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Comprendre les colères du Soleil pour mieux s’en protéger

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  • Comprendre les colères du Soleil pour mieux s’en protéger

    Les sondes jumelles lancées mercredi fourniront dès la mi-décembre des images sans précédent de notre étoile et de ses éruptions en trois dimensions. Un phénomène d'une violence inouïe, dont les conséquences se font sentir jusque sur Terre.

    Constat d’échec. «En matière de prévisions météorologiques dans l’espace, on en est à peu près au niveau des prévisions terrestre des années 50», lance Michael Kaiser, le responsable de la mission Stéréo de la Nasa . «On voit les tempêtes solaires se former, et ensuite on doit deviner avec à partir de modèles quand elles toucheront la Terre.»

    Pour remédier à ce problème, la Nasa a donc lancé, mercredi soir, deux satellites jumeaux, de la taille d'une voiturette de golf. Ils se sont séparés avec succès et chacun a gagné son orbite respective.

    Le Soleil en 3D

    Les deux jumeaux vont désormais observer le Soleil simultanément. Grâce à leur position décalée, ils fourniront dès la mi-décembre les premières images stéréoscopiques (en 3D) de notre étoile et de sa couronne.

    Durant leur mission de deux ans, les sondes vont pouvoir explorer l'origine, l'évolution et les conséquences interplanétaires des éjections de masse coronale (EMC). Un nom un brin barbare pour désigner de gigantesques masses de matière solaire éjectées de l’astre avec une violence inouïe.

    Jolies à l’œil – elles causent notamment les aurores boréales – les EMCs n’en sont pas moins mortelles. Heureusement pour nous, l’atmosphère et le champ magnétique terrestres font office de bouclier protecteur. Mais il ne s’agit pas d’un blindage intégral pour autant, comme l’ont montré plusieurs événements historiques.

    1859, la tempête du siècle

    1er septembre 1859. En quelques heures, le réseau télégraphique qui relie l’Europe et les Etats-Unis tombe en panne. De Rome, la Havane ou Hawaï, les habitants observent médusés une aurore qui n’a plus de boréale que le nom. La Terre vient d’être frappé par la plus violente tempête solaire dont l’homme ait été témoin.

    Heureusement, aucun satellite ne se trouve en orbite à l’époque. Aujourd’hui, il y en en a plus de 900. Si un tel phénomène se produisait demain, la plupart seraient perdus. La Nasa chiffre l’impact économique à 70 milliards de dollars. Une somme comparable aux dégâts de Katrina. Mais les satellites ne seraient pas les seuls à souffrir.

    En mars 1989, six millions de Québécois se retrouvent plongés dans le noir pendant une dizaine d’heure ; le métro et les aéroports sont fermés ; les feux de circulations ne fonctionnent plus.

    Danger pour les astronautes

    Sur Terre, les dommages sont avant tout matériels. Les astronautes, eux, sont eux bien plus exposés. A l’abri dans la Station spatiale internationale, leur scaphandre ne leur offre qu’une maigre protection en cas de sortie dans l’espace. Si Neil Armstrong avait posé le pied sur la Lune en septembre 1859, il aurait d’abord connu une fatigue extrême, puis, pris de vomissements, il serait mort dans les 60 jours. Les progrès réalisés grâce aux deux sondes de la missions STEREO permettront sûrement d’éviter ce scénario catastrophe.

    Un jour, l’homme construira une base sur la Lune. Un matin, il entendra une voix : «Houston à la Lune, Houston à la Lune, du gros temps se dirige sur vous. Rentrez-vous mettre à l’abri». Il se souviendra alors. Tout avait commencé un soir d’octobre 2006.

    Par Le Figaro


  • #2
    Merci morjane, en complément je poste aussi cette news :

    Le rayonnement cosmique : une préoccupation majeure pour les vols habités
    Par Jean Etienne, Futura-Sciences, le 26/10/2006 à 06h28

    Le programme de retour à la Lune et d'envoi d'hommes vers Mars exigera des progrès significatifs dans le domaine de la protection contre les rayonnements en provenance de l'espace, selon un récent rapport.


