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Conférence de presse d’Ahmed Ouyahia

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  • Conférence de presse d’Ahmed Ouyahia

    À mi-chemin des consultations autour du projet de révision de la Constitution, entamées le 1er juin, le directeur de cabinet de la présidence de la République, M . Ouyahia, a dressé, hier à la résidence El-Mithak, où il a animé une conférence de presse, un bilan d’étape.

    Soixante-quinze partenaires ont pris part jusqu’à présent à ces consultations qui se poursuivront jusqu’au mois de juillet. «C’est grâce au Président Bouteflika qui a tendu la main à tous sans exclusion pour œuvrer de concert en vue de sortir avec un cadre consensuel sur la révision de la Constitution, que ces consultations ont eu lieu», a-t-il annoncé, soulignant que le Président de la République aurait pu faire passer son projet par la voie parlementaire ou référendaire.

    Mais, a-t-il poursuivi, entre 2011, date à laquelle il a annoncé son projet de réviser la Constitution et 2014, «les idées ont évolué». Toutefois, a-t-il indiqué, le travail effectué par la commission présidée par Bensalah en 2011 ou celui ayant sanctionné les consultations menées par Sellal avec les parti fin 2012 ont été pris en compte puisqu’ils ont servi de document de référence pour préparer l’actuel projet.

    Dans le sillage des «clarifications» apportées par le conférencier, il sera indiqué qu’il existe un consensus sur la nécessité de procéder à cette révision et que les acteurs sont d’accord sur les objectifs assignés à ce projet de révision qui n’intervient pas contrairement aux précédentes révisions dans un contexte de crise.

    Il rappelle les conjonctures politique et sécuritaire ayant marqué les révisions effectuées en 1989, en 1996 et en 2002. Selon Ouyahia, l’objectif de cette révision est «de renforcer la séparation des pouvoirs et le rôle du Parlement, d’offrir une place à l’opposition, de consolider les droits et les libertés des citoyens, et de promouvoir la démocratie». Des aspirations que partagent, le pouvoir, les acteurs de la scène nationale et même l’opposition.

    Cette Constitution voulue consensuelle, d’où les invitations adressées à l’ensemble des acteurs politiques, à des personnalités, et compétences nationales, vise ainsi à renforcer le front intérieur. Du reste, affirme le conférencier, «les portes de la présidences restent ouvertes». Pour ce qui est des sujets de divergence entre la présidence et les boycotteurs, M. Ouyahia en énuméra trois.

    Le premier est sur la vision que les uns et les autres portent sur l’Algérie. Pour Ouyahia, et contrairement à ce que pensent les autres, l’Algérie n’est pas en crise. Il en voudra pour preuve, le fait que 10 millions d’élèves ont passé leur examen de fin d’année, que l’État va procéder à la distribution de 230.000 logements sociaux, que la sécurité est préservée à travers le territoire national et que le pays jouit de son indépendance financière.

    Les autres défis qui attendent l’Algérie doivent, selon lui, encourager le pouvoir, l’opposition et le peuple à travailler ensemble pour construire l’Algérie. Le deuxième sujet de divergence est celui qui a trait à la hiérarchisation des priorités. Ainsi, selon les boycotteurs, la Constitution n’est pas la priorité, mais que celle-ci aurait dû être donnée, à titre d’exemple, au développement ou à la consolidation de la démocratie.

    En réponse à cela, le conférencier dit que «le Président de la République, qui a été élu par le peuple le 17 avril, a été mandaté pour ouvrir tous les fronts en même temps». Ajoutant que «la responsabilité de la présidence de la République n’est pas celle d’un chef de gare qui fait démarrer les trains les uns après les autres». «Le développement et la démocratie sont pris en charge, et le renforcement de la démocratie doit passer par le renforcement des règles constitutionnelles», ajoute-t-il.

    Divergences sur la méthodologie

    Pour ce qui est du différend sur la méthodologie suivie et qui est, selon le conférencier, l’aspect le plus grave, car les boycotteurs disent vouloir une étape de transition. Le choix n’est pas à faire entre un groupe de l’opposition et le Président de la République. C’est un choix à faire entre un groupe d’opposants et le peuple souverain.

