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CDM 2014 : Bilan du premier tour.

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  • CDM 2014 : Bilan du premier tour.

    LES SATISFACTIONS

    Quatre nations peuvent se partager la palme du meilleur élève, pour le moment, sans s’ériger en modèles de perfection pour autant.
    Les Pays-Bas , par exemple, furent les premiers à marquer les esprits en humiliant l’Espagne, tenant du titre, au cours d’une leçon tactique d’attaques rapides mortelles (5-1), sous l’impulsion du formidable tandem Robben-van Persie. Mais la sortie qui a suivi pour les Oranje, contre l’Australie (3-2), a mis en exergue quelques largesses défensives dans leur système en 3-5-2. Un dernier succès contre le Chili leur a toutefois assuré un sans-faute sur le plan comptable.
    Le Chili , justement, s’invite également dans cette caste de poids lourds. Son pressing insoutenable a fait exploser l’Espagne, et son potentiel physique impressionne, avec un effectif homogène porté par quelques têtes d’affiche (Vidal, Alexis Sanchez). Mais c’est peut-être
    la Colombie , autre outsider déclaré de la zone Amsud, qui a rendu les partitions les plus abouties. À l’image du subtil et si facile James Rodriguez, les Cafeteros ont proposé un alliage séduisant de technicité et de vitesse pour survoler un groupe à leur portée, sans accroc majeur. Cette génération a des arguments pour écrire une page dans son histoire.
    Dans les rangs européens,
    l’Allemagne est certainement la plus conforme à son statut. La Mannschaft a encore démarré fort, c’est une tradition culturelle, et son bilan global la place dans le groupe des incontournables. Elle a d’abord exploité toutes les failles du Portugal pour écraser l’équipe de Cristiano Ronaldo (4-0), avant de proposer une prestation plus inégale contre le Ghana (2-2), et de s’offrir un dernier succès contre les Etats-Unis de Jürgen Klinsmann, grand ami de Joachim Löw (1-0). Cette Allemagne a pourtant quelques points faibles, comme ses latéraux, et son mental reste une interrogation. Et puis
    La France entrent évidemment dans cette catégorie. À quel niveau peuvent-ils se jauger ? Ils ont envoyé un premier message avec application contre le Honduras (3-0), avant d’éblouir le monde en étrillant la Suisse (5-2). Même leur dernière sortie, beaucoup plus terne, contre l’Equateur (0-0), n’est pas propice à faire apparaître l’ombre du doute, pour une multitude de raisons. Ce n’était que le premier tour, mais l’effervescence est palpable. Et ça, c’est une vraie victoire.

    LES SURPRISES

    Parce qu’elles ont un poids minime dans l’histoire, ou un parcours tortueux en éliminatoires, certaines nations ont fait déjouer les pronostics pour continuer leur route. L’ Algérie ou le Costa Rica appartiennent à la première catégorie. Même dans un des groupes les plus homogènes de cette phase de poules,
    les Fennecs avaient enfilé le costume de petit poucet. Ils ont déçu, dans un premier temps, contre la Belgique (2-1), avec un projet de jeu assez minimaliste, avant de lâcher les chevaux pour se relancer avec succès grâce à des velléités beaucoup plus offensives contre la Corée du Sud (4-2). Un dernier score de parité contre la Russie les a propulsés au paradis (1-1), jeudi soir.
    Le Costa Rica, de son côté, était déjà qualifié après ses deux premières sorties. Et c’est certainement la performance la plus notable de cette première quinzaine, dans le groupe de la mort de ce premier tour aux côtés de l’Italie, l’Angleterre et l’Uruguay ! Grand habitué d’Amérique centrale,
    le Mexique a composté son ticket grâce à un collectif huilé, avec un bloc compact qui a fait déjouer le Brésil.
    Les Etats-Unis sont passés in extremis en profitant de la déroute du Portugal contre l’Allemagne pour devancer les Lusitaniens au goal-average.
    Et la Grèce, à contrario, est montée en puissance après une entrée en lice alarmante contre la Colombie (3-0). Elle s’est offerte une finale contre la Côte d’Ivoire qu’elle a remporté assez logiquement au bout de la nuit, sur un penalty victorieux.

