreprise pourtant, les émotions sont suspectes. "Les managers ou dirigeants sont peu éduqués à leur prise en compte, remarque Bruno Lefebvre. Par leur caractère irrationnel, elles font peur. Le monde professionnel ne cerne pas bien leur utilité et les considère comme appartenant à la sphère privée." Conséquence: "elles sont ignorées, refoulées ou enfouies dans des non-dits qui perturbent les relations et créent des tensions", remarque Anne Tricault, coach et formatrice au sein de l'organisme Personnalité et relations humaines (PRH). Les émotions ont pourtant une fonction d'alerte. Elles sont le signe que mon organisme, ma sensibilité, ont perçu une information qui n'est pas encore parvenue à mon intellect."
Le risque n'est pas tant dans l'émotion elle-même que dans le comportement que celle-ci nous pousse à adopter. Laisser s'exprimer une émotion brute n'est ainsi ni souhaitable ni acceptable dans l'univers professionnel. "D'où la nécessité de m'arrêter, de la décoder au lieu de foncer tête baissée dans l'expression de celle-ci", conseille Anne Tricault. Par exemple: je suis en colère, je n'y peux rien. Mais dois-je forcément me mettre à hurler contre mon collègue qui a déclenché cette colère? L'attitude constructive serait plutôt d'en prendre acte de cette colère, de la nommer, en disant à mon interlocuteur: "Je préfère que nous discutions de ce sujet plus tard car je suis trop en colère pour le moment.
Savoir repérer les signaux avant-coureurs
"Généralement, nous ne repérons que les émotions fortes, à côté desquelles il nous est impossible de passer, observe Bruno Lefebvre. Mais apprendre à prêter attention aux "signaux faibles" nous informe de ce qui se passe en nous et nous donne alors une liberté pour agir." Par exemple, en entretien, votre interlocuteur parle lentement et vous impatiente.
Si vous ne prenez pas quelques secondes pour repérer cette impatience, vous risquez de laisser paraître votre agacement, de lui couper la parole... Si vous prenez le temps d'accueillir cette impatience, vous serez mieux à même de choisir la manière de vous comporter. "Etre à l'écoute de ses émotions nous conduit à décider de notre comportement, de nos actes, au lieu de nous laisser mener par elles, résume Bruno Lefebvre. Il s'agit finalement de retrouver une marge de manoeuvre."
Ecrire et... respirer
Premier conseil: ne pas s'en vouloir quand l'émotion survient et surtout de ne pas la refouler. Ensuite, se mettre "à son écoute": "Qu'est-ce qui se passe? Qu'est-ce que je ressens?". "Plus vous détecterez tôt votre émotion, dès ses premiers signes, moins vous risquerez de vous laisser déborder", pointe Anne Tricault. L'écriture est très efficace pour faciliter l'expression de l'émotion. "Ecrivez ce que vous ressentez, tout ce qui vous vient à l'esprit, sans vous censurer. Cela a pour effet de vider la charge émotionnelle qui vous habite et de mieux la comprendre", propose Bruno Lefebvre.
L'émotion étant une réaction physiologique une réponse "corporelle" permet aussi de rétablir l'équilibre: respirer lentement et profondément, aller marcher, boire un verre d'eau...
Des signes positifs
"Refouler ou fuir ses émotions n'est pas neutre, observe Anne Tricault. Au lieu de regarder les choses en face, et surtout de comprendre ce qui se passe en soi, on risque d'accuser les autres, ou la fatalité, ou encore de développer des mécanismes de compensation." Des sentiment dommageables...
Vous traînez les pieds pour aller au bureau tous les matins? Votre mental vous rassure en vous disant que vous avez de la chance d'avoir un job en ces temps de crise. Mais si vous écoutez vraiment cette émotion, peut-être découvrirez-vous que vous n'en pouvez plus de ce travail et qu'il est peut-être temps de réfléchir à aller voir ailleurs
l'express
Les émotions (du latin "movere", mettre en mouvement) ont à l'origine une fonction de survie pour l'espèce: "la colère nous permet d'attaquer, la peur de fuir, explique Bruno Lefebvre, psychologue et coach au sein du cabinet AlterAlliance. Les émotions font partie de la vie et il est temps d'abandonner cette illusion que nous pourrions penser et agir de manière cartésienne, sans en ressentir."