    Une demande rejetée dans le fond et dans la forme puisque, a affirmé le conférencier, «l’Algérie a déjà connu une phase de transition et a payé pour cela le prix fort, et le peuple a été l’otage de manœuvres politiciennes». Pour lui, «l’élection du Président est un choix fait par le peuple et qu’il faut respecter». Toujours en ce qui concerne la méthodologie, il y a un autre aspect, celui relatif à l’appel lancé à l’ANP pour participer à la phase de transition.

    «L’ANP, dit-il, est au service de l’Algérie, et non pas de manœuvres politiciennes.» Il rappelle que «l’Anp a pris en charge l’échec des politiques comme en 1992, et qu’elle a des missions constitutionnelles claires, qui sont de préserver la paix du pays, faire face au terrorisme et la protection des frontières». «Pour que le pays vive en paix et que les politiques fassent leur métier, la démocratie est la responsabilité des politiques qui doivent assumer leurs responsabilités et promouvoir leurs projets», a-t-il encore souligné.

    Le troisième point de divergence est l’utilisation du peuple. «On respecte celui qui active sur la scène politique sur la base d’un projet ; on se refuse à voir dans ceux qui ont des différents avec nous, des anarchistes», a-t-il affirmé à ce sujet.

    Pourquoi ne pas aller vers une conférence nationale ? «L’Algérie a vécu cette expérience par deux fois, et elle a démontré que les gens sont incapables de s’écouter. C’est pourquoi, du point de vue du Président de la République et de ses conseillers, il était préférable d’organiser des rencontres bilatérales qui offrent le temps et l’occasion à chacun d’expliquer son point de vue en toute transparence, comme cela est le cas dans le cadre des présentes consultations», répond Ouyahia.

    Déclarant parler avec l’autorisation du Président de la République, il soutient que «toutes ces rencontres et autres activités qui sont organisées sur la scène sont les bienvenues par le pouvoir, à la seule condition qu’elles soient organisées dans le cadre du respect des lois de la République et celui des constantes de la nation».

    «L’espoir est que chacun de nous développe une idée ou un avis. De même que les portes de la présidence restent ouvertes et que les boycotteurs sont invités à venir a avec leurs points de vue, plate-forme ou position», dit-il.

    Le consensus est possible

    À mi-chemin, peut-on dire que le consensus est possible ? La réponse est «oui», selon Ouyahia, puisque toutes les revendications de l’opposition sont contenues dans le présent projet élaboré par le Président, à savoir indépendance de la justice et démocratie. En fait, selon le directeur de cabinet, «il est possible d’aller vers un consensus.

    Les défis vitaux aujourd’hui, ce n’est pas d’arriver au pouvoir, mais d’assurer l’avenir des peuples. Le défis, ce n’est pas de savoir qui gère le pays dans un monde où il n’y a pas de respect de la notion de souveraineté ou de continuité des peuples». Et de conclure : «Ni le pouvoir, ni la majorité, ni l’opposition n’ont un pays de rechange. Nous sommes tous sur le même bateau.»

    Pouvoir, transition, ANP et opposition Les clarifications d’Ouyahia

    Dans ses réponses aux nombreuses questions qui lui ont été posées, le directeur de cabinet de la présidence de la République s’est voulu franc et direct.

    Il n’a éludé aucune question, tout en se voulant clair sur les intentions qui animent le pouvoir. Ainsi, à la question de savoir si ces consultations ont été lancées pour occuper les gens, il dit : «Nous ne dialoguons pas avec nous-mêmes, mais avec des acteurs de la scène politique, dont l’opposition, et de la société civile.

    En tant que pouvoir, nous n’avons nul besoin d’ouvrir un chantier de révision de la Constitution pour cela.». Il annonce avoir perçu «des indicateurs d’un consensus chez l’ensemble des participants quant à la nature du régime politique à retenir». Il estime que «les participants sont favorables à un régime semi-présidentiel du fait que le régime a l’expérience pluraliste de l’Algérie, mais tout en veillant à la séparation des pouvoirs, à l’indépendance de la justice et au renforcement du rôle de contrôle du Parlement».