    LES INTERROGATIONS

    Au rayon des incertitudes figurent finalement les favoris, autour desquels les attentes sont sans doute trop grandes.
    Le Brésil dépend des éclairs de Neymar autant que l’ Argentine se repose sur ceux de Messi , et aucune des deux équipes n’a convaincu sur 270 minutes.
    La Seleçao peine à trouver une harmonie collective mais marque. Neymar, libre et souvent replacé dans l’axe, est le principal et presque le seul faiseur de différences dans une équipe qui ne parvient pas à imiter les performances de sa victoire Coupe des Confédérations il y a un an. Paulinho, star de l’été 2013, pourrait perdre sa place au profit de Fernandinho face au Chili. Le Brésil, comme l’Albiceleste, semblent manquer d’inspiration malgré la continuité de leurs systèmes. Ni le 4-3-3 argentin ni le 4-2-3-1 auriverde n’ont enchanté le premier tour. Mais leurs stars, Neymar et Messi, se matérialisent à chaque fois pour les guider.
    Parmi les outsiders, on doute de l’ Uruguay , qualifié mais parfois fade et sans idées. L’absence de Luis Suarez risque de ramener la Celeste à sa normalité, même si on fait confiance à Oscar Tabarez pour relever sa sélection de cette terrible perte. Le 4-4-2 uruguayen, à plat ou en losange, a paru bien meilleur quand Nicolas Lodeiro et l’attaquant de Liverpool l’ont intégré. Mais la nouvelle folie d’El Pistolero, qui a laissé à nouveau ses empreintes dentaires sur un adversaire, fera de son équipe la grosse cote contre la Colombie.
    La Belgique , quant à elle, sortie des poules avec 9 points, n’a pas été pour autant la machine qu’on attendait. Malgré Eden Hazard, Dries Mertens et Kevin De Bruyne, le jeu des Diables Rouges s’est parfois enrayé, rouillé par des latéraux qui ne fluidifient pas la phase offensive en n’y participant pas. Attendue, la qualification de la sélection de Marc Wilmots s’est faite sans enthousiasme ni esthétisme.
    La Suisse, catastrophique défensivement face aux Bleus, a rassuré en battant largement le Honduras, emmenée par Xherdan Shaqiri, mais demeure une inconnue.

    LES DECEPTIONS

    Elles sont nombreuses et particulièrement européennes. L’Espagne, l’Italie, l’Angleterre, le Portugal, la Croatie, autant d’équipes qui comptent d’immenses talents mais n’ont pas su les allier sur le terrain.
    L’Espagne n’avait pas beaucoup changé pourtant, mais là est peut-être le problème d’une équipe rassasiée et usée.
    L’Italie et l’Angleterre ont elles trahi les promesses faites lors du premier match et à l’Euro 2012.
    Le Portugal semblait mal en point après une phase de qualifications laborieuse et n’a pas surpris, pas plus que le coaching parfois incompréhensible de Paulo Bento mais désormais connu.
    La Croatie, qui alignait un des meilleurs milieux de terrain de la compétition, s’en va avec seulement trois points et une défaite nette face au Mexique.
    D’autres continents se sont distingués par leur faiblesse. L’Asie par exemple, dont aucune équipe n’est qualifiée pour les huitièmes de finales.
    Le Japon a fait un tournoi extrêmement timide, incapable de marquer contre une Grèce réduite à dix ou de battre une Colombie déjà qualifiée.
    La défense centrale de la Corée du Sud a condamné l’équipe de Hong Myung-bo, pourtant embellie par les prestations impressionnantes de Son Heung-Min, le joueur du Bayer Leverkusen. L’Afrique, élevée par le Nigéria et l’Algérie, est à nouveau touchée par des problèmes internes, des clans en équipe du Cameroun aux affaires de primes en équipe du Ghana . Quatre ans après le premier mondial sur le sol africain, le bilan est triste pour un continent si passionné par le football.

    ET SINON

    On a remarqué le succès de la défense à trois voire à cinq , utilisée par les Pays-Bas, le Chili, le Mexique ou le Costa Rica. La contre-attaque a brillé, la possession a souffert. On espère que la bombe à spray pour garder les murs à distance sur les coups francs va vite débarquer en Europe. On a vu pas mal de gestes violents : la morsure de Suarez, le coup de coude de Sakho, le coup de griffe de Song. La goal-line technology a servi, mais finalement pas tant que ça, et on aurait pu s’en passer quand la réalisation la montrait alors que le but était évident (son passage à l’écran pour le but contre-son-camp de Marcelo fut à la fois hilarante et fabuleuse). Dans l’ensemble, c’est un des meilleurs premiers tours de Coupe du Monde depuis longtemps, émaillé par des larges victoires, des surprises, de la dramaturgie et des coups de sang.


    goal.com
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