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Gaspillage alimentaire: Un phénomène tenace et indécent

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  • Gaspillage alimentaire: Un phénomène tenace et indécent

    C’est connu depuis très longtemps, le mois de Ramadan est la période où le gaspillage alimentaire saute aux yeux comme s’il était «normal». D’année en année, il prend plus d’ampleur et se devine au rush des Algériens, avant et pendant ce mois, sur les produits alimentaires avec des achats qui dépassent souvent leurs besoins, et la différence ira dans les poubelles grossir le volume des déchets ménagers, casse-tête des autorités locales.


    L’an dernier, l’Union nationale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) avait donné des informations impressionnantes concernant le gaspillage alimentaire : sur les 4,1 milliards de baguettes de pain consommées pendant le Ramadan, 120 millions se retrouvent parmi les ordures ménagères ; sur 150 millions de litres de lait achetés durant le mois sacré, 12 millions sont jetés ; les décharges ont reçu, toujours selon la même source, 500 000 quintaux de légumes sur les 10 millions de quintaux achetés durant le mois de jeûne, en 2013. Le porte-parole de l’UGCAA avait estimé le coût de ce gaspillage alimentaire à plus de 5 milliards de dinars. Ces détails alarmants portés à la connaissance du public ont-ils eu un impact quelconque sur le comportement du consommateur ? La veille du mois de Ramadan, cette année, a présenté les mêmes images de course aux achats de produits qui ne sont pas toujours nécessaires. Il est évident qu’il n’y a pas de culture de consommation. Les ménages préfèrent s’endetter et garnir leurs tables plus qu’il ne faut, quitte à acheter des aliments dont ils n’ont pas besoin plus tard et qui seront jetés. Résultat : des aliments sont achetés sans jamais être consommés et jetés ensuite, alors qu’ils permettraient de nourrir d’autres personnes dans le besoin. Une réduction du niveau actuel des pertes alimentaires pourrait agir sur la disponibilité des produits agricoles, particulièrement, en diminuant la demande, avec un impact certain sur les prix, pour peu que la faune de spéculateurs soit neutralisée. Des progrès considérables peuvent être accomplis si les consommateurs se comportent rationnellement et adoptent des gestes citoyens d’économie. Les pouvoirs publics ont tout un travail de communication et de sensibilisation à mener au lieu de délivrer sans cesse les mêmes messages visant à rassurer sur la disponibilité des produits, y compris en annonçant des importations massives de l’étranger qui nécessitent des enveloppes devises conséquentes. Des efforts colossaux sont faits en Algérie pour accroître la production agricole et garantir la sécurité alimentaire : des ressources supplémentaires en eau sont dégagées pour l’irrigation ; de nouvelles terres agricoles sont mises en valeur ; sans compter les équipements coûteux. Mais cela ne semble pas suffire, alors il faut importer : des ressources financières sont utilisées pour acquérir à l’étranger une bonne partie de notre nourriture. Le secrétaire général adjoint des Nations unies et directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner, a souligné que gaspiller de la nourriture est un non-sens d’un point de vue économique, environnemental et éthique. On le voit bien chez nous : ce gaspillage est anti écologique du fait de la perte de ressources naturelles qu’il entraîne inutilement, anti économique, au vu des moyens financiers qu’il mobilise, et au plan éthique, le spectacle de gens qui fouillent dans les poubelles à la recherche de nourriture, prouve que jeter des aliments encore comestibles est un non-sens.




    Auteur: M’hamed Rebah

    REPORTERS.DZ
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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