    Un régime semi-présidentiel


    M. Ouyahia a rappelé que l’ouverture des «mandats présidentiels» lors de la révision de la Constitution en 2008 «répondait à une demande pressante exprimée par une très large frange de la société algérienne et confortée plus tard par les résultats de l’élection présidentielle de 2009». «En 2009, le pays traversait une conjoncture exceptionnelle», a-t-il précisé, qualifiant la candidature du Président Bouteflika pour un quatrième mandat, d’«acte de sacrifice qui témoigne de sa sagesse et de sa clairvoyance que nul ne saurait nier».

    «Une large majorité des personnes reçues souhaite, a-t-il déclaré, la limitation des mandats à deux». Interrogé sur la voie que prendra cette révision, il dit que «vu le volume des amendements, comme cela semble être le cas, puisqu’ils toucheront les pouvoirs, les libertés et droits, je pense qu’il sera obligatoire, après l’adoption du projet par le Parlement, de recourir à un référendum».

    L’article 88 est clair

    Et à une question si la révision de la Constitution sera suivie par un remaniement ministériel, il annonce que «le remaniement ministériel est une décision politique qui découle de données qui sont aux mains du Président de la République qui a la prérogative d’opérer ce remaniement». De toute façon, ajoute-t-il, «il n’y a pas de lien automatique entre la révision de la Constitution et le remaniement ministériel».

    M. Ouyahia a affirmé, répondant à une autre question, que le Président Bouteflika «se porte bien aujourd’hui», indiquant que «l’organisation de consultations sur la révision de la Constitution n’avait aucun lien avec son état de santé».

    «Avant même que sa maladie ne se déclare», le Président Bouteflika avait chargé une instance de mener, en mai 2011, des consultations sur les réformes politiques et législatives conduites par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah», a tenu à rappeler M. Ouyahia, ajoutant que «vers la fin de l’année 2012, le Président Bouteflika avait chargé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, de parachever le dialogue et la consultation avec les partis politiques».

    M. Ouyahia a également rappelé que «le dialogue et les rencontres initiés en 1996 par l’ancien président de la République, Liamine Zeroual, après son élection en 1995, avaient été menés par des cadres, des conseillers et le secrétaire général de la présidence de la République».

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    L’occasion était pour M. Ouyahia de fustiger «la campagne menée par ceux qui font de la politique, un fonds de commerce, et qui ont fait de la maladie du Président, la matière de leurs activités politiques», soulignant que «leur campagne était vaine, le peuple algérien ayant investi le Président Bouteflika de sa confiance, à l’occasion de la présidentielle du 17 avril».

    Pas de nouvelle transition

    «Nous sommes contre une transition au nom du peuple. La transition est une remise en cause de la souveraineté populaire. Cela est inacceptable», affirme-t-il. Quant aux critères retenus pour inviter les personnalités, il dit que «beaucoup d’historiques ont fait part de leur mécontentement qu’ils ne soient pas invités».

    Il a ainsi réitéré l’invitation du Président Bouteflika à tous ceux qui ont refusé à ce jour de prendre part à ces consultations à se rendre à la présidence. Quant à l’évaluation de cette première étape, il dit qu’elle est positive et que les consultations se déroulent dans un climat serein et utile. À titre d’exemple, il dit que «le FFS n’est pas venu donner sa caution ou son soutien à la démarche, et que cette position honore cette formation.

    Tous les participants sont d’accord pour garder le régime semi-présidentiel». Il se refusera à dire quelles sont les prépositions qui font consensus. En réponse à une question de savoir si le Président fera de nouvelles propositions à l’issue de ces consultations, le conférencier dit que «Bouteflika n’en fera pas, mais il n’acceptera jamais, comme tout républicain authentique, que l’on implique l’armée dans la vie politique».

