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Afrique : Des enjeux économiques «hypothéqués»

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  • Afrique : Des enjeux économiques «hypothéqués»

    Depuis la récente visite du Souverain en Afrique, plusieurs conseils d’affaires paritaires ont vu le jour et constituent ainsi des moteurs de développement de la coopération. Les accords conclus ne peuvent donner les fruits escomptés sans un partage équitable des richesses, sans une diversification de l’offre exportable et sans que le Maroc puisse jouer son rôle de relais de coopération entre l’Afrique et l’Europe. L’insécurité dans le continent interpelle à plus d’un titre.

    La question récurrente sur les enjeux stratégiques de l’Afrique continue à alimenter les débats de l’actualité aussi bien nationale qu’internationale. Ses richesses minières et ses terres fertiles n’ont pas laissé indifférents les investisseurs étrangers qui ont manifesté au grand jour leur intérêt pour tisser la toile de la coopération. Aussi, malgré la crise mondiale qui a secoué le monde entier, le continent africain a-t-il fait preuve de résilience. A son actif, une croissance supérieure à 5% au cours de la dernière décennie. Cette croissance économique et ces richesses naturelles attirent la convoitise des pays étrangers : outres les anciennes puissances, les Etats-Unis et les pays émergents, dont notamment la Chine, s’intéressent de plus en plus au continent africain. C’est dans ce sillage que s’inscrit l’organisation, sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, par l’IMRI du séminaire : «Afrique : quels enjeux économiques et stratégiques pour le Maroc ?». La tenue de l’événement s’inscrit dans le droit fil de la récente tournée du Souverain dans les pays de l’Afrique de l’Ouest. Elle se veut un moment de brainstorming pour des personnalités éminentes avides de dégager des recommandations à même de poser les vrais jalons de la coopération et de la manière d’éradiquer les fléaux qui pèsent sur le continent. Il n’est un secret pour personne que l’Afrique souffre de plusieurs maux : conflits armés, pauvreté, trafics d’armes, exportations de matières premières, importations de produits manufacturés, manque d’infrastructures… qui expliquent, entre autres, son incapacité à offrir à sa population une croissance inclusive et durable.

    Un énorme potentiel à exploiter…

    Dans son allocution, le président de l’IMRI, Jawad Kerdoudi, a lancé un appel aux organisations économiques internationales, les exhortant à accorder une attention particulière à ce continent qui constitue une grande part de l’avenir dans le monde. Faisant partie intégrante de l’Afrique, le Maroc, depuis l’accession de Mohammed VI au Trône, a accéléré le processus de la coopération politique et économique avec l’Afrique subsaharienne. Les investissements marocains dans les différents domaines, de plus en plus orientés vers l’Afrique, sont un signe avant-coureur que le Maroc s’y intéresse davantage. Le président de l’IMRI se pose par contre un certain nombre de questions : Le Maroc doit-il se concentrer sur l’Afrique de l’Ouest ou s’intéresser aussi à celle anglophone ? Doit-il aller seul ou en joint-venture ? Doit-il aider à la formation des cadres en Afrique ? Comment les Marocains doivent-ils se comporter en Afrique ? Comment transférer la technologie ? Salaheddine Kadmiri, vice-président de la CGEM, explique à son tour, que l’Afrique dispose de plusieurs potentialités qui font d’elle un espace d’une compétition mondiale accrue : aussi bien la Chine que les Etats-Unis accordent un intérêt particulier à son électrification qui offre un énorme potentiel à cause de son taux qui atteint à peine 15%. En ce qui nous concerne, la récente visite du Souverain revêt une place importante dans la mesure où plusieurs accords dans différents domaines ont été signés. Plusieurs conseils d’affaires paritaires ont ainsi vu le jour et constituent des moteurs de développement de la coopération. Mais il reste persuadé que ces accords ne peuvent donner les fruits escomptés sans un partage équitable des richesses, sans une diversification de l’offre exportable et sans que le Maroc puisse jouer son rôle de relais de coopération entre l’Afrique et l’Europe. Il est aussi important de souligner que la logistique doit suivre pour propulser la coopération et que la diplomatie marocaine doit jouer un rôle important dans la conclusion des affaires, en tant que caisse de résonnance.