    Base martienne. Crédits : Nasa

    La Nasa n'a jamais ignoré que les astronautes effectuant des vols de longue durée vers la Lune ou Mars seront exposés à des niveaux élevés de radiations induits par les éruptions chromosphériques solaires ou par le rayonnement cosmique, bien plus que les équipages en orbite terrestre ou à bord de la Station Spatiale Internationale (ISS), qui évoluent à l'intérieur des ceintures protectrices de Van Allen. Mais les risques liés à cette irradiation peuvent s'avérer insurmontables, à moins que l'agence américaine n'effectue une avancée technologique majeure à la fois dans la connaissance de la physique solaire et des effets sur la biologie humaine, conclut un rapport intitulé "Space Radiation Hazards for the Vision of Space Exploration" émis par le National Research Council.

    "En réduisant les incertitudes que nous avons au sujet des effets biologiques du rayonnement, nous pourrons probablement améliorer spectaculairement nos connaissances et augmenter la confiance des responsables de la Nasa sur ce que nous faisons et pouvons faire", déclare Daniel Baker, directeur du laboratoire de recherches atmosphériques à l'université du Colorado.

    Baker, qui a présidé l'atelier de recherches du National Research Council en octobre 2005 à l'origine de cette publication, ajoute que les chercheurs en physique solaire doivent également développer de meilleurs moyens de prévision et de protection pour assurer la sûreté des astronautes durant les missions planétaires.

    “Pendant l'ère Apollo, les astronautes ont passé moins de deux semaines d'affilée durant des missions lunaires,” cite le rapport. “Cependant, les plans de la NASA prévoient actuellement d'envoyer des équipages sur la lune pour des séjours de plusieurs semaines, et par la suite plusieurs mois, augmentant ainsi la durée d'exposition aux événements solaires potentiellement dangereux.”

    Une éruption chromosphérique sérieuse a provoqué une émission de rayonnements potentiellement mortels en août 1972, entre les missions Apollo 16 et Apollo 17, bien que les équipages en orbite terrestre n'aient couru aucun risque. Cependant, il en aurait été tout autre si des hommes s'étaient trouvés à la surface de notre satellite en scaphandre, ou même à l'intérieur de leur véhicule d'alunissage (le LEM), qui n'offrait pratiquement aucune protection anti-radiations.

    Les directives actuelles de la Nasa conseillent un arrêt de carrière aux astronautes ayant accumulé un niveau de radiations équivalant à une augmentation du risque de décès par cancer de trois pour cent. Ces limites varient selon l'âge et le sexe. Pour des individus de 30 ans, la limite de vol est fixée à 54 jours pour une femme et 91 jours pour un homme. A partir de 55 ans, cette limite est portée à 159 jours pour une femme et 268 jours pour un homme. Ces chiffres sont tous inférieurs à trois missions cumulées de six mois à bord de la Station Spatiale Internationale, a fortiori à une mission de 1000 jours à destination de Mars.

    Une "trousse à outils anti-radiations", suggérée dans le rapport, combine plusieurs méthodes de détection de rayonnement et de réduction du risque, parmi lesquels un blindage actif et passif pour les bases lunaires ou martiennes, des abris de secours et des systèmes d'alerte en cas d'éruption solaire, des dosimètres, des programmes de prévision et divers autres dispositifs de contre-mesures potentiels.

    Baker accorde aussi une importance particulière à la disposition des bases lunaires ou martiennes, dans un cadre opérationnel présentant des refuges ou abris d'urgence.

    "A moins que nous n'arrivions à améliorer spectaculairement et rendre opérationnels les dispositifs de protection que nous envisageons, je pense que nous ne pourrons pas effectuer entièrement le travail planifié durant un programme d'exploration,” ajoute Baker. “Nous devons accorder beaucoup d'attention à ce problème avant d'envisager un retour d'astronautes sur la Lune avec établissement de bases permanentes ou semi-permanentes, car il est impératif que le personnel ne puisse se trouver loin d'un abri où se réfugier en cas d'urgence.”

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