    Quant à savoir si d’autres rounds seront organisés pour présenter les résultats des consultations, il dit «laisser cette réponse au moment venu». «Il faut faire la synthèse intellectuelle de ce qui a été fait, de présenter ce travail dans un second temps au Président qui veut aller vers un consensus», dit-il.

    Pour ce qui est de la conférence nationale organisée par la coordination de l’opposition à Zéralda, il dit : «Une telle rencontre n’a pas dérangé le pouvoir. Les participants à cette conférences sont invités à prendre part aux consultations, mais l’Algérie n’a pas besoin d’un gouvernement d’union nationale. Aujourd’hui, elle a des institutions. Personne n’arrêtera la marche de l’Algérie, et aucun n’a le poids pour le faire.»

    « Il n’y aura pas de retour du Fis »

    nterrogé sur le retour du fis-dissous et Madani Mazrag et El-Hachemi Sahnouni, reçus à la présidence dans le cadre des consultations autour du projet de la révision de la Constitution, Ouyahia a répondu : «Ces personnes n’ont pas demandé le retour du fis. La discussion a tourné autour des questions qui intéressent le pays. Elles ont porté la préoccupation de personnes qui pourraient bénéficier des dispositions de la réconciliation nationale.»

    Quant à ceux qui affirment que l’invitation adressée à ces deux anciens dirigeants du fis était «une ouverture» pour leur permettre de renouer avec l’activité politique, il indique que «la charte fait barrage au retour des responsables de la violence tant qu’ils ne se seront pas acquittés de leurs devoirs à l’égard des Algériens».

    Pour ce qui est de Sahnouni, il dit que «l’histoire est là pour rappeler qu’il a fait partie des trois dirigeants du fis qui ont eu le mérité d’aller à la télévision déclarer que la démarche dans laquelle le fis s’était engagé allait conduire les Algériens à la catastrophe». Concernant Madani Mazrag, il répond que «c’est grâce à l’ancien chef de l’AIS qu’il a été possible d’aller vers la trêve, la concorde civile et la réconciliation nationale». «Les politiques du fis nous ont fait tourner en rond.

    L’histoire récente de notre pays n’est pas connue par son opinion», a-t-il regretté. «Nous avons tout fait avec les dirigeants du fis-dissous pour obtenir un appel à l’arrêt de la violence, mais cela n’a pas été possible. Au lendemain de l’élection de l’ancien président Liamine Zeroual, Madani Mazrag a envoyé un message pour dire qu’il fallait trouver une solution.

    Le Président Bouteflika a pris par la suite ce dossier en charge en lui donnant, ce qui était le plus dur, la dimension politique», rappelle-t-il. «Madani Mazrag et El-Hachemi Sahnouni ont été invités, selon lui, en tant qu’algériens et personnalités nationales».

    Le grand souci et la responsabilité, c’est de rassembler tout le monde dans le cadre de la Constitution et des lois de la République.» À ceux qui pensent que c’est pour manipuler ou récupérer le FIS, il dit que «le pouvoir a assez de défis à relever pour ne pas s’inventer des démarches infantiles».

    «Le pouvoir ne fait pas de manipulation, il veut rassembler les Algériens», a-t-il poursuivi. Concernant l’amnistie générale, il dit que «c’est une fumisterie politique. En droit, il n’y a pas d’amnistie générale». Selon lui, «la charte a bien balisé le terrain.

    Elle a laissé au Chef de l’État, la possibilité de proroger l’opération de prise en charge d’enfants de l’Algérie qui renonceraient encore à la violence». «Si cette question du retour du Fis relève d’une inquiétude profonde, il faut savoir que la République a fait ce qu’il fallait», ajoute-t-il. Il indique que «l’article 178 de la Constitution, qui n’est pas passible de révision, a fixé les règles de la création d’un parti politique».

    «Derrière l’invitation des deux anciens dirigeants du Fis, il y a une réalité sur le terrain. Il n’y a pas de parti politique Fis, et cette réalité nous permet de passer un message à 2.000, 20.000 ou 50.000 Algériens. C’est bien !»


    Salima Z.


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