    Les richesses minières : bénédiction ou malédiction ?

    Falilou Diallo, ancien ministre à la présidence du Sénégal, n’y est pas allé de main morte. Il brosse un tableau alarmant de la situation en Afrique : difficulté d’accès à l’eau potable, à l’électricité, ou d’accès à des soins de santé primaire, la mortalité maternelle ne cesse d’augmenter lors des accouchements. Des chiffres qui illustrent bien ses propos : la consommation d’électricité représente 3% de celle mondiale; les dépenses intérieures de recherche et développement, 0,65% des dépenses mondiales. 50% des ménages sont très pauvres ; 16% seulement des routes sont goudronnées alors qu’en Asie, elles sont à 80%. Chaque mois pratiquement, on annonce des découvertes de gisements miniers : or, diamant, cobalt, uranium, fer, pétrole… Le continent dispose d’un tiers des réserves mondiales des minerais. A tel point qu’on qualifie le continent africain de «scandale géologique». Mais à qui profite leur exploitation ? Aux populations ou aux multinationales détentrices des outils de production de technologie et des circuits de commercialisation ? Résultat des courses : une compétition accrue des pays développés et émergents. «Chaque pays cherche à protéger ses propres intérêts», conclut F. Diallo. L’Afrique souffre également de l’insécurité qui prend en otage son développement. Sid Ahmed Ghozali, ancien ministre de l’Algérie, a mis l’accent sur la sécurité en Afrique. Il avance à cet égard qu’il ne suffit pas de traiter les symptômes de la maladie, mais plutôt la maladie. A. Ghozali plaide plus pour les cercles de priorité, faisant allusion au non Maghreb qui demeure, selon lui, la priorité des priorités pour les cinq pays de l’Afrique du Nord. En matière de sécurité, le moins que l’on puisse dire est que l’Afrique est en train de devenir petit à petit un nid à couver du terrorisme tant national qu’international. A tel point qu’il est devenu difficile de savoir jusqu’où les pays africains peuvent aller dans leur quête de développement face à l’insécurité non mitigée. Des efforts sont à déployer pour maîtriser la situation, d’où la nécessité de recourir aux technologies de l’information. Les NTIC ont enregistré des succès probants dans tous les domaines de la vie; et il n’y a aucun doute qu’elles seront d’une assistance pour la résolution du problème de l'insécurité en Afrique pour peu qu’on les utilise. Une chose est claire : l’Afrique doit prendre en main son destin afin de relever les défis et offrir à toute sa population une croissance inclusive et un développement durable.

    Le pétrole source de guerre civile.

    Le pétrole est à l’origine de plusieurs guerres civiles dont les plus meurtrières sont l’Angola et le Nigéria. En 1975 lors de l'indépendance de l’Angola, les deux mouvements de libération se disputent les gisements de pétrole et de diamants. Il s’agit du Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA), et l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA). Le MPLA, est soutenu par l'URSS et Cuba, tandis que l'UNITA est soutenue par les États-Unis et l'Afrique du Sud. Le conflit dure jusqu'en 2002 après la mort de plus de 800.000 personnes. Le Nigeria est le huitième exportateur mondial de pétrole brut et envoie 42 % de ses exportations vers les États-Unis. Ce pays bat le record des coups d’Etat militaires où les putschistes ont toujours eu le soutien de compagnies pétrolières américaines ou anglaises. Et quand un gouvernement remet en cause un contrat avec une puissance occidentale détentrice des puits de pétrole, cette dernière «lui crée une instabilité» en favorisant une rébellion armée comme la guerre du BIAFRA de 1967 à 1970 avec plus d’un millions de morts.


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