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BRÉSIL :De la dictature militaire à la plus grande démocratie en Amérique latine -

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  • BRÉSIL :De la dictature militaire à la plus grande démocratie en Amérique latine -

    Le coup d'État de mars 1964, mené par le général Castelo Branco qui a fait tomber le Président élu de la République brésilienne, Joao Goulart, avait mis fin au régime légitime et instauré une dictature militaire dans le pays. Les militaires avaient justifié, à l'époque, le coup d'État contre le régime démocratique qui était en place, par la menace communiste. Entre 1964 et 1985, le temps que dura la dictature, le Brésil a vécu l'une des plus sombres périodes de son histoire, marquée par la destitution du président civil élu, Joao Goulart, dit Jango, que l'armée considérait comme l'instigateur d'un basculement possible du Brésil vers le communisme. Après le départ de Jango, les militaires se sont emparés du pouvoir pendant 21 ans, en mettant en place un régime d'exception et en adoptant une politique d'intolérance sans merci contre tous ceux qui ne soutiennent pas ou s'opposent au régime militaire. Cette période sombre de l'histoire du Brésil a fait couler beaucoup d'encre de la part de chercheurs, d'analystes et d'historiens.

    En effet, dans un ouvrage intitulé «A Ditadura que Mudou o Brasil» (la dictature qui changea le Brésil), l'historien Daniel Aarao Reis, qui croyait à la lutte armée pour renverser le régime militaire, soutenait que dès le putsch de 1964, les coups ont commencé à pleuvoir sur tous les opposants au régime d'exception, tout en optant pour la privation des droits politiques des élus de gauche, la répression contre les syndicats, les associations populaires et l'Union des étudiants.

    En dépit de ces exactions, poursuit l'auteur, le régime autoritaire jouissait du soutien d'une large frange de la population, notamment en raison des importantes avancées économiques réalisées dans le pays ayant procuré prospérité et bien-être aux classes moyennes.

    La modernisation économique et le bien-être retrouvé reléguaient la répression contre les opposants ainsi que les tentatives de résistance de ces derniers au second plan, selon Aarao Reis, qui estime que la torture était une politique d'État destinée à faire taire tous ceux qui se livraient à la lutte armée.
    La dictature militaire au Brésil dura jusqu'à l'élection en 1985 d'un Président civil à la tête du pays, Tancredo Neves, même si les opinions des spécialistes divergent sur la date de la fin de cette ère.

    Certains analystes avancent que cette période de l'histoire du Brésil a pris fin en 1979 avec la promulgation de l'amnistie et le retour des exilés, d'autres estiment que la démocratie n'a été rétablie qu'en 1988 avec l'adoption de la nouvelle Constitution, mais l'histoire officielle veut que la dictature ait commencé le 31 mars 1964 et pris fin le 15 janvier 1985, suite à l'élection du président Tancredo Neves, après 21 ans de régime d'exception. Officiellement, ces années de plomb ont fait au moins 400 morts et disparus et quelque 20.000 personnes torturées. Néanmoins, une chose est sûre, le Brésil n'est pas prêt d'oublier de sitôt cette période sombre de son histoire.
    Lors de la commémoration du cinquantenaire du coup d'État militaire, la présidente brésilienne, Dilma Rousseff, n'a pas manqué d'évoquer, le 31 mars dernier, ceux qui ont payé de leur vie ou ayant disparu pour le recouvrement de la légitimité et de la démocratie.
    «Pendant 21 ans, notre liberté et nos rêves ont été muselés», avait déploré la chef d'État, elle-même ancien membre de la guérilla, emprisonnée et torturée sous la dictature.

    «On peut supporter et surmonter les blessures, car aujourd'hui nous avons une démocratie sociale et nous pouvons raconter notre histoire», s'est-elle félicitée, ajoutant que «nous devons cela à tous ceux qui sont morts et ont disparu, à ceux qui ont été torturés et persécutés, à leurs familles et à tous les Brésiliens».

    L'ère de la dictature révolue, le Brésil peut désormais se réjouir d'être une grande démocratie en Amérique latine, de par ses diverses institutions, car tout au long du XXe siècle, le Brésil a connu de grands changements politiques visant la modernisation de l'État, à travers l'instauration du multipartisme, l'organisation d'élections libres et la mise en place d'importantes réformes au niveau économique, ayant porté le pays au sixième rang mondial. Les libertés syndicales, les mouvements estudiantins et l'organisation des grèves, même au sein de la police, sont des droits immuables tout à fait garantis par la Constitution. Le Brésil a également fait de la promotion de la vie sociale son cheval de bataille, à travers l'élaboration de programmes gouvernementaux visant la lutte contre les inégalités et la réduction de la pauvreté, par l'octroi d'aides financières régulières aux familles à revenus limités, outre le renforcement des organisations des droits de l'Homme et de la société civile. Par ailleurs, les droits fondamentaux des individus ont toujours été bien définis dans les Constitutions brésiliennes, en particulier les droits civils, avec pour objectif de réduire l'écart et les différences entre pauvres et riches, partant du principe que tous les citoyens sont égaux devant la loi sans discrimination aucune.
    - le matin
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