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ETATS-UNIS ;Les néo-conservateurs sont de retour

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  • ETATS-UNIS ;Les néo-conservateurs sont de retour

    Discrédités après les années Bush, les tenants de "l'hégémonie bienveillante" américaine se font de nouveau entendre. Leur cible favorite : Barack Obama, à qui ils attribuent le chaos irakien et le déclin des Etats-Unis.


    Semblables à un cadavre se redressant sous le coup d'une décharge électrique, les néo-conservateurs américains ne cessent de revenir à la vie. Les électrochocs se succèdent : l'utilisation d'armes chimiques en Syrie, l'annexion de la Crimée par la Russie, les provocations maritimes de la Chine et maintenant le retour des extrémistes sunnites en Irak. Ces résurrections sont encouragées par les chaînes de télévision: chaque fois que les Etats-Unis essuient un revers sur la scène internationale, les mêmes têtes ressortent du placard pour affirmer devant les caméras qu'on est en 1939. C'est le dada des néo-conservateurs. Et c'est pour ça que les médias les aiment.

    Leur dernière renaissance paraît toutefois plus crédible. Churchill définissait les fanatiques comme des individus aussi incapables de changer d'avis que de sujet. Aujourd'hui, le sujet préféré des néo-conservateurs ne cesse de réapparaître. Le monde d'aujourd'hui et son chaos apparent leur offre le meilleur tremplin depuis les attentats du 11 septembre 2001.

    Le renouveau néo-conservateur tient à trois facteurs. Primo, les Américains n'écoutent plus Barack Obama. Ce désamour croissant s'explique en bonne partie par l'incapacité du président à obtenir des résultats concrets à domicile. A première vue, l'opinion publique soutient les orientations de politique étrangère de la Maison-Blanche: les interventions à l'étranger et la présence de soldats américains dans d'autres pays sont très impopulaires.

    Sauf que les Américains aiment toujours qu'on leur répète qu'ils sont la première puissance mondiale. Or, les évènements récents ont fait vaciller cette conviction. L'écrasante victoire de Barack Obama (en 2008) était l'expression d'un rejet de la politique de George W. Bush, l'homme qui avait propulsé les néo-conservateurs sur le devant de la scène. Aujourd'hui, le rejet de Barack Obama leur offre logiquement une occasion de regagner du terrain. Les néo-conservateurs sont de retour par simple effet mécanique.

    Info-divertissement

    Secundo, les gens ont la mémoire courte. Le chaos qui règne actuellement en Irak nous fait facilement oublier tout ce qui a précédé. L'invasion de l'Irak par George W. Bush s'est déroulée à une époque où Facebook n'existait pas et où personne n'avait jamais entendu parler de Barack Obama. La semaine dernière, [l'ancien vice-président] Dick Cheney – peut-être le plus fervent partisan de la guerre en Irak – a été hué par la foule après avoir accusé Obama d'être responsable de la situation actuelle en Irak. “Rarement un président américain s'est aussi lourdement trompé aux dépens de tant de gens”, a écrit l'ancien vice-président dans le Wall Street Journal. Dick Cheney n'est guère réputé pour sa grande capacité d'introspection. Il méritait amplement les quolibets de son auditoire.

    Ses anciens compères semblent toutefois de retour en grâce. Paul Wolfowitz, William Kristol, Robert Kagan et les autres membres du groupe Project for the New American Century (Projet pour le Nouveau siècle américain, formé par les néo-conservateurs dans les années 90) sont aujourd'hui régulièrement accueillis dans les studios télévisés de Washington.

    Et pas un seul ne songe à s'excuser à propos de l'Irak. Leur meilleur allié est l'amnésie des médias, ou peut-être leur goût pour l'info-divertissement. Dick Cheney est peut-être discrédité, y compris au sein de son propre camp, mais tous ceux qui ont contribué à sa crédibilité intellectuelle, sont de retour.

    De la fin de l'histoire au déclin de l'Amérique

    Enfin, après une longue absence, les questions géopolitiques reviennent de plus belle. Contrairement aux années 90, lorsque les néo-conservateurs ont commencé à exercer une véritable influence, la démocratie n'est plus une évidence pour tout le monde. Nous ne sommes pas arrivés à la fin de l'histoire. A l'époque, les néo-conservateurs se présentaient comme l'avant-garde d'une ère unipolaire sous domination américaine. Aujourd'hui, ils déplorent le déclin de l'Amérique. Ils n'ont d'ailleurs peut-être pas tort sur ce point, mais pas pour les raisons qu'ils avancent. L'ascension économique d'autres puissances a dilué la prépondérance américaine. Les néo-conservateurs affirment que le déclin américain est la conséquence temporaire d'une présidence faible. Ils estiment pouvoir inverser la tendance par leur simple volonté

    Ils se trompent, mais les faits semblent corroborer leur vision du monde. Il y a trois mois, le président Vladimir Poutine réalisait la première annexion d'un territoire européen depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Et Barack Obama ne pouvait pas y faire grand-chose. Le Moyen-Orient sombre à nouveau dans le sectarisme, et là encore le président américain semble impuissant. De son côté, la Chine impose son influence militaire un peu plus chaque année. Encore un signe de la faiblesse d'Obama. Si tout porte à croire que l'hégémonie américaine est aujourd'hui menacée, c'est parce que c'est vrai. Autant d'arguments pour les néo-conservateurs.

    En réalité, ce sont eux qui ont hâté l'émergence de ce nouveau monde. L'influence américaine repose autant sur sa crédibilité que sur sa puissance économique et militaire. Les chaînes de télévision ont peut-être tourné la page d'Abou Ghraïb [où des militaires et agents américains ont été accusés d'exactions contre des prisonniers], de la torture par noyade simulée ou de Lynndie England [militaire américaine impliquée dans le scandale d'Abou Ghraïb], mais ce n'est pas le cas du monde arabe. Les responsables qui prédisaient un accueil de libérateurs aux soldats entrant dans Bagdad sont désormais de retour sur nos écrans pour nous dire comment résoudre la situation en Irak. Sans un battement de cil, ils accusent Obama d'être responsable du chaos irakien. Aussi étrange que cela paraisse, ils ont retrouvé une respectabilité. Pendant ce temps, Barack Obama envoie 300 “conseillers” militaires au secours du gouvernment de Nouri al-Maliki.


    le courrier international

  • #2
    sont ils jamais partis .......??
    " Je me rend souvent dans les Mosquées, Ou l'ombre est propice au sommeil " O.Khayaâm

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