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Ramadan, sommeil et sieste

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  • Ramadan, sommeil et sieste

    Dormir est aussi important que se nourrir ou respirer. Le sommeil est un processus complexe et très dépendant de la bonne synchronisation de « l’horloge interne ».Que se passe-t-il donc durant le Ramadan au niveau du sommeil ? Nous passons le tiers de notre vie à dormir, c’est bien connu, mais le sommeil est un processus complexe et très dépendant de la bonne synchronisation de « l’horloge interne ». Que se passe-t-il donc durant le Ramadan au niveau du sommeil ?

    Le rôle du sommeil

    Si la science n’a pas encore défini avec précision le rôle du sommeil dans et pour le métabolisme, on sait en revanche que le manque de sommeil peut causer de sérieux et graves dérèglements physiques, pouvant être une cause de létalité.

    Le sommeil joue un rôle capital dans la régulation de la température et participe au renforcement des défenses immunitaires, en plus de sa fonction contributive au maintien de la concentration et de la vigilance pendant la journée.

    Le sommeil paradoxal est indispensable à l’apprentissage, la mémorisation, l’équilibre psychologique. Un individu privé de sommeil paradoxal risque par ailleurs de souffrir de troubles de l’humeur de type dépressif.

    L’impact du jeûne sur le sommeil

    Voici une dizaine d’années, des médecins ont voulu savoir si les changements de rythme imposés par le ramadan avaient un effet sur le sommeil. Huit jeunes hommes musulmans ont accepté de se prêter à l’expérience des chercheurs. Leur activité cérébrale a été enregistrée au cours de quatre séances de deux nuits consécutives : la première 15 jours avant le ramadan, puis au 11ème jour de ramadan, au 25ème jour et enfin 15 jours après la fin du jeûne.

    L’analyse des résultats a ainsi pu montrer que le temps d’endormissement/somnolence s’est allongé en période de jeûne et que l’organisation des différentes phases du sommeil s’est modifiée. Le temps global de sommeil a diminué, mais de façon inégale : la proportion de sommeil non paradoxal a augmenté tandis que le temps de sommeil paradoxal (phase de sommeil durant laquelle on rêve) lui, a diminué.

    En même temps que ces modifications du sommeil, des perturbations du rythme circadien de la température (l’organisation du rythme jour/nuit) ont également été observées. Il existe en effet, des variations cycliques de la température du corps au cours d’une journée, et celles-ci sont décalées de 2 à 3 heures pendant la période de jeûne. Une augmentation de la température corporelle a également été enregistrée la nuit ainsi qu’une diminution de l’amplitude de ces cycles (différence entre la température la plus élevée et la moins élevée).

    Les chercheurs ont donc conclu que le jeûne modifie les rythmes physiologiques du sommeil et de la température, les deux étant liés, et n’ont pas exclu que l’excitation apportée par la rupture du jeûne le soir venu ne facilite pas le sommeil et contribue à ces décalages de rythmes. Autrement dit, l’ambiance plus festive le soir favorise un coucher plus tardif !

    « L’horloge biologique »

    L’horloge interne a été identifiée dans une zone de l’hypothalamus (dans le cerveau). Elle « dirige » l’organisation du rythme jour/nuit (appelé rythme circadien), autrement dit du sommeil et de l’état d’éveil.

    Cette horloge biologique interne, commande également de nombreux rythmes physiologiques, dont celui de la température interne, et biologiques tels que l’hormone de croissance, le cortisol, etc…. Autant de fonctions indispensables et nécessaires à la vie.

    Il semble que 2 types de facteurs interviennent pour la synchroniser sur 24 heures : la lumière et les facteurs sociaux (travail, horaires de transport, « shour »…). Pour le repas de l’aube, l’horloge interne prend quelques jours pour « se dérégler, puis se re-régler », se soumettant à la volonté du jeûneur et se « calant » sur le nouveau rythme.

    Les rythmes du sommeil

    Une nuit de sommeil s’organise en quatre à cinq cycles de sommeil. Ces cycles débutent par du sommeil lent avec quatre stades, du léger au profond, pour s’achever par du sommeil paradoxal. Chaque cycle dure à peu près 90 minutes, pour faire une bonne nuit de sommeil réparateur il nous faudrait à peu près 7h30 (plus ou moins selon l’horloge de chacun).

    1- Le sommeil lent est le plus réparateur, surtout les phases 3 et 4, c’est-à-dire le sommeil lent moyennement profond et profond, c’est le moment où il est le plus difficile de réveiller le dormeur, c’est aussi le moment de somnambulisme et de cauchemar nocturne chez les enfants. Il constitue 50% du sommeil chez l’adulte. Le sommeil lent profond est plus prononcé au début de la nuit, ce qui explique que dormir tôt soit plus réparateur que le sommeil en milieu de nuit.

    2- Le sommeil paradoxal est un sommeil qui au niveau électro-physiologique se distingue totalement du sommeil lent ; c’est pendant cette phase que nous faisons certaines associations surprenantes. Ce sommeil est plus important en fin de nuit.

    La notion de cycles de sommeil est capitale, c’est la succession du sommeil lent et paradoxal qui apportera le repos et la « recharge de batterie » dont nous avons besoin tous les jours.

    Et c’est bien cette interruption des cycles qui nous épuise en un mois de Ramadan estival.

    De l’importance de la sieste

    « Faites des siestes, Satan n’en fait pas », préconisait déjà le Prophète Mohammed. Bien plus tard, la science a observé un deuxième pic de somnolence naturelle, qui survient vers 14h et 16 h. Il n’est pas dû à la digestion ou à la chaleur puisqu’on le retrouve chez les personnes habitant en zones froides. C’est le fameux « coup de barre » du début voire du milieu de l’après-midi, beaucoup moins puissant néanmoins que celui du soir.

    Dans un monde idéal, tous devraient faire une sieste de 15 à 20 minutes en début d’après-midi, mais pas plus. La productivité s’en trouverait renforcée et la santé s’en porterait mieux. Des entreprises intelligentes l’ont déjà compris et ont mis en place des salles de repos où le salarié peut prendre quelques minutes de vraie pause. Cette sieste est fondamentale pour une meilleure productivité lors de l’après-midi. Un salarié qui s’est isolé et reposé, est forcément plus productif qu’un salarié qui fait semblant de travailler les yeux ouvert sur son ordinateur alors que son esprit est en léthargie totale.

    En conclusion

    Plus que la vigilance en matière de nutrition, qualité et quantité, le sommeil doit être particulièrement surveillé par les jeûneurs car le corps réclamera tôt ou tard, mais toujours, les heures de sommeil perdues. Le « coup de barre » sera plus marqué, puis se transformera en « coups de barres », plus fréquents et plus rapprochés. Le sommeil sera plus lourd au moment de la sieste, si on la fait, et plus difficile à trouver la nuit, si on en trouve le temps après avoir fait ripaille. Quant au matin, les difficultés au réveil seront de plus en plus ingérables.

    Panorapost
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