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Matoub : Le chantre plus vivant que jamais

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  • Matoub : Le chantre plus vivant que jamais

    Une voix qui a été, elle l’est toujours du reste, de tous les combats justes de son peuple. Matoub, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a été la bouche de ceux qui n’ont point de bouche pour crier leur révolte.


    Et pour ce faire, il a joint l’acte à la parole, le verbe à la musique, le corps à l’âme, sans chercher à monnayer son engagement. Il s’est obligé au sacrifice intégral, jusqu’au martyre. La douleur a été son viatique fatal jusqu’au dernier souffle. De plus, Lounès tenait a apposer la paraphe de son timbre chevrotant, la gamme de ses sentences et le tempo de ses vociférations à tout ce qu’il a entrepris. Sa musique irriguée à la source du châabi, il a maîtrisé les modes de ce genre éminemment algérien en les abreuvant de poudre. Les sihli, moual, ghrib, zidane ne disait pas les trémolos anodins mais sa douleur à fleur de peau, celle de son peuple et de son identité.

    Ses amours n’étaient pas toujours heureuses. Le « Je » matoubien n’a jamais été fictionnel, il lui a été, de tout temps, intrinsèquement collé à la peau, collé à son tempérament fougueux mais non dénué de sensibilité vertigineuse pas de sensiblerie. C’était un homme entier et habité par l’idée de la mort qui était omniprésente dans toutes ses œuvres. « Si je venais à mourir je préférerait mourir pour mes idées que de succomber de vieillesse dans mon lit ». C’est ainsi qu’il a souhaité sa mort et il a été exaucé, un certain 25 juin 1998, par ses assassins. Après qu’il eut fait, certainement par prescience ou par pressentiment, ses adieux à tous les endroits de Tizi-Ouzou qu’il aimait parce qu’il y rencontrait ses nombreux amis, il a fini son ultime virée à l’hôtel « Le concorde », accompagné de sa femme et de ses deux belles sœurs pour se restaurer avant de rentrer à la maison à Taourirt Moussa le village qui l’a vu naître, grandir et devenir l’artiste majuscule qu’il est inexorablement et pour tous les temps.

    Tout simplement parce que l’auteur de Kenza est plus vivant que jamais. Aussitôt après le repas, auquel dit-on il a très peu touché, « il me paraissait préoccupé », témoignait juste après sa femme Nadia, il a pris la route de Tala Bounane. Là où l’attendaient ceux qui allaient le précipiter dans l’éternité sans le savoir. Les ennemis de la vie lui ont tendu une embuscade au milieu d’un virage en épingle à cheveux. Dès les premières rafales, le rebelle riposte, comme il le peut dans ce genre de situations. Mais ce qui devait arriver arriva. Vers 13h, la nouvelle fait le tour de la ville des genêts. Elle touche une population qui n’en croyait pas ses oreilles. Des groupes de citoyens se rendent au CHU espérant que la nouvelle était fausse, priant qu’elle n’était qu’un canular de mauvais goût. L’indicible s’est confirmé pour ces jeunes et moins jeunes devenus soudainement orphelins d’une voix qui les a bercés, soutenus dans les moments difficiles et donné les raisons d’espérer.


    La mort de l’icône transforma la Kabylie dans son intégralité en un gigantesque territoire funèbre et en oued en crue charriant la colère d’une population touchée de plein fouet par la disparition de son enfant fécond et généreux. Cependant, il se trouve que le poète, le chanteur et le militant sont plus que jamais parmi nous et l’on entend encore sa voix foudroyante fuser de partout et en tous lieux.

    Sadek A.H- la dépêche de kabylie

  • #2
    Quitter la vie éphémère pour rentrer dans la vie éternelle.
    Ce à quoi ne peuvent prétendre que les aimés de Dieu.
    "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
    Socrate.

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    • #3
      L'hommage d'Idir

      "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
      Socrate.

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