Un refoulement néfaste
En entreprise pourtant, les émotions sont suspectes. "Les managers ou dirigeants sont peu éduqués à leur prise en compte, remarque Bruno Lefebvre. Par leur caractère irrationnel, elles font peur. Le monde professionnel ne cerne pas bien leur utilité et les considère comme appartenant à la sphère privée." Conséquence: "elles sont ignorées, refoulées ou enfouies dans des non-dits qui perturbent les relations et créent des tensions", remarque Anne Tricault, coach et formatrice au sein de l'organisme Personnalité et relations humaines (PRH). Les émotions ont pourtant une fonction d'alerte. Elles sont le signe que mon organisme, ma sensibilité, ont perçu une information qui n'est pas encore parvenue à mon intellect."
Le risque n'est pas tant dans l'émotion elle-même que dans le comportement que celle-ci nous pousse à adopter. Laisser s'exprimer une émotion brute n'est ainsi ni souhaitable ni acceptable dans l'univers professionnel. "D'où la nécessité de m'arrêter, de la décoder au lieu de foncer tête baissée dans l'expression de celle-ci", conseille Anne Tricault. Par exemple: je suis en colère, je n'y peux rien. Mais dois-je forcément me mettre à hurler contre mon collègue qui a déclenché cette colère? L'attitude constructive serait plutôt d'en prendre acte de cette colère, de la nommer, en disant à mon interlocuteur: "Je préfère que nous discutions de ce sujet plus tard car je suis trop en colère pour le moment.
Savoir repérer les signaux avant-coureurs
"Généralement, nous ne repérons que les émotions fortes, à côté desquelles il nous est impossible de passer, observe Bruno Lefebvre. Mais apprendre à prêter attention aux "signaux faibles" nous informe de ce qui se passe en nous et nous donne alors une liberté pour agir." Par exemple, en entretien, votre interlocuteur parle lentement et vous impatiente.
Si vous ne prenez pas quelques secondes pour repérer cette impatience, vous risquez de laisser paraître votre agacement, de lui couper la parole... Si vous prenez le temps d'accueillir cette impatience, vous serez mieux à même de choisir la manière de vous comporter. "Etre à l'écoute de ses émotions nous conduit à décider de notre comportement, de nos actes, au lieu de nous laisser mener par elles, résume Bruno Lefebvre. Il s'agit finalement de retrouver une marge de manoeuvre."
Ecrire et... respirer
Premier conseil: ne pas s'en vouloir quand l'émotion survient et surtout de ne pas la refouler. Ensuite, se mettre "à son écoute": "Qu'est-ce qui se passe? Qu'est-ce que je ressens?". "Plus vous détecterez tôt votre émotion, dès ses premiers signes, moins vous risquerez de vous laisser déborder", pointe Anne Tricault. L'écriture est très efficace pour faciliter l'expression de l'émotion. "Ecrivez ce que vous ressentez, tout ce qui vous vient à l'esprit, sans vous censurer. Cela a pour effet de vider la charge émotionnelle qui vous habite et de mieux la comprendre", propose Bruno Lefebvre.
L'émotion étant une réaction physiologique une réponse "corporelle" permet aussi de rétablir l'équilibre: respirer lentement et profondément, aller marcher, boire un verre d'eau...
Des signes positifs
"Refouler ou fuir ses émotions n'est pas neutre, observe Anne Tricault. Au lieu de regarder les choses en face, et surtout de comprendre ce qui se passe en soi, on risque d'accuser les autres, ou la fatalité, ou encore de développer des mécanismes de compensation." Des sentiment dommageables...
Vous traînez les pieds pour aller au bureau tous les matins? Votre mental vous rassure en vous disant que vous avez de la chance d'avoir un job en ces temps de crise. Mais si vous écoutez vraiment cette émotion, peut-être découvrirez-vous que vous n'en pouvez plus de ce travail et qu'il est peut-être temps de réfléchir à aller voir ailleurs
l'express
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